Saturday, July 05, 2008

ZAHA HADID OU LE GRAND MÉPRIS DE LA VILLE

Londres vu par Zaha Hadid


Singapour vu par Zaha Hadid


Bilbao vu par Zaha Hadid


Kartal (banlieue sud-est d'Istambul) vu par Zaha Hadid


Je ne sais pas si Zaha Hadid, malgré son Pritzker Prize, est une grande architecte.

J'ai l'impression qu'elle fait toujours un peu la même chose tordue avec des lignes très connotées "design électro-ménager" des années 70. Sa seule règle de conduite est visiblement "surtout pas d'angle droit !" Mais, bon pourquoi pas ? (voir , entre autres)

Par contre ce dont je suis sur, c'est que Zaha Hadid est une véritable catastrophe dès qu'il s'agit de penser la ville. Vous me direz, "Elle est pas la seule !". Certes ...
Mais ériger à ce point un total mépris du contexte urbain pour ne proposer comme visions des ville de demain que des mauvais décors de films de science fiction des années 60, c'est quand même exceptionnel !

Même Rem Koolhaas, auteur du fameux "fuck the contexte", n'ose pas aller aussi loin dans ses projets. A Dubaï, par exemple, son futur quartier imaginé pour Nakheel, ne dépareille pas de la médiocrité architecturale du reste de la ville.

Si j'écris ce post , c'est que je viens de découvrir le terrifiant projet de l'architecte irako-anglaise pour Kartal en Turquie (voir les deux images ci-dessus). Kartal n'est pas forcément une très jolie ville, mais elle n'est pas non plus désagréable notamment avec ses villas ombragées en bord de mer lui donne un certain charme. Alors comment oser imaginer construire au coeur de cette citée, une espèce de base lunaire dessinée par Walt Disney ? Cela reste, pour moi, un très très grand mystère. Et c'est pourtant ce qu'a osé faire madame Hadid. Un peu comme si elle avait redécouvert récemment les projets d'Albert Speer pour Berlin, et qu'elle avait décidé de les réaliser ... mais en étant complètement sous acide.

Quand j'ai vu cela, j'ai aussi immédiatement pensé au fameux Plan Voisin imaginé par Le Corbusier pour Paris en ... 1925. La seule différence étant là, l'omniprésence de l'angle droit.
Mais dans le fond, c'est la même démarche, la même erreur d'analyse, la même incompréhension de la ville et de son tissus urbain.


Et c'est pour cela que je méprise Zaha Hadid, une femme qui n'a visiblement rien compris, ni rien appris de toutes les erreurs urbaines du XX° siècle. Et à ce niveau là, c'est grave.

Friday, July 04, 2008

LIQUID LONDON




Intrigué par ces images ? Alors allez sur cette page du Guardian, vous aurez toutes les explications présentées de façon très fine et pleine d'humour, bref de façon très british. L'occasion d'imaginer les avenirs possibles d'une capitale anglaise qui vit actuellement un très stimulant et très réjouissant Festival of Architecture.

Vous y retrouverez certains thèmes déjà abordés et

Wednesday, July 02, 2008

QUAND TOUT UN MODÈLE S'ÉCROULE ... (02)










C'est en voyant ces images des années 50 et 60, que l'on réalise combien notre mode de vie actuel s'est dessiné il y a maintenant 50 ans. Tout y est ; le supermarché, la voiture au toit ouvrant, le pavillon, les autoroutes, les zones résidentielles ... bref tout ce qui constitue nos imaginaires urbains et de consommation, et que continue à nous vanter quotidiennement la publicité.

Oui, sauf que tout cela c'est bientôt fini.



"The end is coming", car le pétrole cher est en train de remettre tout cela en cause, en faisant de la mobilité automobile un moyen de locomotion cher, et qui le sera de plus en plus dans les années qui viennent. Et il serait très illusoire de s'imaginer que ce sont les quelques voitures électriques et/ou hybrides qui vont sortir sur le marché dans la décennie qui vient, qui pourraient renverser cette tendance lourde.

Ces images des années 50 et ce constat de la fin d'un modèle sont tirés d'un stimulant petit film réalisé en 2004 intitulé "The End of suburbia". A l'époque, il faut le reconnaître, le film ne fut pas un gros succès. Il avait probablement trop d'avance.


