Wednesday, November 12, 2008

DÉPASSER LE POT DE FLEUR



Et si on sortait enfin de l'esthétique du balcon fleuri et de la terrasse herbée (voir post précédent, entre autres) pour imaginer de véritables immeubles jardins potagers, voir ferme verticale ?

C'est en tout cas une des interrogation en hausse aujourd'hui, notamment au Japon, où la densité urbaine et la faible surface de terres cultivables conduisent les japonais à explorer des pistes innovantes. Voir l'excellent site Vertical Farm.



Et pour aller plus loin sur le sujet, voir aussi notre Cahier Vers des immeubles maraîchers, consacré, entre autres, aux nouvelles formes de l'agriculture en ville.


Saturday, November 08, 2008

QUAND MVRDV PIQUE LES LEGO DE BIG


Ci-dessus, ce sont des photos du projet Lego Towers imaginé par l'agence danoise BIG, dont vous pouvez voir la construction en accéléré .

Ci-dessous, ce sont des images de la tour SkyVillage imaginée par les hollandais de MVRDV avec les danois d'ADEPT pour la ville de Rødovre, dans la banlieue de Copenhague.


Cela pourrait ressembler à du gros pompage d'idées, de concepts et d'images.

Au final Sky Village devrait ressembler à l'image ci-dessus.


En voyant cela, j'ai aussi tout de suite pensé au projet de tour jardin imaginé par l'agence Mass Studies pour Séoul, dont l'inspiration semble, elle, venir directement de la Baie d'Along ou de Phuket. (voir )

En voyant cela, on regrette que le tandem hollando-danois ne se soit pas plutôt inspiré de ce projet, car cela aurait, peut-être, permis d'inventer de nouvelles relations jardin/immeuble dans une ville européenne et - d'enfin ! - de sortir de l'éternel mariage "terrasse-verdure" qui se cherche aujourd'hui de nouveaux codes. (voir, entre autres, )

Thursday, November 06, 2008

UNE AUTRE APPROCHE DE LA PETITE VOITURE


Entre émeutes urbaines, arnaques à l'assurance et voitures piégées, une autre façon de représenter le rôle de l'automobile dans la ville.

Décapant.

Wednesday, November 05, 2008

L'AUTRE APPROCHE JAPONAISE DE LA VOITURE





"Une taille réduite"
"Réduire la taille ne veut pas dire se restreindre.
Le Japon a su associer une valeur positive à la réduction dans la simplicité et la production automobile a également bénéficié de cette sensibilité."



"L'environnement"
"En 2020 les voitures ne fonctionneront sans doute plus à l’essence.
Les énergies de substitution, sont l’électricité, l’hydrogène, l’éthanol d’origine organique.
Les voitures japonaises se sont très tôt conformées aux restrictions d’émission de CO2.
C’est un exploit technologique lié à la pauvreté du Japon en ressources pétrolières, et à son souci, déjà ancien, de lutte contre la pollution."



"Cellules urbaines en déplacement"
"Ce n’est plus le conducteur qui, individuellement, dirige la voiture,
mais la ville et ses systèmes de déplacement qui la guident :
voilà ce qu’on entendra par « mobilité » dans le futur.
La conception même de la voiture se métamorphose.
D’engin permettant de se déplacer, la voiture entre dans la dimension de l’information."



C'est beau, c'est élégant, c'est intelligent, c'est une autre façon d'aborder les liens entre l'automobile et la ville, et cela a pour nom JAPAN CAR - Créations pour un monde saturé.

C'est à l'opposé des codes esthétiques des mangas et des jeux vidéo, dont je vous parlais dans le précédent post. Mais c'est toute la force de la culture nippone d'avoir ces deux sources d'inspirations aussi riches pour aborder l'avenir.

L'exposition JAPAN CAR - Designs for the crowded globe sera à partir du 29 novembre au Design and Science Museum de Londres pour plusieurs mois.

Tuesday, November 04, 2008

PEUT-ON PENSER LA VOITURE SANS LES JEUX VIDÉO ? (03) LE CAS NISSAN


Pour prolonger nos réflexions sur l'influence des jeux vidéos dans les nouveaux imaginaires de la mobilité (voir et ), je vous propose l'extrait d'un passionnant interview de François Bancon, en charge de la prospective chez Nissan, paru dans Next du 25 octobre dernier.
Nous avons menés une étude au Japon sur ce que l'on appelle la digital génération. Ils s'informent, achètent et se rencontrent via l'ordinateur.
La voiture ne représente pas pour eux quelque chose d'excitant. ils ne conduisent pas. Ils détestent les deux roues ; quand il pleut, on se mouille et pour eux, c'est une aberration !

Nous leur avons créé un concept car, baptisé Mixim.

