Friday, February 12, 2021

ET SI ENTRE DÉSIR D'OUTDOOR ET FATIGUE GÉNÉRALISÉE, SE DESSINAIT UN CERTAIN AVENIR DU SPORT ?

Et si les très nombreux accidents enregistrés en montagne actuellement en Europe et aux Etats-Unis
avaient pour origine ... la Covid ?

Oui, posée comme cela la question peut paraître aberrante.

Et pourtant ...

Et pourtant c'est bien ce qui ressort du troublant article "Covid restrictions might factor into avalanche deaths, expert say", publié il y a quelques jours par le NYT.

Que dit cet article ?

Cet article dit trois choses : 

1° -  que la Covid et le confinement ont entrainé une explosion des activités d'outdoor.

«Partout dans le pays, nous avons vu une continuation de ce que nous avons vu cet été, à savoir que de plus en plus de gens se rendent dans les espaces sauvages. Cet hiver, nous avons vu de plus en plus de gens se lancer dans des zones de hors-piste, que ce soit en ski, en raquettes ou en motoneige. Et avec plus de gens, vous avez potentiellement plus de les gens impliqués dans les avalanches." explique Karl Birkeland, directeur du National Avalanche Center.

2° - que les gens ont voulu pousser leurs limites sportives en cherchant à sortir des endroits trop fréquentés, d'où l'explosion notamment du ski hors-piste.

"La plupart des accidents se sont produits dans des zones reculées nécessitant des randonnées ou des ascensions. Cela a conduit certains experts à supposer que les skieurs hors-piste expérimentés, qui cherchent à s'éloigner des foules inhabituelles de cette saison, s'enfoncent plus profondément dans des terrains inconnus, le tout à une époque de conditions extrêmement dangereuses."

3° - que l'état de santé de nombreux sportifs est beaucoup plus impacté par le stress que ceux-ci ne se l'imaginent.

«Je me rends compte maintenant que je suis épuisé après plus de 10 mois de stress quasi constant en m'inquiétant pour ma famille, mes amis, mon travail, etc". témoigne un skieur rescapé d'une avalanche. "En plus du stress financier, des fermetures d'écoles, s'ajoute l'absence de contact physique avec la famille, les amis, etc... Mon entraînement et ma motivation sont bien plus faibles que lors d'un hiver normal."

On est très loin des évidences que l'on nous raconte tous les jours.


Non, les gens font pas moins de sport !! 


Au contraire, ils en font plus et poussent leurs limites pour se défouler et se sentir encore vivants.


Par contre, il le font dans le cadre d'une double fragilité physique et psychologique liée au stress.


Des éléments qui doivent nous inciter à nous demander si ne se dessine pas là une des grandes dominantes du paysage sportif des années à venir, à savoir une explosion des activités d'outdoor mais pratiquées dans un contexte d'usure psychologique et de grosse fatigue généralisée ?


Et si cette hypothèse se confirmait, c'est quoi demain la réponse sportive adaptée à ce nouveau contexte ?


Possibles éléments de réflexion avec  "et si on réensauvageait les sports urbains ?"


On en reparlera obligatoirement le 24 juin prochain, .