Côté mobilité, la Chine est devenue en moins de dix ans le plus grand marché automobile de la planète. 150 millions de véhicules devraient circuler en Chine en 2020, contre 6,25 millions en 2000 !!! Une croissance qui se révèle aujourd'hui difficilement soutenable tant sur le plan environnemental qu'énergétique et qui explique que certaines villes prennent des mesures radicales contre la voiture Ca fait à peine quinze ans que les Chinois ont découvert l'automobile et ils en subissent déjà tous les désagréments : très forte pollution, embouteillages monstrueux.
C'est ce qui explique notamment l’importance des investissement faits dans les transports collectifs, et notamment dans les lignes de métro. D'ici à 2016, la Chine devrait construire 89 nouvelles lignes de métro sur plus de 2500 km de réseau. Et depuis quelques mois, on voit aussi réapparaître de nouvelles réflexions notamment autour du vélo (voir là et là)
Parallèlement, le pays a mis sur pied le plus grand réseau au monde de train à grande vitesse. Et même si celui-ci a connu un sérieux coup de frein après l'accident "la Chine transforme son train à grande vitesse en produit d’exportation et l’utilise comme une arme géopolitique pour asseoir sa puissance et renforcer son influence." explique Jean-François Doulet "Au delà de son réseau, la Chine a dessiné le tracé de lignes qui la relieraient à l’Asie du Sud-Est, au Proche-Orient et à l’Europe occidentale." (voir là)
Face à ces développements très rapides, la question que l'on peut se poser est de savoir si la Chine va continuer à copier le modèle de l'Occident (ce qu'elle fait depuis 25 ans), ou si elle va devoir - et pouvoir - inventer des modèles urbains et transports radicalement nouveaux pour faire face à tous les défis qui l'attendent ?
Voir à ce sujet, "La Chine est-elle encore Chinoise ? " et "Qinhai ou la victoire de l'Occident ?", analyses qui semblent démentir la thèse défendue par quelqu'un comme le sinologue François Jullien pour qui la Chine se démarquerait peu à peu du modèle occidental.
On retrouve là une nouvelle fois question de la capacité - ou non - des pays émergents à inventer de nouveaux modèles de croissance. Voir là et là.
Nous aborderons toutes ces questions lors de l'Atelier Transit-City du vendredi 9 mars prochain, avec
Jean-François DOULET, directeur adjoint du Centre franco-chinois Ville et territoire et responsable du Programme Chine de l’Institut pour la ville en mouvement, et qui vient de publier un passionnant "Géopolitique du TGV chinois"
Toutes les infos pratiques, là.