Wednesday, December 29, 2010

ROCINHA, POSITANO, SAN FRANCISCO, ou LES FAVELAS FUTURS TERRITOIRES DES BOBOS ?


Rapprocher des images peut parfois se révéler périlleux, mais aussi diablement stimulant. C'est en tout cas ce que j'ai tenté de faire en mettant en résonance ces trois photos de trois contextes urbains radicalement différents, et qui - pourtant - semblent se répondre.

La photo du haut montre Rocinha, l'une des plus grande favela de Rio de Janeiro.

La photo du milieu montre Positano, l'une des villes les plus touristique de la superbe côte amalfitaine, dans le sud de l'Italie.

La troisième montre un des quartiers les plus huppés de San Francisco.

Quand on regarde ces trois photos ensemble, on peut y voir un rapprochement amusant, mais à la limite obscène.

Mais on peut aussi y voir un scénario urbain pour les décennies qui viennent. Scénario dans lequel les favelas deviendraient les futurs quartiers branchés de Rio. Les exemples de ce genre de gentrification ne sont pas rares dans le monde entier, y compris à Rio, où, par exemple, l'ancien quartier bohème de Santa Teresa est peu à peu réinvesti par les bobos, après des années de déclin et d'abandon.

Alors, évidement, on n'est pas obligé de croire ou de souhaiter ce genre d'évolution pour les favelas ( où iront les pauvres, si les bobos s'installent dans les favelas donnant sur la mer ? ), reste que l'hypothèse est loin d'être inintéressante en terme de prospective urbaine, ni totalement aberrante si on pense aux nouveaux imaginaires urbains qui agitent certains coins de la planète. La favela n'est-elle pas le prototype de la ville compacte et sans voiture dont rêvent les riches occidentaux ?

Pour continuer à réfléchir sur ce sujet, voir ou .

PS / Et pour aller dans le sens de mon hypothèse, je ne résiste pas à vous proposer ci-dessous la couverture de la revue brésilienne d'architecture et d'urbanisme aU, du mois de novembre dernier. Moi, j'y vois autant Positano que Rocinha !