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Saturday, September 12, 2009
A PERMANENT MIGRANT CLASS
Dans son passionnant The Next 100 years, Georges Friedman consacre son chapitre 7 à l'analyse de ce qu'il nomme l'American power and the crisis of 2030.
Un chapitre donc très centré sur les Etats-Unis, et ce contrairement aux autres, et dans lequel il fait un décryptage des différentes phases de l'urbanisation américaine.
Il distingue cinq étapes, dont les quatre premières seraient depuis 1776 :
- The first cycle : from founders to pionneers
- Second cycle : from pioneers to small-town america
- Third cycle : from small-towns to industrial cities
- Fourth cycle : from industrial cities to service suburbs, qui recouvre ces trente dernières années et qui devrait encore se poursuivre pendant une vingtaine d'années.
Son cinquième cycle, appelé from services suburbs to a permanent migrant class est lui purement prospectif et évoque le visage des villes aux alentours de 2030.
Pour Friedman, cette décennie marquera, en effet, un véritable tournant dans l'évolution des villes. Et ce, non pas tant pour des raisons énergétiques ou écologiques, que démographiques et économiques. Les Etats-Unis, mais pas uniquement, devront, en effet, faire appel à une immigration importante pour faire face au rétrécissement de leurs classes laborieuses. "Rapid and dramatic increase in the workforce through immigration will be the real solution" Et d'expliquer "For the foreseeable future, the problem will be that there is simply enough labor to be employed. And this will not be a uniquely American problem. Every advanced industrial country will be facing the same problem. Every advanced indutrial country will be facing the same problem - and most of them will be in much greater trouble. Quite simply, they will be hungry for new workers and taxpayers".
"It is hard to imagine now, in 2009, but by 2030 advanced countries will be competing for immigrants". "The United States will still have advantage. It is easier now to be an immigrant in the United States than it is in France (sic), and that will continue be the case."
La façon dont certains jeunes américains imaginent l'avenir de leur ville sous l'influence de l'arrivée des réfugiés climatiques (voir là), confirme ce point de vue et l'ouverture d'esprits que montre nombre d'américains à l'égard des futurs migrants du XXI° siècle.
Et quelques lignes plus loin, Friedman de prédire : "The very plasticity of American culture is its advantage, and this will be crucial helping it to attract immigrants. We should expect international friction from the process of recruting immigrants as well."
C'est évidement une autre façon de penser l'avenir que celle de certains aujourd'hui en France.
En lisant ces lignes de Friedman, je n'ai pas pu m'empêcher d'essayer d'imaginer à quoi pourraient ressembler les villes de cette nouvelle permanent migrant class.
Alors évidement, on peut regarder dès aujourd'hui du côté de New-York, Toronto, Marseille et quelques autres
Mais j'ai plutôt penser à Blade Runner, premier film hollywoodien qui présentait l'avenir d'une ville américaine, en l'occurrence Los Angeles, avec l'urbanisme d'une ville japonaise (c'était une vraie innovation à l'époque) et un imaginaire 100% métisse et multiculturel. Mon rapprochement vaut ce qu'il vaut. Si vous avez d'autres idées je suis preneur.
L'anti-thèse de cette vision relativement positive du métissage étant à chercher, elle, plutôt du côté du Children of Men, avec, en toile de fond, l'interdiction de toute immigration à destination du Royaume-Uni.
Voir sur ce sujet du métissage, et si nous étions simplement en train de changer de monde ?.