General Motor y avait financé un pavillon appelé Futurama, dont la mise en scène avait été confiée au designer Norman Bel Geddes, et qui était destiné à présenter de façon assez spectaculaire ce que pourrait être une ville américaine à l'horizon des années 1960. (voir les images ci-dessous)
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Evidement je n'ai jamais visité GM Futurama, et n'en ai vu que des vidéos là et là. Mais, par contre, je crois avoir mieux compris la fascination qu'a eu le public américain face à cette maquette en visitant pour la première fois, il y a maintenant sept ou huit ans, le Shanghai Urban Planning Exhibition Hall et sa fameuse maquette géante de la ville à l'horizon 2020.
En effet, le regard plein d'émerveillement et de fierté d'une bonne part du public chinois devant cette maquette est un grand moment. L'idée que Shanghaï puisse ressembler à une ville américaine d'ici 20 ans, a clairement quelque chose de magique pour beaucoup de visiteurs. On sent que l'Occident reste le modèle et la référence.
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Deux documents de nature donc totalement différentes, mais qui sur le coup, semblaient dialoguer et ... se contredire l'un et l'autre. Une bonne partie de l'oeuvre de François Jullien est, en effet, fondée sur l'idée que la vision chinoise du monde est d'une telle altérité par rapport à l'approche occidentale, que le métissage des cultures ne restera toujours que de surface. Une théorie critiquée par certains avec beaucoup de violence (voir là) et qui avait fait l'objet d'un Atelier sous le titre : Et si la Chine était en train de se démarquer du modèle occidental ?
Je ne vais évidement pas tenter répondre à la question dans ce post. Reste quand même l'idée que, loin de se défaire du modèle occidental, la Chine semble plutôt vouloir le copier ... quitte à en exacerber tous les défauts avec 50 ans de retard (voir là). A tel point que dire aujourd'hui que c'est c'est General Motor qui fonde la pensée urbaine des dirigeants chinois peut surprendre, mais n'est pas forcément une totale ineptie. Et c'est en tout cas, ce que j'ai voulu suggérer par le rapprochement de ces images de New-York et Shanghaï.
Et on pourrait dire la même chose avec le fordisme en matière industrielle, comme si c'était les modèles et les visions des constructeurs automobiles américains qui servaient de références aux chinois aujourd'hui en matière de développement. On se demande aujourd'hui où est la voie chinoise et le modèle chinois pour demain ? Car aucun signe montre actuellement une volonté de faire autrement, de penser autrement, d'innover autrement par rapport à l'histoire occidentale du XX° siècle.
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