Monday, October 26, 2015

C'EST QUOI HABITER À L'ÈRE DE NEST-GOOGLE ?

Pour prolonger mes derniers posts sur la façon dont les acteurs de la nouvelle économie pourraient peu à peu changer notre rapport à l'habitat, je voulais vous proposer la toute dernière campagne de publicité que Nest (filiale de Google) vient de lancer aux Etats-Unis - film visible, .

Derrière les trois produits présentés - un thermostat, un détecteur de fumée et une caméra - et vendus au nom au nom de notre bien-être et de notre sécurité, on comprend que Nest ne vend pas seulement un système de surveillance de la maison, mais bien un système d'hyper-surveillance de ses habitants.

Le thermostat inoffensif est devenu une véritable cheval de Troie d'un système de contrôle qui viendra alimenter les big data de la sphère Google.

Il est difficile d'imaginer que ces petites machines et toute la logique qui derrière, ne vont pas peu à peu changer nos rapports à l'habitat. 

On est clairement dans la lignée des logiques de contrôle liées au corps et à la santé - "De la performance à l'hyper-surveillance" ou promises par les opérateurs de téléphonie mobile - voir "Travailler, surveiller, ne plus dormir".

En droit français, cela pourrait s'apparenter dans quelques années à de "la violation de domicile" ou à de "la violation de la vie privée".

Sur le plan cinématographique, on est entre "Conversation secrète" de Coppola (image ci-dessous) et "La vie des autres" sur les pratiques de la Stasi.

Cela devrait donc déclencher de la polémique, du débat, de la resistance. Mais, non ... Tout cela se passe en douceur, sans beaucoup de bruit, sans véritable révolte, avec la bénédiction des marketeurs contents d'enrichir leurs bases de données. Plus ça va, plus chez Transit-City on se dit qu'il va devenir urgent d'écrire une nouvelle version du "Discours de la servitude volontaire".