Dans "La Traversée des Alpes - Essai d'histoire marché", Antoine de Baecque consacre sous l'intitulé "L'homo alpinus est-il vertical ou horizontal ?", plusieurs pages à la distinction faite au début du XX° siècle entre les randonneurs et les alpinistes ou, dit autrement, entre ceux qui marchent et ceux qui grimpent.
A priori cette distinction a peu de chose à voir avec la mobilité urbaine.
Sauf qu'avec le phénomène croissant des rooftopers - là et là - et une stégophilie de plus en plus tendance, les choses son train de changer. Et la question peut aujourd'hui légitimement se poser de savoir si nous n'allons pas être amenés à voir les murs d'immeubles comme à des parois de montagne et devoir réfléchir à une nouvelle mobilité urbaine verticale ? - voir des exemples dans "Vertical"
L'escalade d'immeuble, longtemps associée à l'imaginaire des cambriolages, est en train de rejoindre les imaginaires très désirables de la sportivité et de l'alpinisme. Et on peut compter sur la pub pour contribuer à cette mutation des références et des regards avec des campagnes comme celle Zerogrand ci-dessous ou celle de Nike pour sa gamme ACG, là.
Certes il y a de la marge avant que la stégophilie devienne un phénomène de masse, mais le besoin de nouveauté et de transgression est tel dans nos sociétés, que le phénomène devrait toucher une part de plus large d'une certaine frange de la population à la recherche de nouvelles sensations.
D'autant que cette mutation des regards pourrait encore s'accentuer dans les années qui viennent avec l'émergence de nouvelles pratiques artistiques associant danse et techniques alpines - voir "les Olympiades verticales".
On en reparle le jeudi 26 janvier lors de notre Atelier "Et si la montagne nous aidait à penser autrement la ville et ses mobilités ?"