Nous sommes partis d'un constat : ils ne connaissent la voiture qu'à travers les jeux vidéos. On leur a fait une voiture électrique qui reproduisait les sensations du jeun vidéo, qui se conduisait comme un jeu vidéo. Le conducteur était placé au centre. L'expression stylistique de la voiture c'était 99% agressif, 1% mignon.

Grosso modo, si les parent détestent c'est bien. Un truc très agressif, très manga. Et tout l'appareillage électronique reproduisait grosso modo les sensations des jeux vidéos. C'était une tentative.

Je ne suis pas en train de dire que c'est un marché, mais je crois qu'il va falloir s'intéresser à cette génération-là. C'est elle qui va porter le zéro émission quand elle aura trente ans.

Au moment de la première présentation de la Mixim, Nissan expliquait "la prochaine génération de conducteurs, les grands enfants et adolescents d’aujourd’hui, tournent le dos à la voiture. Accusés de passer leur temps sur le web et d’être internet-dépendant, les jeunes considèrent l’automobile comme une relique du temps où leurs parents couraient partout, inconscients du fait qu’ils épuisaient les ressources naturelles de la planète, pourtant si précieuses. Aujourd’hui, la jeunesse s’intéresse à son impact sur l’environnement."

On y retrouve une bonne partie des analyses que nous développons depuis plusieurs années sur le rôle des vidéo games dans la façon d'aborder la ville (sur le sujet voir ) mais aussi l'influence toujours grandissante des mangas dans la façon de penser la mobilité du futur (voir )

Monday, November 03, 2008

LE TRAIN EST UN VILLAGE

Deux images qui me font rêver et un court texte du Corbusier écrit en 1939 pour nourrir nos réflexions en prévision du prochain Atelier.


L’Amérique a ses architectes de wagons, plus que cela, de trains.


Pendant que le train roule, le voyageur doit pouvoir marcher, circuler, changer de place, s’asseoir diversement, s’occuper se distraire. 

La dernière voiture est aménagée en belvédère ouvert.

Le train devrait être une rue, avec ses squares.

Pourquoi ne pas installer la bibliothèque de gare dans le train, le cinéma, la terrasse de café et le bar, voir le bal musette, le deck de bateau, le fumoir de club ?

Le problème s'énonce : un wagon est une maison de vingt mètres de long, le train est un village.
in "Sur les quatre routes".

Ce bouquin est une petite merveille pour toutes les personnes qui sont fascinées par le voyage, les transports et l'architecture et, surtout, par les liens qui unissent ces trois domaines.

Sunday, November 02, 2008

C'EST QUOI LE VOYAGE DANS 25 ANS ?


Et si demain les trains transcontinentaux à grande vitesse remplaçaient l'avion ?

Et si demain l'avion redevenait un produit réservé aux hyper-riches ?

Et si le train trouvait là une occasion de se réinventer ?

Et si demain nous assistions au retour des dirigeables et de la marine à voile ?

Et si entre énergie chère et réchauffement climatique, il fallait totalement repenser nos façons de voyager ?

Et si voyager au XXIème siècle était une tout autre histoire que celle développée depuis un siècle ?


En matière de voyage, nous sommes à la fin d'une histoire ; en l'occurrence celle de la magie du transport aérien.

L'avion, c'est pratique, mais cela ne fait plus rêver et il connaît, même, sur certains types de parcours un déclin inéluctable. En Europe, les TGV, ICE, AVE et autres Eurostar ou Thalys ont condamné nombre de liaisons aériennes. C'est cette révolution qui explique qu'Air France - KLM ait annoncé sa volonté de se lancer dans la grande vitesse ferroviaire. Elle sera certainement suivie par d'autres compagnies dans la décennie à venir.

C'est, en effet, le début d'un basculement qui va s'amplifier dans les années qui viennent, d'abord en Europe, mais aussi en Asie avant de toucher, probablement, l'Australie et certaines zones aux Etats-Unis. Le train va ainsi retrouver ses lettres de noblesse sur tout les continents.

Car l'avion souffre de deux graves handicapes ; il est totalement dépendant du pétrole et il est extrêmement polluant (153 gr de CO2 émis au kilomètre par passager contre 2,2 gr pour le futur AGV) .
Entre contraintes économiques et nouvelle réglementations internationales sur le climat (les émissions de CO2 des avions devraient être intégrées dans les accords post-Kyoto), le transport aérien se prépare des années très difficiles.

Dans ce nouveau contexte, rien n'empêche d'imaginer que d'ici 25 ans, l'avion soit réservé aux vols intercontinentaux, et peu à peu remplacé à l'intérieur de l'Europe, par de nouveaux types de trains directement inspirés du Transsibérien ou du Ghan australien.

Si tel était le cas, on aurait alors une nouvelle génération de trains au long-court organisés comme de véritables mini-villes. Le train y trouvera une nouvelle magie et une modernité renouvelée autour du confort et des services.

