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Thursday, March 04, 2010
BACK TO SOYLENT GREEN ?
Il existe de nombreuses façons d'aborder la question des liens entre l'urbanisme, l'alimentation et les menaces de famine, comme nous prévoyons de le faire dans notre prochain Atelier organisé sur le thème Et si dans un monde qui a faim, les villes devenaient d'immenses fermes ?
Outre l'histoire, la référence la plus facile est bien évidement la fiction et notamment le cinéma. Je ne vais pas vous cacher que depuis que j'ai décidé de monter cet Atelier, les images du fameux Soleil Vert de David Fleischer ne cessent de m'accompagner. Même si le film, son rythme, ses dialogues, ses décors et ses représentations de l'avenir sont aujourd'hui un peu datés - il est sorti en 1973 - le synopsis est, lui, toujours juste. Rappel des faits : L'action se déroule en 2022 dans un New-York qui compte 35 millions d'habitants "Le monde baigne alors dans une étrange lumière jaune, qui a détruit la faune et la flore. Très peu de terres sont encore cultivables et les habitants qui n'ont pas les moyens d'acheter des aliments naturels mangent un aliment de synthèse, le « Soleil vert » (Soylent green), produit par la multinationale « Soylent ». Les émeutes sont fréquentes et sévèrement réprimées." (source wiki)
L'actualité récente (voir les émeutes dites "de la faim" dans plusieurs pays africains en 2008) et les menaces liées à la surpopulation couplée à la diminution des terres arables, auraient même tendance à faire de "Soylent green" un film malheureusement terriblement prémonitoire, et qui mériterait sans aucun doute un remake qui aurait, de plus, le mérite de remettre sur le devant de la scène le roman de Harry Harrison "Make room, make room", qui a servi de base au film. (Le livre est sorti en français en 1974, et ne se trouve aujourd'hui plus qu'en occasion ou dans le recueil "Catastrophes". )
Ce remake, s'il devait se faire, serait aussi peut-être l'occasion de revenir sur un autre volet du bouquin trop souvent oublié, celui de la fin de la mobilité automobile et des transports collectifs.
"Almost all mechanized transport has been replaced by human power, much of the farmland has been poisoned by pollution or absorbed in a growing dust bowl and the government can barely cope with providing basic food and water rations to a disorderly population crowded into the decaying cities.
The end of mechanized transport is spotlighted by a number of stark, disturbing images, for example, the "tugtrucks" — large bins on four old tires towed with the human muscle-power of two "truckers," and "the lots," former parking/impound lots where the destitute live in long-dead cars, and the "now silent subway stations" where still more destitute people are assigned to live by the city welfare department." (sources là)
A défaut d'un vrai film de fiction, on peut trouver aujourd'hui sur le net des interprétations de Soleil Vert, telle cette version tout en plans fixes du documentariste Charles Braverman que vous pouvez visionner là.
C'est en 15 minutes toute l'histoire des relations entre l'homme, la nature et l'alimentation. C'est très sombre et très efficace et cela force juste un peu à réfléchir.
C'est ce même Braverman qui avait réalisé les fameux American Time Capsule et The Sixities (trailers visibles là), et dont le travail se rapproche beaucoup, selon moi, de celui de l'incontournable Chris Marker.
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