Tuesday, March 17, 2020

MASSACRES HIGH TECH

C’est une évidence aujourd’hui : on continue à appeler forêt des territoires qui ne sont plus des forêts, juste des plantations d’arbres alignés ayant vocation à être débitées au bout de trente ou trente cinq ans.

C’est ce que montre admirablement le documentaire "Le Temps des forêts".

Avec les nouvelles logiques industrielles de la filière bois organisées autour de plantations totalement artificielles, les bucherons ont depuis une vingtaine d'années laissé place à de nouvelles machines monstrueuses qui rase tout et massacre réellement tout sur leur passage.

C’est ce que décrit très bien l’excellent livre de Gaspard d'Allens,"Mains basse sur nos forêts", en s’intéressant notamment à la phase d’abattage des arbre.
(...) « Qui dit plantation dit coupe rase, c’est le prolongement logique de ces monocultures où tous les arbres ont le même âge. On n’a plus besoin de trier, on fauche. » Dans les forêts, de lourds engins à chenilles comme des tanks sont apparus, des abatteuses-groupeuses, des débardeurs à grappin, des ébrancheuses à flèche 
Leurs noms ? « HR46x », « Ponsse Scorpion King », « 16 Ergo » ou « Hs10 cobra ». 
En moins d’une minute, ces abatteuses, monstres hybrides, mi-tractopelles mi-moissonneuses, peuvent arracher un résineux. Entre ses mâchoires métalliques, l’arbre semble être un simple cure-dent.  
L’abatteuse saisit le tronc, le scie à la base avec une lame intégrée puis le fait glisser le long de ses deux rouleaux. Sans le laisser toucher le sol, elle l’épluche de ses branches et de ses aiguilles avant de le billonner en morceau et de l’entasser. Une efficacité redoutable. 
Une violence aussi. « Ce sont les logiques de l’industrie minière, une forme d’extractivisme qui méprise le vivant.” (...)
(...) "Une abatteuse coupe, billonne et empile entre 250 et 300 m³ par jour. Elle remplace jusqu’à dix bûcherons manuels. Ces machines ont pris le dessus au début des années 2000 après la tempête Martin de décembre 1999" (...) - .
Voir la vidéo promotionnelle de l'abatteuse de John Deer, .

"Ces machines, qui ressemblaient, il y a trente ans, à des tas de ferraille difficilement manœuvrables, sont maintenant à la pointe de la technologie avec des GPS intégrés, des ordinateurs, des joysticks et des bras articulés téléguidés."  - .

"Dans les lycées professionnels, les formations évoluent. Elles proposent de devenir chauffeur d’abatteuse. « Guider un tel engin tout terrain est un vrai privilège », vantent les plaquettes de présentation, « c’est avoir le pouvoir de déplacer des géants ».  
Au salon de l’Agriculture à Paris, les concessionnaires ont une place de choix. Ils possèdent l’un des rares stands de la filière bois. 
Sur des PlayStation mises à la disposition du public, on voit des dizaines de jeunes s’activer sur les manettes en quête d’un sentiment de puissance. Sur l’écran, les arbres succombent aux assauts numériques des machines."  - .
Voir des vidéos du "jeuJohn Deer Forestry / Farming simulator ou .

On y retrouve la même logique que celle qui règne depuis deux décennies dans l'agriculture. A savoir l'utilisation du jeu vidéo pour mieux préparer les futurs agriculteurs à une production totalement industrialisée et connectée - voir sur ce sujet : "C'est quoi l'agriculture aujourd'hui ?"

La bonne nouvelle pourrait être qu'émergent aujourd'hui des alternatives beaucoup plus light et soutenables notamment autour du cheval - voir "Et si le cheval redevenait utilitaire ?" Mais évidement ce mouvement est actuellement très très marginale.

On reviendra beaucoup plus longuement sur cette évolution de l'exploitation forestière, .

Monday, March 16, 2020

ET SI ON RÊVAIT D'UNE FORÊT QUI N'EXISTE PLUS ?

La forêt est en train de devenir l'un des grands imaginaires urbains de ce début de XXI siècle - .

