Avant notre Atelier du 23 novembre 2018 sur la question "Vers de nouveaux rapports entre sport et écologie ?", on peut lire "La voile à contre courant"
"Le sport puise son origine – et son succès – dans la première révolution industrielle, grâce à sa parfaite adéquation avec ce modèle.
Mesure du temps et efficacité sont ses deux aiguilles cardinales et sa traduction populaire, ludique mais hautement symbolique, disons, n’est qu’aimable extension des principes de l’économie productiviste.
Certaines disciplines se prêtent mieux que d’autres à ce parallèle, mais la rationalisation de l’effort, le raffinement technologique qui l’accompagne, les progrès tous azimuts de la science sont au service de la sélection des hommes. Pourtant, à y regarder de plus près, dès que techniques et matériels paraissent devoir être devenus indispensables à la performance de ces hommes et à leur enrichissement, ils peuvent aussi faillir, devenir obsolètes. Et alors, la prérogative du désir humain reprend sa naturelle superbe, sa belle capacité à se réinventer, sa quête sans but autre que celui de combler son désir de liberté, de créativité, d’expression.
À l’inverse de la progression cheval-cycle-automobile qui a marqué l’évolution de nos sociétés et qui est aujourd’hui remise en cause (le cheval ne boit pas de diesel), la voile a fait un drôle de chemin puisqu’elle n’a jamais cessé d’aller contre conventions et fumée.
Si la recherche a amélioré les performances des marins jusqu’à faire muter des bateaux en fusée, notamment lors de l’America’s Cup, il n’en reste pas moins que, volant ou voguant, skippers et voiliers se maintiennent à distance d’une évolution globale qui va du pourrissement de l’air à la plastification des océans et les interventions déterminées d’Isabelle Autissier, d’Ellen MacArthur ou d’Yvan Bourgnon pour « réparer » la mer en donnent la mesure. Ces grands sportifs qui ont vu leur terrain de jeu salopé par les rejets de la consommation de masse ont donc quitté la compétition pour sauver de cette agression ce qui pouvait l’être, notamment la faune aquatique." (...)
(...) Ce qui rassure également avec la voile est que le progrès technique qui vise à accélérer la vitesse sur l’eau vise aussi l’optimisation de l’utilisation des forces naturelles, qui sont ici les seuls éléments nécessaires à la propulsion des bateaux." (...)
C'est dans le prolongement direct de "L'ultra-performance sans moteur".
Et c'est une réflexion qui s'inscrit complètement dans notre "No Motor Project" et dont on reparlera, donc, le 23 novembre, là.
Et c'est une réflexion qui s'inscrit complètement dans notre "No Motor Project" et dont on reparlera, donc, le 23 novembre, là.
Et toujours, et plus que jamais, là.