Dans le même temps, on peut très bien imaginer que les grands dirigeables réapparaissent dans le ciel. On assisterait alors à une renaissance comme on connu les paquebots de croisières depuis vingtaine d'années. Et pourquoi pas imaginer aussi la réapparition des cargos à voile ?

C'est loin d'être absurde quand on sait qu'aujourd'hui la flotte mondiale devrait doubler sa consommation de fuel d'ici 2020, et que la pollution liée au trafic maritime devrait, elle aussi, être désormais encadrée par de nouvelles normes internationales. Vont, donc, réapparaître des solutions que l'on croyait oubliées, comme la voile, mais sous des formes radicalement neuves.

Un certain nombre de nos hypothèses développées depuis plusieurs années (voir, entre autres, ) trouvent donc, aujourd'hui, une nouvelle actualité et surtout apparaissent comme porteuses de pistes pour les nouvelles offres de voyages demain.

C'est pour poursuivre et enrichir ces réflexions, que nous avons invité pour notre Atelier du 28 novembre

- Claude VILLERS, grand reporter, grand voyageur, mais aussi très fin connaisseur des trains et des paquebots, sur lesquels il a écrit plusieurs ouvrages.

- Philippe JARRY, responsable du Market Development - Future Programmes d'Airbus.

-Daniel SALLIER, responsable du Pôle Trafic et Données Aéronautiques d'Aéroport de Paris.

-Yves CROZET, chercheur au Laboratoire d'économie des transports (LET).

Nous verrons, notamment, si l'histoire de certains transports peuvent permettre de réinventer et de réenchanter le voyage au XXI° siècle.

Ces analyses seront confrontées aux points de vues et analyses d'un certain nombre d'autres acteurs du transport et de la mobilité.

L'Atelier sera animé par François BELLANGER qui, en introduction, présentera "VOYAGES" sur les nouveaux imaginaires et les nouveaux modèles possibles pour les transports au long-court à l'orée des années 2030/2040.

Thursday, October 30, 2008

ZIGGOURATS ET POLDERS A SHENZHEN

Cela fait maintenant plusieurs années que la Chine est devenue le support des visions prospectives des architectes trop à l'étroits en Europe ou en Amérique du Nord, et qui trouvent dans la croissance urbaine chinoise un nouveau terreau à leurs pulsions constructives. (Moi, je rêve de rencontrer un jour un architecte qui dise "Non, là, la meilleure solution serait de ne pas pas construire et de ne rien faire !" Evidement cela n'existe pas.)

Certains projets donnent parfois des images étonnantes, à défaut d'être forcément désirables. Je pense notamment à Beijing Boom Tower (voir photo ci-dessus) dont je vous ai déjà parlé, et qui propose une hyper-densité qui ferait presque passer celle de Hong-Kong pour une cité-jardin. On y retrouve, mais de façon plus clean, l'entassement et l'empilement de la défunte et fameuse walled city.

Si aujourd'hui Beijing n'est plus au coeur de toutes les préoccupations, d'autres villes lui succèdent, et notamment Shenzhen, la plus grande cité dortoir du monde située dans le delta de la rivière des Perles.

C'est probablement la ville qui a connu ces trois dernières décennies la plus forte croissance urbaine. Quand Deng Xiaoping décide, en effet, en 1980 de faire de cette zone une "zone économique spéciale", Shenzen n'est, à l'époque qu'un port de pèche de 30 000 habitants. Vingt huit ans plus tard, ce mariage entre le capitalisme le plus sauvage et la plus grande dictature de la planète, a donné naissance à une mégalopole de 15 millions d'habitants. Soit une croissance annuelle de + 28 % jusqu'en 2006, et d'à peine + 15 % en 2007 !!!

Alors évidement cela donne des idées constructives. Parmi tous les projets qui circulent actuellement dans les expos d'archi, j'ai relevé celui de JDS Architects, intitulé Shenzen Logistic City (SLC), visant construire pas moins de 2,5 millions de mètres carré (sic) dans une méga tour de 1 100 mètres de haut ! Evidement ce projet n'a aucune chance de se réaliser à court terme, mais montre qu'à nouveaux défis urbains répondent nouvelles réponses architecturales et nouvelles logiques urbaines

Sur le plan visuel cela donne les images ci-dessous, qui associent tous les marronniers de l'architecture actuelle. Verdure et éoliennes à tous les étages, le tout enrobé dans un esthétisme de promoteur.

Quand j'ai vu cela, j'ai tout de suite pensé à la fois aux images de Moebius dans l'Incal (voir et ) mais aussi aux nombreuses représentations de la Tour de Babel, inspirées des ziggourats. Moi évidement je préfère les visions plus bordéliques et crapoteuses des peintres que les images aseptisées des cabinets d'architecture.