Mais ...

Mais, si les forêts n'avaient plus rien à voir avec l’image que s'en font la plupart des citadins ?

C'est en tout cas, le constat assez terrifiant que fait le très salutaire documentaire  "Le Temps des forets réalisé par François-Xavier Drouet sur la situation des forêts en France.

"Symbole aux yeux des urbains d'une nature authentique, la forêt française vit une phase d'industrialisation sans précédent. Mécanisation lourde, monocultures, engrais et pesticides, la gestion forestière suit à vitesse accélérée le modèle agricole intensif."



Des pousses cultivées hors-sol.


Des plantations monotypes ne laissant place à aucune vie - .


Des coupes rases, négation même de la forêt vivante et diversifiée - .

Les explications du réalisateur sur cette mutation silencieuse de la forêt.

"Je suis arrivé il y a dix ans sur le plateau de Millevaches en Limousin, une zone boisée à 70%. Je ne connaissais alors rien aux forêts. 

Ces grands massifs de résineux m’évoquaient le Canada et me semblaient tout ce qu’il y a de plus naturel. J’ai vite compris que ces monocultures n’avaient rien de spontané et que la biodiversité sous ces conifères était très pauvre

Au détour de chemins, j’ai découvert des dizaines d’hectares coupés à blanc, des paysages saccagés, des sols et des rivières dévastés par les machines... 

Quelques semaines après, on replantait sur ces champs de ruines des petits sapins gavés d’engrais et de pesticides

En faisant ce film, j’ai voulu comprendre ce système que personne ne semblait questionner, comme s’il était le seul modèle possible pour produire du bois. Comme le dit un intervenant dans le film, on a tendance à penser la menace qui pèse sur la forêt en termes de déforestation. Le problème qui se pose en France est plutôt celui de la « mal-forestation »Quelle forêt voulons-nous pour demain ? Un champ d’arbres artificiel ou un espace naturel vivant ?"

À méditer.

On en reparlera forcément, .

Thursday, March 12, 2020

ET SI SEATTLE ...



Et si demain, Seattle devait abriter une forêt qui aurait vocation à se développer et croitre dans l'ensemble de la ville ?

C'est l'hypothèse faite avec par l'équipe d'ABF-Lab avec le projet In-Closure.

La vidéo, .

L'équipe d'ABF-Lab viendra présenter In-Closure lors de l'Atelier Transit-City organisé autour de la question "Et si la forêt devenait le grand imaginaire urbaine du XXI° siècle ?"

Wednesday, March 11, 2020

QUAND EN 1978, À NEW-YORK ...

La forêt est devenue l'un des grands imaginaires urbains de ce début de XXI° siècle - .

Mais l'envie de créer des forêts au coeur des villes n'est, elle, pas nouvelle.

La preuve avec le Time Landscape créé par Alan Sonfist à New-York en 1978.

On en reparlera forcément, .

Monday, March 09, 2020

REWILD CITY ® / DE L'EFFRAYANT AU TRÈS DÉSIRABLE ?

Il y a quelques années, quand il fallait illustrer une ville en déclin ou morte, on la présentait envahie par une végétation dévorante.

La nature sauvage symbolisait l’anti-ville.

La meilleur illustration en fut en 2007, la publication du livre "The World without us" et toute l'iconographie catastrophiste qui l'accompagna.

La forêt était alors signe de déclin, de ruine et donc de repoussoir urbain.

Dix ans après leur publication, ces images semblent aujourd'hui prendre un autre sens.

Comme si ces images ne parlaient plus de menace et de catastrophe, mais plutôt d'un avenir désirable.

Comme si ces images répondaient à notre besoin de forêt - .

Comme si ces images répondaient à notre rêve de nouvelles rues - .

Comme si ces images répondaient à notre rêve de nouvelles mobilités - .

Comme si ces images répondaient à notre rêve de voir les voitures disparaître - .

Comme si ces images étaient devenues le reflet des nouveaux imaginaires urbains comme ces tours à Milan.

Plus, .

Friday, March 06, 2020

ET SI PEU À PEU, LA FORÊT DEVAIT AUSSI DÉVORER LES VOITURES ?



