Friday, October 03, 2025

ET SI "SURPLACE ®" DEVENAIT UNE MARQUE DE SPORT ?

Quand on se pose la question de savoir si un jour la notion de Surplace pourrait devenir une marque de sport, on s’imagine au premier abord devoir réfléchir sur un territoire assez étroit.


Sauf que peu à peu, on découvre que c’est tout le contraire !


Car la notion de « surplace » est dans le sport - en réalité - une notion très large qui recouvre des activités presque antinomiques.


D’un côté, on a tous les sports axés sur la maitrise, l'équilibre et l'attente (ça va du cyclisme sur piste au dressage en équitation, en passant par le yoga).


Et de l’autre, tous les sports d’entraînement intense sans progression spatiale (tout ce qui est tapis, vélo et rameurs fixes).


Si cette marque devait exister, elle devrait donc refléter à la fois l'immobilité et le mouvement intense.


Pas évident.


La solution serait sans doute de se concentrer à la fois sur la technique (maitrise de l’immobilité) et sur la qualité de l'entraînement (maitrise de l’effort intense). 


Un positionnement oxymorique qui pourrait se synthétiser avec des slogans comme : 

    "Surplace ® - La maîtrise avant le mouvement."

    "Surplace ® - Entraînez l'équilibre, réussissez l'action."

    "Surplace ® - Le pouvoir de l'immobilité." 


Surplace ® se positionnerait comme la marque de l'athlète réfléchi, de celui qui sait que les bases et la technique sont les clés d'un succès à long terme. 


Elle pourrait presque devenir une marque du nouveau luxe.


Le luxe de la maîtrise personnelle, le luxe de la maitrise de son temps, le luxe de la maitrise des techniques et outils permettant se concentrer sur soi-même et l'amélioration de son corps.


Surplace ® pourrait ainsi prétendre incarner le grand mantra du luxe pour les années à venir, "the Health is the new Wealth".


On en reparlera le 28 novembre, .

Thursday, October 02, 2025

HUIT HYPOTHÈSES SUR LA FAÇON DONT LE SURPLACE POURRAIT CHANGER LE SPORT

Faisons des hypothèses.

Des hypothèses qui seraient la suite logique de notre précédent post "le surplace comme futur grand idéal sportif ?".

Imaginons donc que le surplace devienne désirable et change nos imaginaires et nos pratiques sportives.

Ça pourrait changer quoi ?

Huit hypothèses :

- La fin de l'importance de l'environnement

L'environnement naturel ne compterait plus. La difficulté ne serait plus liée au vent, au terrain ou à la météo, mais à la discipline de continuer malgré le manque de changement visuel (à part sur un écran). Le contrôle de soi et la résilience mentale pourraient devenir les qualités athlétiques suprêmes.


- Une nouvelle définition des sports extrême.

L'absence d'environnement naturel redéfinirait aussi ce que l'on appelle les sports extrêmes associés à l'outdoor. Les sports extrêmes ne seraient plus liés à la géographie (escalade, trail, mer...), mais à la durée ou à la puissance maintenue sur des machines. 


- L'émergence de nouvelles compétitions

On pourrait alors voir apparaître de nouvelles compétitions extrêmes... bien que statiques !

Pour compenser le manque d'environnement réel, la réalité virtuelle et augmentée exploserait. 

 

Pourrait émerger une compétition comm "l'Iron-Anchor ®" (Triple ancrage ®), c'est à dire l'équivalent d'un Ironman, mais entièrement sur machines (vélo, tapis roulant, piscine avec jet) et dans un environnement naturel purement virtuel.


- Le triomphe de la techno et des datas

La performance serait totalement mesurable et sans aucune variable extérieure (vent, pente non désirée). Les compétitions seraient des duels de puissance brute et d'efficacité énergétique affichés en temps réel.


- Le déclin des équipements sportifs 

Le sport étant partout praticable, plus besoin d'équipements dédiés. Tout le monde peut s'entraîner partout et tout le temps, ce qui rend le sport plus accessible et urbain.


- Quand "surplace = écologie + efficacité"

Le sport surplace serait perçu comme le plus écologique (pas de déplacement, pas de voiture pour aller sur le lieu d'entraînement) et le plus efficace en temps (regarder une réunion, un film, ou lire en s'entraînant).


