Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
Saturday, November 27, 2010
DES VOITURES TOUJOURS PLUS LENTES ET DES PIÉTONS TOUJOURS PLUS RAPIDES ?
A l'opposé du message véhiculé par Metropolis 2 (voir là) , véritable ode à l'hyper fluidité automobile, on peut se demander si demain tout l'enjeu de la mobilité urbaine ne va pas être, au contraire, de réduire toujours plus la vitesse des voitures et, parallèlement, d'augmenter au maximum celle des piétons.
Pour donner corps ma question, je vous propose quelques images.
Ci dessus, une récente campagne publicitaire visant à inciter les conducteurs à rouler lentement, dans toutes les zones habitées, mêmes les moins denses. L'idée est assez joliment illustrée par des successions de passages piétons.
A l'inverse de ce discours, semble en émerger un autre visant, lui, à accélérer les flux piétons, ou en tout cas à tenter de les fluidifier au maximum. Une démarche qu'Improv Everywhere avait dénoncé avec beaucoup d'humour, l'été dernier, à New-York avec sa Tourist Lane destinée à séparer les flux de touristes de ceux des new-yorkais. La démarche, avant qu'elle ne se révèle être un gag, avait suscité un certain débat (voir là et là) montrant que l'idée de cette ligne de séparation n'était peut-être pas dans l'esprit de certains aussi absurde qu'on pouvaient l'imaginer.
L'inspiration d'une telle démarche est évidement à chercher du côté des express line que l'on trouve dans les aéroports, mais aussi, et surtout, dans les couloirs des pistes d'athlétisme.
C'est d'ailleurs cet imaginaire qui a très directement nourri le projet Ready. Steady. Go! réalisé par les architectes Sandra Janser et Elisabeth Koller dans les rues de Graz.
Si dans la paisible bourgade autrichienne, on est, évidement pas dans la performance, cette réalisation a le mérite de faire ressortir le débat toujours vif du partage de l'espace public, et de son utilisation notamment sous l'influence des nouvelles pratiques sportives. Voir, par exemple, à New-York, là.
Le sport irrigue de plus en plus nos imaginaires urbains et mobiles (voir là), et la question que nous nous posions, il y a quelques années, de savoir " si les villes devenaient d'immenses stades ?" est toujours aussi actuelle.
Et si nous allons jusqu'au bout de cette idée, on peut être tenter de se demander si la publicité de l'équipementier brésilien, Olympikus, n'annonce pas d'une certaine façon, le basculement de l'imaginaire de la performance et de la vitesse habituellement associé à la voiture, au profit du piéton?