En 2002, le plasticien Gilles Barbier avait montré avec son installation Hospice que, à l'époque, la figure du super héros était probablement un peu fatiguée, voir usée. Et que, comme les humains, eux aussi vieillissaient et se fatiguaient.
C'est de ce même type de déboulonnage d'une certaine mythologie américaine, mais cette fois-ci concernant d'autres supposés héros - les soldats revenant de la guerre - que procède la série “Casualties of War” du Dorothy Art Collective.
"The hell of war comes home.
In July 2009 Colorado Springs Gazette a published a two-part series entitled “Casualties of War”.
The articles focused on a single battalion based at Fort Carson in Colorado Springs, who since returning from duty in Iraq had been involved in brawls, beatings, rapes, drunk driving, drug deals, domestic violence, shootings, stabbings, kidnapping and suicides. Returning soldiers were committing murder at a rate 20 times greater than other young American males.
A seperate investiagtion into the high suicide rate among veterans published in the New York Times in October 2010 revealed that three times as many California veterans and active service members were dying soon after returning home than those being killed in Iraq and Afghanistan combined. We hear little about the personal hell soldiers live through after returning home."
Certes, le sujet n'est pas neuf - voir des films comme Taxi Driver, First Blood ou Deer Hunter - mais c'est la première fois qu'il se traduit dans les codes censés valoriser ces mêmes combattants, à savoir le petit soldat en plastique.
Une figure admirablement analysée dans les lignes suivantes par J. Ditmar :
Une figure admirablement analysée dans les lignes suivantes par J. Ditmar :
"Compensant son absence d'articulations par diverses positions valant comme autant d'instantanés du front (tireur debout, couché, accroupi etc.), le soldat en plastique tire de ses aspects rudimentaires son identité. Sans visage ni aucune autre singularité que sa fonction, pauvre en matériau et quasi jetable, il renvoie à son modèle l'image du soldat anonyme.
L'enfant ne s'y trompe pas, puisqu'il l'utilise généralement au détriment de ses jouets stars (qui ont un nom et une histoire), atomisant sans scrupules des légions de figurines en plastique.
Comme à la guerre, c'est toujours ceux qui ont le moins de valeur, et sont donc a priori interchangeables, qu'on sacrifie."
Efficace.