Monday, March 18, 2019

LE SURVIVALISME COMME NOUVEL HORIZON SPORTIF ?


Cela fait plusieurs années que Transit-City travaille sur les évolutions du sport, de ses imaginaires et de ses pratiques.

L'une de nos conclusions est que, aujourd'hui, "le sport a dévoré le monde"

Cette dévoration s'est faite autour de nouveaux rapports au corps en 6 temps - voir, "les 6 temps de la dévoration du monde"

Mais aujourd'hui on peut faire qu'un nouveau temps est en train d'apparaitre.

Un nouveau temps qui se penserait plus autour du corps, mais de la terre - voir "Et si l'écologie devenait le 7° temps du sport ?"

Le sport se mettrait ainsi au service de la défense de la nature et de la lutte contre le réchauffement climatique.

Un sport au service du combat écologique, en quelque sorte.

Cette mutation politico-sportive s'est incarnée récemment par les initiatives des marques d'outdoor américaines contre Trump lors des midterm de novembre dernier - voir "quand l'out-door américain s'engage dans l'écologie politique".

L'outdoor s'est avec cette initiative, mis au service d'une cause commune et généreuse : celle de la lutte écologique.

Mais une autre phase de l'outdoor plus sombre et pessimiste est en train d'émerger depuis plusieurs années : c'est celle du survivalisme.

Il ne s'agit pas de lutter contre le réchauffement climatique ou essayer de lutter contre une catastrophe, mais de s'y préparer et - surtout - d'apprendre à y survivre.

Aux Etats-Unis cela fait déjà plusieurs années que s'est développée une offre de stages dits survivalist - voir, entre autres, "12 Survival school that could save your life"

Avec la montée des périls climatiques et le succès d'ouvrage "Comment tout peut s'effondrer" - le mouvement survivalist est en train de s'implanter peu à peu en Europe.

En France, l'ouverture dans quelques jours à Paris de la deuxième édition de "Survival Expo le Salon de l'Outdoor et de l'Autonomie ", montre que le mouvement trouve aujourd'hui un véritable écho.

Et si l'affiche se veut fraiche et joyeuse, l'objet du salon est très claire : présenter "les méthodes utilisées par une partie de la population qui souhaite se préparer aux risques susceptibles d’interrompre le fonctionnement de la société. En s’équipant de produits et en investissant dans des systèmes leur permettant d’accroître leur autonomie, les survivalistes se préparent à la survenance de certains risques." Le tout est évidement emballé d'une pointe d'écologie "l’adoption de ce mode de vie est la clé pour devenir un citoyen responsable et respectueux de l’environnement".

L'outdoor n'est plus vu comme une activité destinée à être proche de la nature par choix, mais comme une préparation à la catastrophe, à la survie.

On pourrait voir cela comme le simple prolongement de toutes les courses et expéditions extrêmes qui se déploient depuis des années et qui dessinent aujourd'hui de nouveaux rapports à la nature, et dont le fameux Barkley Marathons en est une des illustrations les plus connues - .

On serait alors dans le simple prolongement "et si la route dégradée devenait un idéal ?" et "nouveaux trans-sport ® cynégétique ?", c'est à dire dans une mouvance sportive cherchant un rapport de plus en plus directe avec une nature sauvage et dans laquelle l'homme devrait se débrouiller seul et par ses propres moyens - voir, "La solitude pour penser demain ?"

Mais, on peut aussi imaginer que ce courant survivalist donne naissance à d'autre pratiques sportives plus guerrières, et dont un film comme "Hunger Games" serait l'aboutisement le plus extreme.

On peut aussi faire l'hypothèse que le survivalisme donne naissance à un nouveau temps du sport - le huitième? - associerait survie, catastrophe et écologie.

Un nouveau temps qui se nourrirait encore un plus de l'univers militaire déjà très présent depuis quelques années. 

Voir sur ce sujet :
"Le militaire comme nouvelle référence mobile ?"
"Quand les militaires ne sont jamais très loin."

Quoi qu'il en soit, on comprend que si le survivalism n'est pas un sport, il est en train de dessiner un nouveau horizon sportif qui met la nature au coeur de sa pensée.

On en reparlera plus longuement, .