Mais si je vous parle de ce projet, c'est, de façon paradoxale, non pas pour ce qu'il nous dit, mais pour ce qu'il nous dit pas de Shenzen aujourd'hui.
En effet, pour justifier son projet SLC, JDS Architects nous explique avec des photos aériennes datant de 1988 et 1996 que la croissance de la ville se fait depuis 20 ans sur la mer via d'importants travaux de poldérisation, et que pour lutter contre cet étalement, il faudrait mieux construire en hauteur.
Voir ci-dessous les gains sur le mer avec les photos de 1988 et 1996.

Pour mieux comprendre, j'ai foncé sur Google Earth pour voir comment cela avait évolué depuis 1996. Les images sont ci-dessous, et parlent d'elles-mêmes.


Oui, c'est impressionnant. Et c'est comme cela qu'à l'occasion d'un projet de tour, on découvre que les Chinois ont fait, en gros, en trente ans ce que les Hollandais ont fait en trois cents ans !!!

La question que je me pose est simple : c'est quoi la croissance urbaine demain en Asie, les ziggourats ou les polders ? La réponse est sans doute "les deux", comme à Hong-Kong, Singapour et Dubaï. C'est juste une nouvelle étape de la croissance urbaine comme on en a jamais connu tant par sa rapidité que par son ampleur.
Rappelons qu'en 1979, quand Deng Xiaoping lance sa politique et donc la croissance de Shenzen, 82% des Chinois étaient paysans. En 2050, 70% de la population sera urbaine. Rappelons aussi une autre réalité trop souvent oubliée, les 2/3 de la surface des villes et des zones industrielles actuelles, étaient encore des terres agricoles en 1980.

Offshoring Audacity

Voir sur ce sujet des nouvelles croissances urbaine hors-Occident, la conférence qui aura lieu le 8 novembre prochain à Chicago sur le thème Offshoring Audacity.

Voilà comment le débat est posé : Look abroad: whole cities are planned, built, and inhabited in less than a generation. Artificial islands, indoor ski slopes, and the world’s tallest this-and-that are being constructed, not in the West, but in the Middle East, China, and beyond. The result: a sense that the West’s cities are falling behind and, increasingly, watching from the sidelines. A dynamic panel will discuss the accuracy of this assessment of today’s architectural situation. What are the urban implications of so-called offshoring audacity, and how can the phenomenon be described without resorting to nationalism, nostalgia, or even uncritical celebration?

Participera, entre autres, à cette rencontre Joseph Grima, l'auteur du récent et stimulant "Instant Asia: Fast Forward Through the Architecture of a Changing Continent".

Saturday, October 25, 2008

PIRANESE A BANGKOK

Aujourd'hui, Bangkok est certainement l'une des villes les plus intéressante en matière de centres commerciaux urbains.
Afin de concurrencer des villes comme Singapour et Hong-Kong, positionnées toutes les deux sur le créneau de la shopping city, la capitale thaïlandaise s'est, en effet, lancée depuis une quinzaine d'années dans un vaste programme de shopping mal dont les particularités sont d'être en centre ville, desservis par le sky train et se développant dans des espaces restreint et sur des hauteurs importantes. Soit en gros l'opposé total du mall américain de périphérie.

Sur le plan architectural, cela donne des espaces piranésiens d'un nouveau genre. Le Sian Paragon est, de côté là, l'un des plus élégant et des plus stimulant avec tout son jeu d'escalators se déployant et se croisant dans un espace d'une rare élégance. (photo a droite ci-dessus, et photos ci-dessous) C'est Roissy I, mais en beaucoup mieux !

Evidement quand vous découvrez cet espace, vous ne pouvez pas vous empêcher de faire des liens avec les échangeurs de Shanghaï ou certaines images de Moebius. (voir le montage ci-dessous)


Se dessine là, entre Shanghaï et Bangkok, les nouvelles formes d'un urbanisme asiatique fondé sur la densité, l'empilement et le croisement des mobilités qui entrent en résonances directe avec les visions urbains de Moebius et Dan O'Bannon dans une oeuvre comme le superbe Long Tomorrow

On y retrouve, mais de façon beaucoup plus joyeuse et colorée, les superbes visions piranésiennes qui restent toujours d'une actualité et d'une modernité étonnantes.

Friday, October 24, 2008

MEURTRE AU GUGGENHEIM

Un autre regard sur l'architecture du Guggenheim.

Plus .

En voyant ces images de chute dans un tel contexte architectural, j'ai immédiatement pensé à la scène inaugurale de l'Incal, de Moebius et Jodorowski, et à sa réinterprétation dessinée par Janjetov dans Suicide Allée. J'ai toujours trouvé ces images de gouffre urbain absolument superbes et surtout génératrices de visions urbaines radicalement différentes et stimulantes.