- Le sport comme voyage intérieur

On peut imaginer que cela change radicalement l'imaginaire du sport et que le "voyage intérieur" devienne un objectif ultime. 


- D'un idéal sportif à un idéal mobilitaire 

Se déplacer sportivement ne serait plus un idéal sportif, mais un idéal mobilitaire. Ce que l'on pourrait alors, appeler le trans-sport ®.



On vous laisse y réfléchir.

Wednesday, October 01, 2025

LE SURPLACE COMME FUTUR GRAND IDÉAL SPORTIF ?

C'est quoi demain le triathlon au regard du circuit Supertri E World Triathlon Championships qui oppose autour d'une piscine des triathlètes de très haut niveau courant et pédalant sur des machines fixes ? 

On peut franchement se poser la question.

Tout comme on peut se demander comment la volonté de faire du spectacle puisse dénaturer un sport à ce point là ?

Mais élargissons la réflexions !

Et si le surplace devenait un idéal sportif ?

Et si derrière cet idéal se cachaient de vraies mutations sociétales et politiques ?

Et si donc pour penser le sport demain, il fallait lire ou relire le passionnant "Les Chaines sans fin - Histoire illustrée du tapis roulant" du talentueux Yves Pagès ?

"Tenter de faire la généalogie du tapis roulant - des roues à écureuil prisées par les Britanniques dès le XVIIIe siècle aux stepmills des salles de fitness contemporaines -, c'est aussi interroger ce après quoi la technocratie dominante nous fait courir..." - .

Tuesday, September 30, 2025

L'AVENIR DES MARQUES DE SPORT, ÇA SERA LE VENDREDI 28 NOVEMBRE !!!

Les cinquièmes Rencontres Sport/Équipement/Stratégie ® prévues initialement le jeudi 2 octobre, mais annulées en raison des menaces de grèves à cette date, auront lieu le vendredi 28 novembre.

Sinon rien ne change.

La question est toujours "C'est quoi demain une marque de sport ?"

Ça sera toujours au Petit Bain de 8h30 à 12h30.

Et pour s'inscrire, il suffit toujours d'envoyer un mail à francois.bellanger@gmail.com en disant "Je viens" ou "Nous venons" avec vos noms si vous êtes plusieurs.

Wednesday, September 24, 2025

ET SI DEMAIN, LES MARQUES DE SPORT NE VENDAIENT PLUS QUE DES HISTOIRES ?

On peut faire le constat que les marques de sport n'ont plus grand chose à dire.
voir "Et si la vacuité était la grande force des marques de sport ?"

Mais on peut aussi faire l'hypothèse inverse que tous les produits se ressemblant, le rôle d’une marque de sport demain ne sera plus de vendre des produits... mais de raconter des histoires.

Le produit devenant secondaire, l'entreprise de sport se réinventerait comme un média culturel qui mobiliserait des communautés autour de fictions d'engagement, de transcendance et de transformation


Le commerce ne serait plus la vente d'objets, mais l'échange de valeurs incarnées par des artefacts temporaires.


Les marques basculeraient alors d'une économie du matériel à ce que l'on appelle communément une économie du sens et de l'expérience


Pour les marques de sport, ce basculement pourrait prendre trois formes.




1° - La Marque de sport comme "Studio de Production de Mythes".


Le cœur de l'entreprise n'est plus l'usine ou la supply chain, mais l'équipe de scénaristes, de designers d'expérience et d'anthropologues.


Le produit devient un accessoire de la fiction, un simple support matérialisé du récit. 

Sa fonction est de rendre le mythe tangible. 


On l'achète pour incarner l'histoire que la marque raconte.


La marque crée un univers narratif cohérent, avec ses "canons sportifs", ses propres règles, ses archétypes (l'Anti-Héros, l'Explorateur, le Sage de l'Entraînement) et ses enjeux philosophiques. 


Ces histoires ne sont pas uniquement liées à la performance athlétique, mais à des thèmes universels (la solitude de l'effort, la gestion du doute, la beauté du geste inutile).


La valeur réside dans l'accès au récit, pas dans le coût marginal de fabrication du produit. 


La marque vend l'abonnement à sa "saison narrative" (événements, plateformes, contenus) et le produit est inclus comme un kit de participation.



2. La Marque de sport comme "Productrice de Spécificités Locales" 


Le produit étant devenu secondaire en tant que produit, il doit devenir premier en tant que fiction et valeur rituelle.


