Tuesday, June 24, 2025

ET SI LE SPORT NE SUFFISAIT PLUS À CONSTRUIRE L'IDENTITÉ D'UNE MARQUE DE SPORT ?

Longtemps les marques de sport ont vendu de la performance.


C’est fini.


Aujourd’hui, elles vendent de l’épanouissement personnel.


Mais demain, elles vendront quoi ?


Et si demain, les marques de sport vendaient surtout de la practicité quotidienne ?


C’est l'une des questions que l’on peut se poser quand on regarde le superbe spot "The Bag for the Life" réalisé en 2023 par le distributeur britannique JD Sports.


On ne voit personne faire du sport.


Par contre, on y voit très régulièrement le sac jaune iconique de la marque.


Un petit sac en plastique qui peut toujours rendre service pour transporter tout et n'importe quoi.


Avec JD Sports, le sac du magasin de sport devient le sac malin du quotidien.



D'où des questions :


- Et si demain, c’était les contraintes du quotidien qui construisaient l’identité d’une marque de sport ?


- Et si demain, les marques de sport devaient se positionner comme les grandes facilitatrices du quotidien ?


- Et si demain, la vraie performance sportive c'était de rendre la vie plus fluide ?



- Dit autrement et plus largement : et si demain ce n'était plus le sport qui construisait l'identité d'une marque de sport ?



On y reviendra avec "C'est quoi demain une marque de sport ?"

Friday, June 13, 2025

ET SI ON DEVAIT SURTOUT REGARDER LES "MATIÈRES ÉTRANGÈRES" ?

Et si faire de la prospective, c’était appliquer le précepte du philosophe Georges Canguilhem qui écrivait en 1972 dans son livre "Le Normal et le Pathologique", «la philosophie est une réflexion pour qui toute matière étrangère est bonne, et nous dirions volontiers pour qui toute bonne matière doit être étrangère


Pour Canguilhem « La philosophie est une réflexion » articulée à des problèmes extérieurs à la philosophie.


Pour lui, l’extériorité du problème est la condition de possibilité de la réflexion philosophique. 


Et si donc, faire de la prospective sportive, c'était avant tout avoir une réflexion sur les matières étrangères au sport ?


Et si faire de la prospective sportive c'était regarder ce qui était radicalement étranger au sport ?


Et si les matières étrangères du sport aujourd’hui étaient notamment celles- ?

Wednesday, June 11, 2025

ELLES S'INVENTENT OÙ LES MARQUES DE SPORT DE DEMAIN ?

Et si c'était là que s'inventaient les marques de sport de demain ?
"Dans la poussière famélique des Afriques ? 

Dans la boue des Asies inondées ? 

Dans les épidémies, les exploitations occultées, les mouches bombillant sur les peaux en squelette des enfants ? 

Dans le silence glacé des Andes ? 

Dans les pluies déracinant les favelas et les bidonvilles ? 

Dans la pierraille et la broussaille des bantoustans ? 

Dans les fleurs autour du cou, et les ukuléles ? 

Dans les baraques de fange couronnant les mines d'or ? 

Dans les égouttoirs des villes ? 

Dans l'ivresse des consommations aveugles ?"

On y reviendra longuement lors de c'est quoi demain, une marque de sport ?

Tuesday, June 10, 2025

ÇA PROMET QUOI DEMAIN, UNE MARQUE DE SPORT ?

Si on fait le constat que :
- le sport est devenu un mode de vie
- qu'il est devenu un argument marketing puissant, 
- que Lidl ou Vuitton se veulent des marques de sport, 
- et que donc potentiellement toutes les  marque peuvent se revendiquer marque de sport, alors que vont pouvoir vendre d'original et de nouveau les équipementiers sportifs pour exister demain ?

Des réponses aux contraintes quotidiennes ?

Et ssi donc dans un monde 
- de plus en plus urbain, 
- de plus en plus chaud, 
- peu sure pour les femmes la nuit, 
- avec beaucoup de solitude,
- et très bruyant, 
les équipementiers sportifs vendaient - entre autres - de la sécurité nocturne, de la fraicheur, du silence

Ces thèmes ne viennent pas de nulle part, mais tout simplement de deux récentes opérations marketing d'équipementiers sportifs, Salomon avec le silence () et Nike avec les courses nocturnes réservées aux femmes ().

On ne va pas juger ici de la pertinence de ces actions, mais juste retenir que les promesses sportives vont demain largement dépasser les valeurs sportives traditionnelles et notamment celles de la performance et du style.

Thursday, June 05, 2025

ET SI LES PRATIQUES SPORTIVES NE FAISAIENT QUE SUIVRE LES PRATIQUES POLITIQUES ?

Avant.

Avant faire le politique, c'était adhérer à un parti politique.

C'était avoir des convictions fermes que l'on gardait souvent toute sa vie.

On évoluait dans des schémas et des cadres bien établis.

On était à gauche ou à droite, et on votait de façon fidèle et régulière pour les leaders de son parti.

Ce schéma est né au début XIX° siècle dans le prolongement de la révolution industrielle.

Cela a structuré toute les batailles politiques pendant deux siècles : l'opposition entre le capital et le travail, l'opposition entre l'Etat et le privé.

C'était un schéma simple lié à un certain modèle industriel.

Les partis politiques étaient puissants, les syndicats aussi.

Sauf que ce schéma aujourd'hui ne tient plus.

On est passé d'un société de classe à une société d'individu.

