Il y a quelques jours, j'ai reçu un mail des éditions Non Standard m'invitant à découvrir le livre "Lettres du Havre - identités réelles missives imaginaires".
J'ai parcouru le site, regardé les images et lu une partie des lettres accessibles sur le net. La magie a joué, beaucoup des lettres sont superbes, touchantes, émouvantes. Ça m'a plu et je me suis pris au jeu en me demandant ce que pour moi représentait une ville comme Le Havre, que je connais très très mal ? Je me suis demandé comment spontanément je la voyais et comment je pourrais éventuellement la présenter à une personne qui ne la connaîtrait pas ?
Voilà quelques éléments de réponse totalement subjectifs, à l'image des lettres du livre.
Pour moi Le Havre, on y passe, on y reste pas - c'est un guichet vers l'ailleurs.
Pour moi Le Havre, c'est une ville moche, mais c'est aussi une ville magique, car c'est un port et donc forcément des promesses de lointain et ... de longs voyages en mer.
Pour moi Le Havre ce n'est PAS du fixe, et surtout pas la déprimante architecture de Perret, mais du mouvement, des grues, des containers, des bateaux de toutes les tailles et de toutes les formes, ou des lieux pour accueillir ce mouvement : des quais, des jetées ...
Mais c'est pour cela que je pourrais aimer cette ville, car elle ne promet rien d'autres que celui d'être un lieu de passage et un lieu du mouvement, une ville dont une partie de l'architecture et de l'urbanisme est constituée par la silhouette des paquebots, des remorqueurs, des ferries, des containers venant du monde entier. Et c'est aussi pour cela que dans "Lettres du Havre", les pages qui m'ont le plus parlé sont celles avec les les silhouettes des navires (images qui débutent ce post).
Et si je devais envoyer des images du Havre à un copain étranger qui n'aurait jamais entendu parler de cette ville, je lui enverrai probablement celles ci-dessous. Le Havre, je le vois du côté de la mer, du port. La vraie ville pour moi, elle est là dans le mouvement des navires.
Et donc si j'aime l'idée de cette ville et qu'elle m'intéresse, c'est pour le dialogue qu'elle me propose entre le fixe et le mobile, entre le moche (le fixe de Perret) et l'élégance (les bateaux). Elle fait partie de ces lieux (villes et/ou machines) qui nourrissent mes réflexions sur les imaginaires urbains et mobiles qui agiteront le XXI° siècle - voir New Offshore Nomadic City, City Without Ground ou Koniambo + Baya Undan.
Source: là.