Penser l'organisation de nos société aujourd'hui, impose d'avoir deux types de cartes dans notre tête.
- La carte des institutions et des entreprises organisées de façon pyramidale.
- La cartes des pratiques quotidienne organisées de façon informelle.
Ces cartes ne sont pas neuves.
Elles ont notamment été conceptualisées autour de la figure de l'arbre par opposition à la figure du rizhome par les philosophes G. Deleuze et F. Guattari dans leur extraordinaire "Milles Plateaux" paru en 1980.
Avec ces deux figures, ils annonçaient avec quinze d'avance la révolution du numérique et la prise du pouvoir des individus face aux grandes institutions du fixe et du statutaire.
Cette opposition arbre vs rizhome permet évidement aussi d'analyser le monde sportif.
Avec d'un coté le monde des institutions et des fédérations (le monde qui râle actuellement) et celui des pratiques informelles et libres (le monde qui râle pas)
Si le monde institutionnel se fait actuellement beaucoup entendre et veut toujours donner l'impression que le sport ne peut pas s’organiser sans de lui, il faut bien réaliser qu'il ne représente qu'un tiers des pratiquants.
On compte, en effet, en France, 16 millions de licenciés sportifs... sur les 45 millions de français qui ont une activité sportive plus ou moins régulière.
Deux tiers des pratiquants en France ne sont pas licenciés.
Ce sont ces deux tiers qui sont majoritairement plus sensibles aux discours des marques qu'à celui des fédérations.
Ce sont ces deux tiers qui sont majoritairement plus en recherche de plaisir que de compétition.
L'idée de ce post n'est évidement pas d'opposer ces deux mondes qui sont en fait très poreux et qui se nourrissent l'un et l'autre.
Une cartographie qui ne serait pas là pour donner une photographie à un instant T, mais pour donner de nouveaux moyens d'analyser et penser les pratiques sportives mais aussi les évolutions sociétales.
Cette idée de carte des pensables ne vient pas de nulle part.
Ces autres cartes auraient «vocation à remettre en question les règles mêmes qui permettent de tracer des cartes et d'identifier des lieux».
Les cartes des pensables ne doivent pas donc surtout pas figer, mais au contraire permettre de nouveaux échanges et de nouvelles façons de penser et d’agir sur le réel.
Elles doivent remettre en cause le regard venant d’en haut pour permettre aux non spécialistes de s’emparer d’une question et d’y ajouter leurs regards.
Car comme le dit Rancière, «la politique advient quand les "incompétents" s'avisent qu'eux aussi savent penser à l'avenir et peuvent décider du moment.»
C'est aussi notre conviction.
Cela explique que nous ayons lancé les Rencontres de la Prospective Sportive ® et les Rencontres Sport/Équipement/Stratégie ® gratuites et ouvertes à tous
Cela explique le lancement de l'Université populaire du sport.
Ces trois rencontres participent de la même logique.
Celle de l'ouverture
On y revient dans de prochains posts.