Quand on réfléchit à ce que pourrait être la guerre en ville, il y a forcément toujours un peu la tentation d'imaginer comment serait la ville dans laquelle on vit si elle était en guerre.
Si on prend le cas de Paris, on peut partir de l'idée que les attentats du 13 novembre ont donné un petit aperçu de ce que pourrait être une des nouvelle des formes des conflits de demain, à savoir des attaques terroristes menées par des petites groupes contres des civils.
Reste alors la question : je regarde où pour penser ce type de guerre ou ce type de conflit ?
Parmi les réponses possibles, en revient une régulièrement à l'esprit : le jeux vidéo.
Ca fait longtemps que chez Transit-City, nous sommes persuadés qu'il est difficile de faire de la prospective urbaine sans intégrer les jeux vidéos (voir "Et si les jeux vidéo remettait en cause nos façons de penser et de pratiquer la ville ?" et "Et si les jeux vidéo devaient changer nos rapports à la ville ?" )
Et c'est encore plus vrai quand il s'agit de penser les conflits et les combattants du futur (voir, notamment, "5 corps/ 5 mobilités" et "2 jeux / 2 guerres / 2 corps / 2 villes").
Si on revient au cas parisien, un seul jeu peut éventuellement nous aider "Battlefied 3" dont toute une séquence se passe à Paris ... un 13 novembre sous la forme d'une attaque terroriste (ça s'invente pas, voir l'image ci-dessous avec la date !!)
Ce jeu permet aussi d'imaginer ce à quoi pourraient ressembler les combats de rues à Paris aujourd'hui entre des groupes terroristes et des forces de l'ordre (voir les images au début de ce post). Comme je l'écrivais là en 2011 quand ce jeu est sorti, "quand on est parisien, faire la guerre boulevard Haussmann, sur l'esplanade des Invalides ou dans une station de métro, ce n'est évidement pas la même chose que de balancer des missiles à Téhéran."
Si je vous reparle de cela aujourd'hui, c'est non seulement dans l'optique du prochain Atelier organisé autour de la question "C'est quoi demain une ville en guerre ?", mais c'est aussi que vient de sortir l'excellent et très stimulant "The Division".
Ce jeu a le grand mérite de nous proposer une certaine vision des conflits urbains du futur - en l'occurrence des combats entre factions au lendemain d'une épidémie qui a détruit une partie de la ville de New-York. (voir à ce sujet "Et si les pandémies nous obligeaient à voir notre futur urbain autrement ?").
Mais le plus intéressant dans l'histoire est certainement d'écouter les sources d'inspirations des concepteurs du jeu - il faut regarder pour cela, "the rise of the faction". C'est une certaine vision du monde et des conflits qui mélangent le Nigéria, la Colombie, l'Irak avec lequel on est pas forcément obligé d'être d'accord, mais qui fait réfléchir sur les nouvelles formes des conflits urbains car elle exclut les militaires de la réflexion.
"The Division" c'est le jeu où l'on comprend que penser une ville en guerre demain, ce n'est pas forcément la penser avec les militaires (là), mais au contraire "sans les militaires".
Et d'une certaine façon ce qui s'est passé le 13 novembre et les jours suivants à Paris, est un excellent reflet de cet effacement des militaires. Ce sont les forces de police qui ont tout gérer, notamment les assauts contre les terroristes, l'armée "se contentant" de faire de la présence dans les rues et les lieux publics dans le cadre de Vigipirate - voir sur ce sujet "Police fiction ?".
On y revient et on en reparle beaucoup plus longuement, là.
Et d'une certaine façon ce qui s'est passé le 13 novembre et les jours suivants à Paris, est un excellent reflet de cet effacement des militaires. Ce sont les forces de police qui ont tout gérer, notamment les assauts contre les terroristes, l'armée "se contentant" de faire de la présence dans les rues et les lieux publics dans le cadre de Vigipirate - voir sur ce sujet "Police fiction ?".
On y revient et on en reparle beaucoup plus longuement, là.