Tuesday, January 28, 2025

ET SI LES SALLES DE FITNESS ÉTAIENT DES FREINS À UNE VIE QUOTIDIENNE SAINE ?

"Comment se fait-il que les Américains soient plus obsédés que jamais par l'exercice, et pourtant aussi mal portants ? 


S'il existe pourtant encore un credo américain partagé par tous, c'est bien celui de la croyance que l'exercice fait partie intégrante d'une vie bien vécue. 

Il y a un siècle, l'exercice était l'activité d'une sous-culture étrange, mais aujourd'hui, il est presque impossible d'éviter les exhortations à faire de l'exercice : marcher cinq kilomètres pour guérir le cancer ! Réveillez votre sex appeal au cours de pole-dance ! Transpirer comme une célébrité ! L'exercice est partout. 

Pourtant, les États-Unis ne sont pas une « nation en forme » 

Seulement 20 % des Américains s'entraient régulièrement, plus de la moitié des membres de la salle de sport n'utilisent même pas les installations qu'ils paient, et moins de 30 % des élèves du secondaire font une heure d'exercice par jour."

Voila ce que l'on peut lire en quatrième de couverture de "Fit Nation - The gains & the pains of America's expertise obsession" de Nathalia Mehlman Petrzela.


Les explications à cet état de fait sont nombreuses, mais l'une est bien claire : celle de la dissociation du sport avec les activités du quotidien.


 "Pour de nombreuses personnes aux États-Unis, rester en forme signifie entrer dans sa voiture et se rendre à la salle de sport. Bouger est quelque chose sur une liste de choses à faire, mais isolé du reste de la vie quotidienne." expliquait récemment la même Petrzela au N.Y.T dans "Are Americans Doing Fitness Wrong ?"


« Il y a ce paradoxe incroyable où l'Amérique est, à bien des égards, le centre de l'industrie du fitness commercial, mais c'est aussi un endroit où les gens sont de façon extraordinaire les plus inaptes à faire du sport.»


Pour Petrzela une partie du problème vient de la culture américaine du fitness dominée par le "pay-to-play experience". "Il y a une infinité de gymnases, de cours et de produits qui promettent de vous remettre en pleine forme, tant que vous leur donnez votre carte de crédit."


Dit autrement : payer pour fréquenter une salle de sport évite de se poser trop de questions sur son mode de vie et sur ses façons de se déplacer.


Le constat n'est pas neuf et n'est évidement pas propre aux Etats-Unis.


Ce constat nous avait même conduit il y a quelques années, à nous demander "et si on supprimait les salles de sport ?" afin de favoriser les mobilités actives avec des questions comme :

- Et si au lieu de pédaler dans une salle, les accros de la salle se déplaçaient en vélo ? 

- Et si au lieu de courir sur un tapis, les accros de la salle allaient au travail en courant ?


Cette proposition - évidement toute théorique - nous avait valu à l'époque quelques messages très inamicaux de quelques exploitants de salle...


Ce qui ne nous empêchera pas d'y revenir le 6 février lors de nos Rencontres "C'est quoi demain l'économie du muscle ?"