L’obligation de toute armée est de s’adapter, et l’armée américaine l’a fait de façon particulièrement radicale depuis une vingtaine d’années en misant notamment sur la souplesse, la rapidité et la mobilité.
Cette mutation c’est faite à partir des années 90 dans le cadre d’une approche dite VUCA.
Rappelons que VUCA est un acronyme développé dans le milieu des années 1990 par l'armée américaine, et plus particulièrement par le United States Army War College de Carlisle, pour décrire un environnement mondial fondé sur :
- la Volatilité (Volatility)
- l’Incertitude (Uncertainty)
- la Complexité (Complexity)
- l’Ambiguïté (Ambiguity)
En réponse à un tel environnement, l'US Army a développé une stratégie dite de Light Footprint Strategy. Sa mise en place s'est faite essentiellement via trois outils : les drones, les armes intelligentes et les forces spéciales.
Parallèlement, cette Light Footprint Strategy a conduit l'armée américaine à repenser sa façon d'aborder les territoires via un nouveau type d'approches plus légères, éphémères et nomades, et cela tant sur mer que sur terre.
Aujourd’hui l’armée américaine est passé à une nouvelle étape destinée à définir une nouvelle doctrine du combat pour les 25 ans à venir.
Sa vocation ? « A multi-domain battle means a joint forces battle taking place not just in the domains of air and land but also in the domains of sea, space, and cyberspace."
En image, ça peut donner le schéma ci-dessous, où l’on comprend que la guerre de demain sera multi-dimensionnelles et que l’approche traditionnelle terre/air/mer n’ayant plus forcément grand sens, toutes les corps d'armée vont devoir apprendre à travailler ensemble.
L’idée de ce post n’est pas de rentrer dans les détails de cette nouvelle doctrine en cours de construction, mais d’essayer d’en retenir quelques points de réflexion qui pourraient nous aider à penser à quoi ressemblera la mobilité demain, en sachant que les militaires américains ont toujours de formidable défricheur.
La première conséquence de l'armée va demain se battre non plus avec de gros bataillon comme on a encore pu en voir en Afghanistan mais avec de petites unités pouvant se disperser, se cacher et rester constamment en mouvement.
C’est le modèle des forces spéciales et des commando qui s’impose à tous. " Sur le futur champ de bataille, si vous restez dans un endroit plus de deux ou trois heures, vous serez mort " expliquait récemment un officier supérieur.
L’éclatement des unités ça veut que les lignes d'approvisionnement traditionnelles de l’armée américaines qui ont longtemps fait sa forcé, ne seront plus efficaces.
Ces petites unités ultra-mobiles vont devoir apprendre à se débrouiller toute seules en étant moins gourmandes, plus légères et beaucoup plus autonomes à tous les points de vue.
Il faut lire à ce sujet le passionnant : "No More Iron Mountains : Lighter Logistics Key Multi-Domain Battle"
Si on essaie d'en tirer des conséquences ou des pistes de réflexion pour penser demain, ça veut dire pas mal de chose, dont ...
Ca veut dire qu'il faut regarder le soldat comme prototype de l'individu connecté et mobile de demain
Voir :
- "Military kit / le cyborg contemporain"
- "Le drone, nouvelle prothèse de l'individu connecté ?"
Voir :
- "Military kit / le cyborg contemporain"
- "Le drone, nouvelle prothèse de l'individu connecté ?"
Ca veut dire qu'il faut regarder le soldat comme prototype de l'individu connecté qui va contrôler autour de lui des engins mobiles qui auront des fonctions multiples, dont celle de la logistique.
Voir,
Ca veut dire qu'il faut regarder le nouveau matériel léger des troupes comme peut-être un protide de la voiture de demain qui sera à la fois un engin que l'on conduira, un engin qui roulera de façon autonome, mais aussi un véhicule robot qui a, certains moments, aura une propre activité indépendante de celle des gens qui le contrôle.