Les grilles de lecture politique du XIX° et du XX° tiennent plus.

On est dans société atomisée.

C'est le résultat de la troisième révolution industrielle, celle du numérique.

Les partis politiques sont devenus très faibles, les syndicats aussi.

La désindustrialisation + l'atomisation ont donné Trump aux Etats-Unis, et la montée des populismes et des colères en Europe.

Comme le dit très bien Cole Stangler dans sont tout récent "le Miroir américain" qui fait un parallèle entre les pratiques politiques aux Etats-Unis et en France, «alors qu’elle a longtemps été fédératrice et rassembleuse, la politique est aujourd’hui envisagée comme une activité solitaire

Ce que dit Stangler sur la pratique politique peut très bien s'appliquer à la pratique sportive.

Aux Etats-Unis, l'atomisation des comportements politiques s'accompagne d'un désengagement dans les associations et... dans les clubs de sport !!!

Le sport devient de plus en plus une activité solitaire.

Et ce avec des attentes de plus en plus variées et de moins en moins inscrites sur la durée.

Comme le remarquait récemment un responsable de salle de sport "les gens recherchent des expériences plutôt que de la continuité, mais on est pas forcément bien armés pour répondre à cette nouvelle demande".

La mutation n'est pas anodine car elle fait exploser tous les cadres sur lesquels le sport s'est construit.

Elle n'est pas anodine pour les institutions sportives qu'elles soient publiques ou privées, qui vendent des licences et des abonnements à l'année.

Question : 

- qui aujourd'hui fait ce parallèle entre pratiques sportives et pratiques politique, dans le milieu sportifs ? - .

- qui fait le constat que toute révolutions industrielle entrainant de nouvelles pratiques sportives et physique, il faudrait penser le sport demain avec une grille radicalement nouvelle ? - .


Tuesday, June 03, 2025

QUI SE POSE CE GENRE DE QUESTIONS DANS LE MONDE DU SPORT ?

Isabelle Kocher de Leyritz, l'ex CEO d'Engie et actuelle présidente de Blunomy, structure qui accompagne le monde de la finance vers la transition écologique, ne parle jamais de sport.

Pourtant ses analyses pourraient souvent aider le milieu sportif à réfléchir un peu autrement au monde qui vient.


Sous le titre "la responsabilité, c'est ouvrir des voies", elle vient de nouveau d'accorder un interview passionnant sur les nouvelles façons de manager l'évolution des entreprises au prisme des contraintes nées de la crise écologique que nous vivons - voir, .

Qu'est-ce qu'elle dit ?

Des choses simples et presque évidentes, mais que le monde du sport semble refuser à entendre.

Elle dit qu'avec la menace écologique, il va falloir définir une nouvelle représentation du succès.

Elle dit qu'avec la menace écologique, c'est tout l'édifice des responsabilités qui est à repenser.

Elle dit que la responsabilité aujourd'hui, c'est forcément chercher d'autres façons de faire et surtout d'ouvrir des voies.

Elle dit que les entreprises doivent désormais totalement devenir futur-proof.

Elle dit qu'aujourd'hui une bonne partie des systèmes d'analyses économiques sont totalement obsolètes et ne nous permettent pas de penser l'avenir à la hauteur des défis qui s'annoncent. 

Les parallèles à faire avec le sport sont évidents à qui se donne une peu la peine de réfléchir.

Alors, questions toutes simples :

- quelle fédération sportive française se pose aujourd'hui ce genre de questions ?

- quelle est aujourd'hui la position du ministère des Sports sur la mutation des imaginaires sportifs au prisme de la crise climatique ?

- quel candidat à la tête du CNOSF a parlé de ces questions lors de sa campagne électorale ?

Ne cherchez pas !

La réponse est simple : personne !!

Personne aujourd’hui dans le monde du sport en France ne se pose ce genre de questions globales et pourtant fondamentales pour demain.

Monday, June 02, 2025

ET SI C’ÉTAIT AUSSI TROIS GRANDS RECULS SPORTIFS ?

Sombre semaine pour les sportifs français.

Le lundi 26 mai, une groupe de députés évite le débat parlementaire sur la loi Duplomb qui va permettre l'utilisation de pesticides interdits mais aussi l'agrandissement d'infrastructures agricoles sans étude d’impact environnemental.


Les campagnes vont pouvoir continuer à être polluées par certains au mépris de la santé de tous, et notamment des très nombreux français qui aiment y faire du sport.


Le mardi 27 mai, un tribunal autorise le redémarrage des travaux de l’autoroute A69, sans tenir compte l’avis de très nombreux scientifiques sur la menace que cet autoroute fait peser sur la biodiversité locale.


Une fois de plus, la solution motorisée est choisie aux dépends du développement des mobilités actives même dans les zones rurales - voir, elles naissent où les poches d'utopies ?


Le mercredi 28 mai, les députés votent la suppression des Zones à faible émission (ZFE) destinées à limiter la pollution de l’air dans les villes.


Les villes qui sont devenues des stades pour des millions de Français vont devoir continuer à être très polluées.


Ces trois décisions anti-écologiques et anti-sanitaires sont aussi trois décisions clairement anti-sportives puisqu'elles menacent la santé des sportifs et ne font rien pour développer les trans-sports ®.


On aurait aimer entendre des responsables sportifs français s'exprimer sur ces trois sujets.


Mais non, rien.


C'est affligeant.