Il y a quarante ans, la culture de la course à pied s'est renouvelée autour du jogging, des marathons urbains ... et de très efficaces campagnes publicitaires de Nike - là.
Les valeurs de la course à pied étaient la liberté, l'autonomie, un autre rapport à la ville, à la mobilité et à la nature.
Courir dans la nature, ce n'était plus faire des cross, c'était courir où on voulait, comme on voulait, seul et souvent en silence.
Seul et en silence.
Oui, ces mots peuvent surprendre aujourd'hui.
On peut évidement, toujours aujourd'hui courir seul et en silence, mais cela devient presque minoritaire.
Aujourd'hui, on courre avec des écouteurs et de plus en plus équipé.
Aujourd'hui, on courre de plus en plus en groupe, notamment à l'occasion des multiples courses organisées un peu partout.
Et le trail ne fait qu'accélérer cette mutation.
Au départ, sport de solitude, de silence et d'autonomie, le trail est devenu un sport de masse, de moins en moins associé au silence et encore moins à l'autonomie.
Aujourd'hui, le trail incarne un nouvel imaginaire de l'embouteillage : l'embouteillage en pleine nature !!!
C'est à dire l'embouteillage, là où a priori, il n'y a aucune raison d'y en avoir - là.
Ces mutations sont à l'opposé des valeurs portées par une certaine culture de la course à pied, il y a une quarantaine d'années.
Aujourd'hui avec le trail, la nature et le sauvage se fréquentent de plus en plus en groupe et en mode compétition - là.
Il est donc peut-être temps de se poser certaines questions :
C'est quoi le trail demain ?
Ce sont quoi les nouveaux imaginaires du trail demain ?
C'est quoi le futur récit et la future promesse du trail dans la décennie à venir ?
C'est quoi la nature sauvage dans une société de sport de masse ?
C'est notamment pour réfléchir à ces mutations des imaginaires et des pratiques des sports de nature, que les prochaines Rencontres de la Prospective Sportive ® qui auront lieu le 24 novembre prochain au musée de l'Homme, auront pour thème "Et si le sauvage devenait le nouvel horizon du sport ?"