Monday, May 09, 2016

PEUT-ON PENSER LA VOITURE AUTONOME SANS LE JEU VIDÉO ?


La très grande qualité du jeu vidéo est de permettre de penser et de pratiquer la ville et la mobilité de façon à la fois ludique, disruptive et prospective.

C'est dans le jeu vidéo que nos pratiques mobiles et connectées actuelles sont apparues pour la première fois - voir "Et si être un tueur permettait de mieux naviguer dans la ville ?"

C'est dans le jeu vidéo que s'est construite une partie de nos imaginaires automobiles récents - voir  notre série "Peut-on penser la voiture sans les jeux vidéo ?" (voir , ,  et )

C'est aussi en reprenant les codes du jeu vidéo que Toyota ventait récemment un de ses modèles sport et le plaisir de la conduite transgressive face à l'ennui supposé de la voiture autonome dans lequel il n'y aurait plus rien à faire - voir "Toyota contre Google Car".

Et c'est pour cela qu'il ne faut pas s'étonner que les premières images disruptives sur la Google Car apparaissent sous forme de vidéo dans un jeu comme l'incontournable GTA V - voir "Google's Self-driving Car in GTA V". 

On est très loin du discours habituel et lénifiant sur la voiture autonome comme facteur de sécurité puisque, en l'espèce, la Google Car écrase les piétons, déclenche des accidents et ne se laisse absolument pas reprendre en main par un passager totalement désemparé. 

Il est probable que cette vidéo viendra alimenter encore un peu plus toutes les appréhensions de certains sur ce genre de voiture, notamment le fait qu'elle pourrait être piratée et être utilisée par des terroristes comme arme de guerre - lire, par exemple, "A Smart Bomb in Every Garage ?". 

Mais le jeu vidéo, ca sert aussi à cela : interroger de façon ludique et transgressive notre avenir.

Cette vidéo n'a certes pas la puissance critique d'un film comme Total Recall sur les voitures autonomes - voir, -, mais elle joue son petit rôle disruptif et donc jubilatoire sur la façon de penser un peu autrement la Google Car et toutes ses petites soeurs qui vont très vite apparaître dans nos rues. On pouvait penser qu'avec la voiture autonome la bagnole deviendrait triste, sans surprise et totalement aseptisée, on découvre avec bonheur que cela peut-être tout le contraire. On va pas s'en plaindre. 

Et il y a fort à parier que cette vidéo ne soit que le début d'une longue séries de fictions beaucoup plus construites sur les nouveaux imaginaires plus ou moins positifs de la voiture autonome. On en reparle donc très vite. 

Et sur la voiture autonome, ne pas oublier le 17 juin prochain  "Et si la voiture autonome était aussi une histoire d'architecture ?"