Thursday, March 29, 2012

LA BITE A L'AIR COMME IDÉAL DE MOBILITÉ ?

Que les acteurs traditionnels du transport aient du mal à comprendre les nouveaux imaginaires de la mobilité, ce n'est pas une nouveauté - voir, .

Que les équipementiers sportifs aient compris avant tout le monde le nouveau poids du corps dans ces imaginaires, et notamment dans ceux de l'automobile, n'est pas non plus une surprise ni une nouveauté - voir pour Nike, pour Adidas ou pour Havaianas.

Que les publicitaires cherchent depuis une décennie a faire évoluer l'image de la voiture en l'associant à des modes plus doux, n'est - là encore - pas franchement une révélation - voir, .

En revanche que les constructeurs automobiles - et notamment français - reconnaissent ouvertement dans leur communication que leurs voitures ne font plus rêver, et que l'on est passé aujourd'hui dans les pays riches de "la voiture sexy" au "corps sexy", voilà quelque chose de radicalement nouveau.

Renault avait ouvert la voie il y a quelques semaines avec son film pour sa nouvelle Twingo, - voir "un corps tatoué plutôt qu'une voiture ?"

Peugeot vient, lui, de sortir pour sa nouvelle 208 le film probablement le plus anti-voiture qu'on puisse imaginer.

Un film titré "Let your body drive" - visible - et dans lequel on voit - dans l'ordre - un jeune homme qui s'envoie en l'air avec sa maitresse, qui est obligé de fuir à poil quand l'officielle débarque et trouve l'illégitime dans le placard, et qui - toujours la bite à l'air - va traverser hilare la ville en vélo, circuler en skate tiré par des chiens et aller s'exhiber dans une boite de transformistes. Le garçon s'éclate, s'amuse comme un petit fou, et fait en une nuit une vraie troisième mi-temps jubilatoire. On a évidement qu'une envie, c'est de le suivre et de faire le con avec lui.

Et puis patatras ... le garçon rentre à l'hôtel, met un costume (argh ...) se retrouve dans un mariage (arghhh ...), est poursuivi par des filles qui veulent l'épouser (arghhhhhhh ...), tombe nez à nez avec son ex (l'officielle, la plus moche !!!), se remet avec elle (pourquoi ne continue-t-il pas plutôt à courir à gauche et à droite ???) et l'emmène ... en voiture.

Fin de l'aventure, fin de la liberté (et du libertinage ???). Le garçon va faire comme son papa. Il va se marier, s'acheter une auto, faire des gamins ... et forcément regretter toute sa vie sa trop courte escapade de "débauche".

En creux, vous l'aurez compris, ce film est une superbe apologie d'une vie libre dont la fin est symbolisée par ... l'arrivée de la voiture.

On passe subitement de "Let your body drive" à "Let your bodie die".

On reparle bientôt de tout cela, et notamment de la nouvelle importance du corps dans les imaginaires de la mobilité, .