Le sport français se porte bien, très bien même.
Tous les jours se sont des millions de Français qui courent, nagent, sautent, lèvent des haltères, font du gainage, tapent dans un ballon ou une balle, rament, pédalent, partagent leurs abdos sur Instagram, se retrouvent autour d'une bonne bière après un entrainement bien costaud....
Où que l'on aille en France, on croise des gens faisant du sport et heureux de le faire seul ou en en groupe.
Ceux qui se portent mal, ce sont les institutionnels du sport français: les fédérations notamment.
On peut les comprendre, c'est jamais agréable de se voir raboter son budget.
Mais franchement, a-t-on vraiment envie de les écouter et de les plaindre ?
Franchement qu'ont-elles de nouveau à nous dire sur le sport ?
Depuis quelques années, elles étaient obsédées par les JO de Paris 2024 et la volonté de faire de la médaille.
Elles ont bénéficié de financements importants et c'était très bien, mais elles n'ont pas beaucoup travaillé sur le récit de l'après.
Elles n'ont pas beaucoup réfléchi sur ce qui pourrait être leur nouvelle place dans la société française.
Elles n'ont pas beaucoup réfléchi (ou alors à la marge de la marge) sur quelle pourrait-être leur nouvelle place face au grand défi climatique.
Alors qu'il était évident que ce travail aurait du être lancé aux lendemain des Jeux de Tokyo.
En septembre 2021, nous nous demandions déjà "c'est quoi le grand récit du sport français après les J.O de Paris 2024 ?"
Mais la plupart des fédérations et institutions sportives française n'ont rien entrepris de vraiment sérieux sur la question de la vision.
Elles ont juste attendu que l'avant 2024 se poursuive en 2025.
Et aujourd'hui, à part pleurer et et pour certaines d'entre elles financer des sondages avec des questions tellement orientées que cela en est pathétique (voir, là), elles n'ont rien à dire sur le sport et le monde demain.
Nous au sein du Prospective Sport Lab ®, on trouve cela dommage.
Dommage car on aime le sport et qu'on aimerait que la place du sport soit plus importante et surtout plus pertinente dans le débat public français. C'est pour cela, notamment, que nous avons monté les Rencontres de la Prospective Sportive ® et les Rencontres Sport/Équipement/Stratégie ®.
Mais ça ne suffit clairement pas à sortir les fédérations de leur obsession olympique qui annihile toute réflexion sur les nécessaires nouveaux récits du sport.
Alors nous, on a décidé de se lancer dans un vaste chantier autour d'une question toute simple "Et si le sport français essayait de se définir une nouvelle carte des pensables ?"
On ouvre le chantier.
On en parlera le 6 février prochain, là.