Thursday, September 16, 2010

INCEPTION / OAKLAND / DOUALA / BANGKOK



Mon récent post sur le train dans Inception, m'a valu pas mal de réactions allant toutes dans le même sens : le train au milieu de la rue ca existe déjà dans un certain nombre de villes.

La preuve avec ces photos d'une rue près du port d'Oakland, au nord de San Francisco. " Vers le Jack London Square, il y a une rue (la 1st) qui se termine à l'Embarcadero. Mais avant que les voies du train soient toutes seules avec les quais, la rue est partagée, et les rails « déchirent » littéralement le bitume au milieu de l’avenue." (merci Patrick !)



Les images ci-dessous, viennent, elles, de Douala, la capitale économique du Cameroun. (merci Nicolas !) Même logique, seule la densité change.





De mon côté, je ne résiste à vous renvoyer vers la Thaïlande, et plus particulièrement vers cette vidéo extraordinaire, Train drives through a Bangkok market, dans laquelle on voit un train traverser un marché de tentes qui se redéploie immédiatement après son passage.


Là ce n'est pas le train qui repousse les voitures, mais la ville souple et fluide qui envahit la ligne de chemin de fer pour une cohabitation très insolite.

Ca ringardise presque les images d'Inception.

Wednesday, September 15, 2010

BOMBARDEMENTS CONSTRUCTIFS ?


Suite et explication sur cet oxymore architectural, .

Ce projet Airdrop House est signé de l'agence australienne Andrew Maynard Architects (AMA), dont je vous ai déjà parlé et .

Tuesday, September 14, 2010

LEGO HAUSSMANNIEN



Juste pour le plaisir, et pour faire suite à mon récent post sur Inception, cette superbe réalisation d'un Legophile talentueux (voir ).

"What happens when you mess with the physics of it all ?"

"It was my distinct pleasure to go and see Inception about 3 weeks ago with a good friend who simply raved about the movie. I fell in love the second it started. I loved it so much I saw it again a few weeks later with another group of friends, and it was even better the second time.

I really wanted to build something from this movie, to show my devotion. I was considering the elevator scene, until I saw that a few builders way better than I had already done that part. I settled on the scene where gravity alters a city street.
"

Monday, September 13, 2010

THE EXTRAORDINARY vs. THE EVERYDAY CATASTROPHE



Quand en Louisiane, l'état de catastrophe se répète et devient un élément déterminant en matière de prospective urbaine.

"Sunday August 29th marked the 5th anniversary of Hurricane Katrina’s landfall in Louisiana.

On April 20th of this year, an explosion on Deepwater Horizon – an oil drilling rig stationed near Louisiana – killed 11 crew-members, and set off the largest offshore oil spill in the history of the United States.

These two extraordinary catastrophes have each brought into focus the more insidious everyday catastrophes that plague their respective systems.
"

Il faut lire "The Extraordinary vs. the Everyday Catastrophe".

C'est un excellent complément à nos posts Catastrophic cities, et à nos Ateliers "Et si on n'avait pas assez peur ?" et "Vers de nouvelles relations entre la mer et les villes ?"


Sur les conséquences architecturales de Katrina, voir Rooftop Access

Et sur la façon dont un pays comme l'Australie a depuis longtemps mis les catastrophes au coeur de ses réflexions urbaines, voir .

Thursday, September 09, 2010

LA PAZ, EL PARAISO Y EL PLACER

La paix, le paradis et le plaisir vus a travers le prisme de l'urbanisme sud-américain, ou quand trois photos remplacent bien des discours. C'est signé Publicis Venezuela pour Amnesty International.

Plus , ou .

Sans oublier, Et si les villes privées et fortifiées devenaient une banalité ?

Wednesday, September 08, 2010

OBÈSE OU MORT ?


Faut-il mieux être un automobiliste obèse qu'un piéton mort ? Si la question peut paraître un peu con posée comme cela, c'est pourtant bien celle qui vient à l'esprit quand on lit les deux tableaux ci-dessus tirés du magasine Good.

Celui du haut, titré "Driving is why you're fat" fait un lien très direct entre conduite automobile et obésité aux Etats-unis.

Celui du bas, titré "Dead man walking", indique que les villes les plus dangereuses pour les piétons semblent être les villes américaines. D'où ma question !!

Evidement si ce genre d'enquête intégrait l'Inde, la Chine ou l'Amérique latine, le classement des villes les plus dangereuses serait un peu différent, et encore plus dramatique. Voir et .

Pour réfléchir sur ces deux aspects des choses, voir Futur traffic congestion ?

Tuesday, September 07, 2010

LOOP CITY













C'est clair, c'est intelligent, c'est ambitieux, bref ca a toutes les qualités d'une vraie vision urbaine exprimée de façon très pédagogique.

Ces images sont extraites des films Loop City ( visibles et ), présentés actuellement au pavillon danois de la Biennale d'architecture de Venise.

Ils ont été réalisés par la talentueuse agence BIG, dont je vous ai déjà , et .