Si la forêt devient le grand rêve urbain du XXI° siècle - .

Si nos routes et nos rues doivent ressembler à des chemins forestiers -  et .

Alors ...

Alors, pourquoi ne pas imaginer qu'après avoir dévoré le bitume (), la forêt dévore aussi peu à peu les voitures ? -

Et si demain, l'idéal de la mobilité urbaine c'était des voitures englouties sous la végétation et des coureurs ayant repris le contrôle des routes ? - .


On en reparlera, .

Thursday, March 05, 2020

ET SI LA FORÊT DEVORAIT LES STADES ?

Si désormais, la forêt doit devenir le nouvel urbain urbain - .

Si désormais, la forêt doit inspirer la façon de penser nos rues - .

Si désormais, la forêt devient une référence mobile et sportive - .

Alors pourquoi ne pas imaginer que la forêt avale les espaces sportifs de la ville ... et notamment les stades -  .


.

Wednesday, March 04, 2020

VERS LE GRAND RETOUR DES POINTES ?


Si la forêt envahit la ville - .

Si les chemins forestiers deviennent un idéal urbain  - .

Si la route dégradée et boueuse devient une chose désirable  - .

Si le cross devient un moyen de déplacement au même titre que le running sur route  - 

Alors ...

Alors pourquoi ne pas imaginer que les pointes fassent leur grand retour ?

Et pourquoi ne pas imaginer que les pointes deviennent les objets symboliques d'une nouvelle mobilité urbaine sportivo-écolo-forestière ?

On en est encore très loin, mais l'idée est jolie.

On y reviendra, .

Tuesday, March 03, 2020

ET SI C'ÉTAIT CELA LA RUE IDÉALE DE DEMAIN ?


Si on part du principe que la mobilité active est l'un des grands chantiers urbains en cours  - .

Si on fait le constat que la course à pied est en train de devenir un moyen de trans-sport ® à part entière - .

Si, parallèlement, on fait le constat que les arbres et la forêt sont devenus les grands fantasmes urbains de ce début de XXI° siècle - .

Si on en déduit de façon assez logique, que l'imaginaire de la forêt va donc irriguer les imaginaires mobiles du futur - .

Alors ...

Alors, on est bien obligé de se demander comment cet imaginaire forestier va irriguer nos façons de penser et d'aménager certaines rues demain dans les villes ?

On est bien obligé de se demander quelles images et représentations pourraient nourrir les imaginaires des urbanistes en charge de ces nouvelle ville sportivo-écolo-forestière ? - .

Question et hypothèse : et si une fois de plus - et comme il fait depuis 1976 - voir,  - c'était Nike qui pouvait nous aider à penser les parcours de cette nouvelle mobilité sportivo-écolo-forestière comme il fait depuis 1976 ? - voir, .

Et si c'était notamment sa superbe piste d'athlétisme installée au milieu de son campus de Beverton (photo du haut - ) qui devenait un modèle ?

Et si c'était sa communication qui devait nous inspirer une fois de plus pour penser nos circulations urbaines de demain ? - .

On en reparlera lors de notre Atelier, "Et si la forêt devenait le grand imaginaire urbain du XXI° siècle ?"

Sur ce thème des nouveaux imaginaires routiers à l'aune de la forêt, voir :
- "Et si la route dégradée devenait un idéal ?"
- "Routes : quels récits pour demain ?"

Monday, March 02, 2020

ET SI C'ÉTAIT CELA, LE FUTUR GRAND IMAGINAIRE DE LA MOBILITÉ URBAINE ?



Si la forêt devient le grand idéal urbain du XXI° siècle, 

Si les sous-bois deviennent des modèles pour les rues - .

Si l'ombre devient une nouvelle nécessité mobile - .

Si la ville doit abriter de plus en plus d'arbres - .

Alors ....

Alors ça pourrait être quoi le futur grand imaginaire de la mobilité urbaine ? 

Élément de réflexion avec le magnifique travail d'Ellie Davies sur les imaginaires forestiers.

On y reviendra beaucoup plus longuement, .