Aujourd'hui, il est totalement dans l'actualité tant l'augmentation du prix de l'essence est en train de bouleverser le mode de vies américains (voir notamment , , ou .) Et ce qui explique que le réalisateur Gregory Greene en ai réalisé la suite récemment sous le titre tout aussi évocateur de "Escape from Suburbia".


Honnêtement, ce film second n'apporte rien de vraiment sur le fond, mais je reste admiratif de la capacité des nord-américains (Gregory Greene vit à Toronto) a réalisé des films chocs capables de réveiller les consciences beaucoup plus efficacement que n'importe quel discours. Le film d'Al Gore, "An Inconvenient Truth", en fut une excellente illustration. Grâce au cinéma, les plus gros pollueurs de la planète sont en train de se faire passer pour en être les plus grands sauveurs. Voir par exemple le concours lancé par ABC .

Reste la bonne nouvelle ; les américains sont en train de s'apercevoir que leur modèle urbain n'est plus viable, et ils commencent à regarder avec intérêt d'autres modèles, notamment en Europe. A ce sujet il faut lire le récent édito titré Stranded in Suburbia de Paul Krugman dans le NYT et qui débute ainsi "I have seen the future, and it works. O.K, I know that these days you’re supposed to see the future in China or India, not in the heart of “old Europe".

But we’re living in a world in which oil prices keep setting records, in which the idea that global oil production will soon peak is rapidly moving from fringe belief to mainstream assumption. And Europeans who have achieved a high standard of living in spite of very high energy prices
— gas in Germany costs more than $8 a gallon — have a lot to teach us about how to deal with that world.
"

Oui, oui, vous avez bien lu "The Europeans (...) have a lot to teach us about how to deal with that world." (l'article in extenso .)

Il faut aussi souligner le grand mouvement de panique des constructeurs automobiles qui ne savent plus quoi faire pour vendre leurs SUV, dont les ventes sont en chute libre. Le groupe Chrysler garantit ainsi, actuellement, a tout acheteur d'un de ses gros modèles des marques Chrysler, Dodge et Jeep, un gallon d'essence à 2,99 $ (il est à 3.78 $, aujourd'hui) pendant ... trois ans !!! Cela risque de lui coûter très très cher, mais cela montre aussi à quel point les constructeurs US sont désorientés par la rapidité des mutations de la société américaine aujourd'hui. Et combien leurs réponses sont dérisoires face à la véritable mutation que la voiture va devoir connaître dans les années qui viennent. (voir )


Voir aussi cet article du quotidien hispanophone de Miami, El Nuevo Herald, qui raconte comment la Loterie de Floride vient de proposer au gagnant du tirage "gasolina por el resto de su vida".
"En tiempos cuando llenar el tanque del automóvil se ha convertido en un dolor de cabeza, la Lotería de Florida ofrece desde el lunes un nuevo sorteo con un premio sorprendente: el pago de la gasolina que consuma por el resto de su vida."

Tuesday, July 01, 2008

QUAND TOUT UN MODÈLE S'ÉCROULE ...







Voilà six tableaux tout simples, facilement compréhensibles, pas forcément très impressionnants, et qui - pourtant -annoncent une véritable révolution : le déclin et le début de la fin de la voiture roulant à l'essence aux Etats-Unis. Soit en gros tout ce qui a fondé le développement urbain de ces 70 dernières années aux USA, dans un premier temps, puis dans le reste du monde depuis 50 ans.

Ces tableaux sont extraits d'un travail de prospective passionnant conduit par l'économiste Jeff Rubin dans le dernier numéro de CIBC World Markets sous le titre Getting of the Road -Adjusting to $7 per Gallon Gas in America.

Les conséquences sur nos modes de vies vont être radicales.

Et face à cela, il y a deux attitudes possibles.

Soit la version catastrophe comme le faisait récemment Newsweek avec cette Une franchement sombre.


Soit la version positive, à l'image de la couverture du très bon dossier qu'avait sorti Libération intitulé Vive le pétrole cher.


Dans le cadre de nos chantiers City 3.0 et Mobility 3.0, Transit-City a lancé un certain nombre de réflexions sur cette ville post-pétrole.

C'est dans ce même cadre de la Villes 3.0 / Mobilité 3.0 que nous organisons le 26 septembre prochain un Atelier sur le thème : Et cela ressemblera à quoi la grande distribution avec un litre d'essence à 4 euros ?

