



Quelques images du Plastiki, avant d'interrompre ce blog un mois pour cause de course au large.
Bon vent à tous.


Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
" Déclaration : Or ce monde n'est pas seul. Il est un deuxième monde. Le voir c'est l'imaginer. L'imaginer c'est lui permettre de se dérober. C'est dans cette dérobade qu'il faut tenter de le "voir". C'est dire : être disponible, et prêt à tout.
Précision : Ce deuxième monde défait le réel. Il se profile dans le remous des futurs avaleurs de passé. Il bourgeonne dans le trouble d'un chaos génésique. Il appartient aux hommes car il naît d'eux, de leur imaginaires ou de leur industrie. Mais tous les hommes ne le voient pas. Moi, j'ai vu. Ou cru voir certains de ses côtés : impossible et inutile de tenter d'en percevoir l'entier. Il faut aller en ses principes comme divination. J'ai vu. Et à chaque fois je n'ai vu que des villes.
Précision : Le deuxième monde n'est pas une ville.
Précision : Le deuxième monde n'est pas un monde urbain. Mais l'urbain l'a frappé.
Précaution : Disons "ville", en attendant de trouver le mot juste. Sans être sûr qu'il en faille un."
(...) "J'ai vu dans leurs ruelles errer ensemble de vieux conquistadores, couverts du grincement de leurs armes rouillées, des maîtres de bateaux qui trafiquaient la chair humaine, des réfugiés aux yeux brillants qui fuyaient les contrôles, des chasseurs aux arcs devenus inutiles et qui se sentaient libres, les polices urbaines et les vieux chevaliers, les marins en bordée et les immigrés, chauffeurs routiers, motards, barmans, rois et présidents, les dictateurs et les pères de familles obsolètes qui vivotaient de-ci et de-là ...Ces quelques lignes sont extraites du magnifique "Livret des villes du deuxième monde" de Patrick Chamoiseau
Certaines conservaient encore (sans comprendre pourquoi ) d'immenses statues corail blanc. D'autres - plantées comme au centre de pistes caravanières, dans des noeuds d'autoroutes ou des complexes d'aéroports, de gares pour trains à grandes vitesse reliant des Chine et Méditerranée, des Sahara et des Amazonie, des terres à soie et des îles à épices - couvraient leurs murs de mosaïques cousines de celles de Samarkand qui célébrèrent si bien les grandeurs de l'Islam."
"Les zombies, qui prolifèrent aujourd'hui dans le nord (de l'Afrique du Sud), ne sont à cet égard pas les signes d'un retour aux " traditions " ou, pire, les restes d'une supposée " irrationalité " sud-africaine. Ils incarnent, au sens propre autant que figuré, l'une des réponses régionales aux évidences tacites du néolibéralisme, et notamment à ces idées très répandues selon lesquelles on peut consommer sans produire, s'enrichir sans effort, travailler sans s'inscrire dans un lieu et vendre son corps organe par organe.
Les zombies sont les plus flexibles et les moins protestataires des ouvriers ; leur disponibilité représente le comble de la main-d'oeuvre en régime néolibéral.
Inscrits dans un imaginaire mondialisé nourri de l'esthétique des films de Romero et des clips de Michael Jackson, ils exemplifient cette promesse d'accumulation presque magique de la richesse qui séduit toujours plus d'habitants de la planète.
En ce sens, le cas sud-africain est un révélateur inédit des économies de transition et, de façon plus décisive encore, le miroir grossissant d'une " culture du capitalisme " qui prospère dans le monde entier, avec son lot d'inconséquences et de superstitions."