Dans un monde saturé de produits, la marque de sport décide de créer une pénurie artificielle de sens


Le produit est fabriqué en quantité limitée non pas pour augmenter son prix, mais pour préserver la sacralité de l'histoire qu'il raconte. 


Seuls ceux qui adhèrent au récit peuvent mériter le produit/artefact.


La marque raconte des histoires hyper-locales, non reproductibles à l'échelle mondiale. 


Par exemple, un maillot est créé pour raconter le mythe de trois coureurs dans un quartier peu connu mais typique de Tokyo. L'objet devient un fragment de géographie et d'histoire humaine.


Ce modèle permet de monétiser l'exclusivité narrative


La marque devient un producteur et un conservatoire d'histoires locales ou de niches, finançant des micro-documentaires et des initiatives communautaires dont le produit est le symbole commémoratif.



3. La Marque de sport comme "Preuve de l'Engagement" 


Partant du principe que le sport étant déjà une fiction, la marque amplifie cette fiction pour lui donner un impact sur la vision du monde de l'individu.


La fiction la plus puissante est celle qui permet à l'individu de se voir comme un agent de changement. 


La marque de sport devient acteur politique en racontant des histoires d'engagement et dépassement éthique et/ou environnemental. 


Le produit (même secondaire) est la preuve factuelle que l'histoire est possible.


Par exemple : Une marque se focalise sur la fiction de la biodiversité retrouvée. Elle ne raconte pas seulement la performance, mais l'histoire de la restauration d'un écosystème dans un lieu bien précis. Le produit devient le jeton qui finance et commémore cette histoire.


Le rôle du produit est d'aligner le fait (la matière recyclée, la réduction d'empreinte) sur une fiction (le mythe de la régénération, de l'harmonie avec la nature). 


Le produit devient la preuve factuelle de l'engagement.


Si un jour, ça bascule comme cela ...

... alors on change d'histoire.


... alors le marché du sport se révolutionne.


... alors le sport change de vocation et sort du XIX° siècle.


Alors on en reparlera lors des Rencontres "C'est quoi demain, une marque de sport ?"

Monday, September 22, 2025

ET SI LA VACUITÉ DE LEURS MESSAGES ÉTAIT LA GRANDE FORCE DES MARQUES DE SPORT ?

On pourrait penser en analysant leurs communications, que les marques de sport manquent de courage.


Pas un mot sur les crises qui agitent la planète dans leurs messages.


Pas une prise de position qui pourrait donner le sentiment qu'elles vivent sur la même planète que nous.


Pas un mot qui dessinerait ne serait-ce qu'un semblant de lignes d'horizon sur les futurs du sport et potentiellement sur les futurs des milliards d'humains sur la Terre.


Non.


Rien.


Et leurs Instagram respectifs sont le reflet flagrant de cette vacuité.


Juste beaucoup de couleurs, plein de couleurs, et toujours les mêmes images...


Sauf que...


Sauf que cette vacuité est évidement un choix stratégique


Les marques de sport estiment n'avoir aucune vocation à résoudre les crises, juste éventuellement à en utiliser certaines pour renforcer leur image de marque.


Elles préfèrent la prudence.


Car les messages forts et engagés sont forcément clivants. 


Alors que la banalité, elle, est inoffensive. 


Alors elles ne prennent aucun risque .


Un discours honnête sur le réchauffement climatique impliquerait d'admettre que leur modèle de production de masse est un problème. 


Un discours honnête sur les inégalités impliquerait de parler des conditions de travail dans leurs usines. 


Ce serait admettre que non seulement elles ne proposent aucune solution, mais qu'en plus elles font partie du problème.


Mais comme elles ne peuvent pas non plus rester totalement muettes, elles utilisent parfois  quelques causes nobles (égalité, protection de l'environnement...) pour créer un lien émotionnel avec leurs cibles. 


Ça permet de plaire au plus grand nombre sans réellement s'engager.


Le discours n'est jamais politique.


Le discours est uniquement centré sur le sentiment que le consommateur doit éprouver, jamais sur la complexité du problème !


Les marques de sport veulent bien être actrices de la communication, mais jamais des actrices du changement


Elles préfèrent le confort des banalités à la difficulté de l'action.


On en reparle lors des Rencontres  "C'est quoi demain, une marque de sport ?"