Wednesday, September 14, 2016

AUSTRALIE : LA PISCINE COMME ENJEU POLITIQUE

"The words “Aqua profunda,” painted in giant black capital letters, loom over Melbourne’s Fitzroy Swimming Pool. Meaning “deep water” in Italian, the sign was added by James Murphy, manager of the pool in the early 1950s. 
He had become exasperated by constantly hauling migrant children (who couldn’t read the English signs) out of the deep end. Now heritage listed, the sign captures a moment in Melbourne’s history of great influx of new residents from the Mediterranean, and of the pool as a place where people, cultures and languages collide.
It’s this idea of the pool as a frontier of cultural difference and integration that is the subject of this year’s exhibition in the Australian pavilion at the Venice Architecture Biennale." - .
Voila comment en quelques lignes la toujours stimulante revue Architecture AU présente l'ambition du superbe pavillon australien à la Biennale d'Architecture de Venise de cette année.

Chaque pays possède ses imaginaires et ses enjeux urbains.

Pour l'Australie, il s'agit souvent de ses vastes banlieues ( ou ), de ses immenses mines à ciel ouvert (), du dérèglement climatique (), des vagues de chaleurs (), des menaces d'incendies à répétition (), des tempêtes de sable () et, de façon plus générale, du rôle des catastrophes dans l'urbanisme du pays (). 


Parfois, les enjeux sont moins graves, mais tout aussi révélateurs de l'imaginaire du pays. C'est le cas de la piscine. 


La piscine en Australie, c'est comme la plage au Brésil, un des rares vrais espaces publics où se brassent toutes les populations. 

Elle est l'espace où se marque la différence, mais aussi l'espace de l'intégration culturelle.

Elle n'est donc pas un enjeu architectural, mais politique. 

Et il est d'ailleurs très intéressant de remarquer que la pavillon australien est le seul qui ne donne pas la parole aux architectes, mais au vécu de la piscine. "When building becomes places, owned and occupied by a diverse public, the architectes intention are arguably no longer important".  
"How will all this talk of pools sit within the overall vision for the Venice Biennale, curated by Chilean architect Alejandro Aravena? Under the banner of “Reporting from the Front,” Aravena calls for projects that “improve the quality of life while working on the margins, under tough circumstances, facing pressing challenges.” The swimming pool, often perceived as a symbol of affluence and excess, risks being in extreme contrast to the other, more earnest work on show..
Et c'est sans doute aussi pour cette raison, qu'outre une scénographie remarquable, le pavillon australien est le plus réussi de cette Biennale 2016

Pour aller plus loin sur cette question, il faut lire "The Pool in Venice".

Le livre est lui disponible, .