On pourrait penser en analysant leurs communications, que les marques de sport manquent de courage.
Pas un mot sur les crises qui agitent la planète dans leurs messages.
Pas une prise de position qui pourrait donner le sentiment qu'elles vivent sur la même planète que nous.
Pas un mot qui dessinerait ne serait-ce qu'un semblant de lignes d'horizon sur les futurs du sport et potentiellement des milliards d'humains de la planète.
Non.
Rien.
Et leurs Instagram respectifs sont les reflets flagrants de cette vacuité.
Sauf que...
Sauf que cette vacuité est évidement un choix stratégique.
Les marques de sport estiment n'avoir aucune vocation à résoudre les crises, juste éventuellement à en utiliser certaines pour renforcer leur image de marque.
Elle préfèrent la prudence.
Car les messages forts et engagés sont forcément clivants.
Alors que la banalité, elle, est inoffensive.
Alors elles ne prennent aucun risque .
Un discours honnête sur le réchauffement climatique impliquerait d'admettre que leur modèle de production de masse est un problème.
Un discours honnête sur les inégalités impliquerait de parler des conditions de travail dans leurs usines.
Ce serait admettre que non seulement elles ne proposent aucune solution, mais qu'en plus elles font partie du problème.
Mais comme elles ne peuvent pas non plus rester totalement muettes, elles utilisent parfois quelques causes nobles (égalité, protection de l'environnement...) pour créer un lien émotionnel avec leurs cibles.
Ça permet de plaire au plus grand nombre sans réellement s'engager.
Le discours n'est jamais politique.
Le discours est uniquement centré sur le sentiment que le consommateur doit éprouver, pas sur la complexité du problème.
Les marques de sport veulent bien être actrices de la communication, mais jamais des actrices du changement.
Elles préfèrent le confort des banalités à la difficulté de l'action.
On en reparle le 2 octobre, lors des Rencontres "C'est quoi demain, une marque de sport ?"