Sans préjuger de toutes les conséquences que cela va avoir sur la distributions et les modes de consommation de demain, on peut faire l'hypothèse que la figure du centre commercial périphérique entouré de parking va souffrir. C'est donc probablement à la fin d'une aberration économique et écologique à laquelle on devrait assister progressivement dans la prochaine décennie.
Le pétrole cher, c'est, en effet, la fin du fameux adage "No parking - no business".

C'est la fin du modèle ci-dessous, apparu dans les années 50 et 60


Et l'annonce - sans doute - de nouvelles façons de nous déplacer et, donc, de faire nos courses. Peut-on imaginer que l'on passe de l'image de gauche à celle de droite ?


L'idée peut - a priori - apparaître comme saugrenue, mais ce serait oublier qu'à Copenhague, Ikéa propose déjà des vélos avec des remorques pour ramener ses meubles chez soi.


Les années à venir vont, donc, être passionnantes à vivre, car il va falloir tout remettre à plat, et revoir nos schémas de penser et de faire.

Sunday, June 29, 2008

ABU DHABI 2030









Comment passer d'un million à trois millions d'habitants en bâtissant une ville post-pétrole ? Tel est la question que s'est posée récemment le gouvernement d'Abu Dhabi. Les images ci-dessus sont quelques unes des réponses imaginées et tirées de Abu Dhabi 2030, véritable programme urbain pour les 20 ans à venir.

Sur le plan des illustrations et des solutions envisagées (métro, tram, bâtiments écolos ..) c'est pas très très original, mais cela montre que Abu Dhabi est engagé dans une formidable révolution urbaine, tentant de marier à la fois une forte croissance de population avec des ambitions plus ou moins écologiques. On n'est pas obligé de croire à tout cela, mais cela mérite d'être suivi, surtout que ce programme fait suite au déjà très ambitieux projet Masdar.

Et si demain la vile arabe redevenait un modèle urbain pour un monde toujours plus chaud ? Voir notamment .


Thursday, June 26, 2008

TROUBLANT

Que les attentas du 11 septembre aient sérieusement ébranlé les imaginaires américains et par contre-coup ceux de leur pop-culture, c'est une évidence. Il suffit de revoir ces deux affiches de Batman Begins pour le constater, avec l'image d'un super-héros dépassé par les événements et qui arrive trop tard, juste pour ramasser les morts.


On pouvait imaginer ce traumatisme un peu digéré, notamment au vu des teasers de Superman Returns, dans lesquels le ciel n'était plus perçu comme une menace. Un objet volant entre des tours n'annonçait plus forcément une catastrophe !!!

Et puis, patatras ...


Est-ce l'échec de la guerre du Golf ? Est-ce le désamour des américains pour leur président ? Est-ce la situation économique morose ? J'en sais rien. En tout cas, les affiches du dernier Batman, "The Dark Knight", sont quand même plus que troublantes.

On a beau nous prévenir d'un "welcome to a world without rules", on reste quand même perplexe par la représentation de la menace, et ce pour deux raisons. D'abord, parce que l'affiche semble nous dire que la menace c'est Batman, mais aussi - et surtout - car la représentation de cette menace fait très directement référence aux images prises quelques minutes après l'entrée du premier avion dans une des tours du World Trade Center.

On a beau savoir que, malgré son côté sombre, le méchant n'est pas notre chauve-sourie préférée et que tout cela fait partie d'un plan média diablement bien pensé (la preuve, ce post !), cette référence aussi grossière aux attentats me trouble. Pourquoi ? Peut-être parce que le "point noir" que l'on voit sur la photo du World Trade Center, n'est pas un homme qui vole, mais un homme qui tombe.

Tuesday, June 24, 2008

FUTUR TRAFIC CONGESTION ?

Et si demain, dans des villes sans voiture, la congestion ressemblait à cela ?

Et si Central Park annonçait les futurs conflits de la mobilité douce ?

Lisez l'article du New York Magazine sur les nouveaux partages des espaces publics à l'aune des pratiques sportives.

On est loin de la mobilité fluide vantée par Nike

Reste que la course à pied sera toujours formidable un moyen de regarder la ville autrement.

Et si un jour les rues sont trop pleines, restera toujours la possibilité d'aller courir dans les musées.