Bangkok a deux particularités.
D'abord celle d'être la ville qui compte le plus de tours non terminées, et ce depuis la crise du début des années 2000 qui avait fortement frappée ce que l'on appelait alors les nouveaux dragons asiatiques.
Ensuite celle d'être une des villes qui s'enfonce inexorablement sous le niveau de la mer (de 1,5 à 5,3 cm par an) et dont la survie est très directement menacée à une échéance de 20 ou 30 ans. Voir à ce sujet Bangkok is sinking, ou Thai Capital risks washing into the sea dont j'extraie le passage ci-dessous "Tôt ou tard, le niveau des mers va menacer plus de 1 million de bâtiments, dont 90% sont résidentiels. Dans le port Samunt Prakan, à environ 15 kilomètres de Bangkok, les maisons de banlieue le long du fleuve sont déjà inondées certains mois de l'année.
Dans un rapport publié par la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et de la Japan International Cooperation Agency, Bangkok apparaît sur la liste des villes menacées par le changement climatique."
L'affiche de Greenpeace résume, on ne peut mieux, la situation.
Si un tel scénario catastrophe devait se réaliser, Bangkok pourrait alors en 2050 ressembler à quelque chose comme les images ci-dessous. Celle que certains qualifient de "Venise de l'Asie" ressemblerait alors plutôt à l'Atlantide - voir, là.
Ce photo-montage est tiré du projet de Haen Suk Yi, visant à construire des tours permettant aux habitants de vivre au dessus de l'eau.
Évidement après avoir un tel projet, on est amené à regarder un peu autrement les fameuses tours abandonnées de Bangkok. C'est à dire non plus les premières ruines du XXI° siècle, mais comme les possibles futurs polders verticaux d'une nouvelle cité lacustre.
Et pour ceux qui veulent continuer à réfléchir à cette question, je ne peux que les inciter à lire "Drownig Towers", roman d'anticipation de l'australien George Turner.
L'action se passe dans un Melbourne noyé en partie sous les eaux à cause de la montée du niveau de la mer, et qui voit une partie de sa population - les plus pauvres - se réfugier dans les tours abandonnées du CBD.
Dit autrement, ca peut donner cela "Australian writer Turner envisions a 21st century nightmare that is the result not of war but of economic and climatic forces already underway. Massive unemployment has combined with the greenhouse effect (raising global temperatures and the sea level) to produce a society in which nine-tenths of the population lives in high-rise ghettos, jobless and demoralized."
Entre crise économique et réchauffement climatique, on est pas forcément très loin de la situation qui se dessine actuellement dans différentes parties du monde.
Voir aussi, là.