Après cela, on ne peut plus regarder Copenhague et Malmoë de la même façon. Du beau travail !

Saturday, September 04, 2010

LONDON 2050 ECOLOGICAL METAMORPHOSIS / REWILD CITY ®

Pour faire suite à mon récent London Flood 2100, je voulais vous proposer une autre vision toujours en noir et blanc de ce à quoi pourrait ressembler Londres demain. Mais ici pas d'inondations, juste une ville qui aurait été touchée par une terrible crise économique et qui trouverait sa renaissance dans une métamorphose 100% écologique.

Ces images viennent du court métrage Eco Commune réalisé par Richard Hardy, dans le cadre du programme The Near Future de la Bartlett. ( Merci Léopold ! voir )

Voilà le pitch "Short film exploring a dystopian vision of London in the near future. The economic meltdown of 2009 has left the financial district abandoned, allowing space for nature to reclaim it's iconic structures, and a new community of scavengers to settle within its midst."

C'est pas forcément d'une folle originalité - ni dans le thème, ni dans le traitement - mais c'est typiquement le genre d'approche qui moi m'amuse et me plaît, car cela oblige à réfléchir un peu autrement à notre futur.

PS / C'est aussi typiquement le genre de film que j'aurai adoré voir dans le cadre de la consultation sur le Grand Paris. Mais évidement toutes les équipes qui ont "travaillé" ont fait des réponses terriblement banales et souvent déjà vues (voir ). Il faut dire que leurs propositions étaient avant tout destinées à essayer de récupérer des commandes dans un second temps. Donc évidement difficile avec un tel état d'esprit de proposer des scénarii de rupture.

Friday, September 03, 2010

LAGOS OFFSHORE LIVING

"En ce jour de janvier 2007, tous les sièges de la classes affaires sont occupés. La classe économique est pratiquement vide.

A côté de moi a pris place une jeune femme blonde et élégante, portant des lunettes et travaillant sans discontinuer sur l'ordinateur portable qu'elle a placé sur la tablette devant elle. Elle porte un tailleur mauve. Elle a enlevé ses chaussure et tient croisés ses longues jambes que l'on devine élancées. Concentrée à l'extrême elle ne m'adresse pas la parole
." (...)

(...) " Huit heures plus tard, à l'approche de la côte béninoise, je me réveille. Ma voisine tape toujours sur son clavier.
Le repas est servi. La jolie passagère ferme enfin son ordinateurs. Nous parlons.
" (...)

(...) " La jeune femme travaille au quartier général mondial de la Royal Dutsh Shell, au numéro 16 de la Carel van Bylandtlaan, à La Haye. Elle est spécialiste en gestion des ressources humaines.

Tous les trois mois, elle se rend au Nigéria. Avec ses 90 000 barils de pétrole brut extraits chaque jour, Shell est de loin la société pétrolière la plus importante du Nigeria.

Je lui demande pourquoi elle ne débarque pas à l'aéroport Murtala-Muhammed de Lagos, la capitale économique du delta située bien plus près des installations de la Royal Dutch Shell d'Abuja.

La jeune femme me répond : "Trop dangereux."

Elle a raison.

L'aéroport Murtala-Muhammed est un véritabel coupe-gorge. Aucun étranger un tant soit peu fortuné n'ose le traverser sans être accompagné par une (coûteuse) escouade de garde du corps.

Avec ses quinze millions d'habitants, Lagos, est aujourd'hui la deuxième mégapole africaine après Le Caire. Rien qu'en 2066, six cent milles nouveaux immigrants sont venus y chercher le moyen de survivre.
" (...)

(...) " Sur le Third-Mainland Bridge - ce pont de 10 kilomètres reliant l'aéroport aux quartiers du centre-ville et aux îles victoria et Ogogoro où habitent les expatriés et les riches autochtones-, les enlèvement sont quotidiens." (...)

(...) " Voilà pourquoi, évidement, comme tous les cadres du quartier général de la Royal dutch Shell à La Haye, la jeune femme à l'avion préfère faire le détour par Abuja.

Elle passera une nuit à l'hôtel Transcorp-Hilton. Le lendemain, un Lear-jet de la Shell la conduira à Port-Harcourt. De là, un hélicoptère, également de la Shell, la déposera sur une plate-forme flottante dans le golf de Guinée où, pendant trois jours, elle tiendra conférence avec les cadres opérationnels de la division exploitation et transport. Puis, par le même itinéraire, elle rentrera à Amsterdam.

Plus de quatre mille cadres, employés et travailleurs de la Shell vivent et travaillent en permanence dans les régions de Bayelsa, de Port-Harcourt et de Calabar.

La plupart d'entre eux dorment en mer, sur des plates-formes ancrées dans le golf, transformées en appartements collectifs ou en hôtel flottants : même protégés par des murs, des gardes ou des barbelés, dormir sur terre, au milieu des Nigérians, est dangereux.
"

Ces quelques lignes pourraient sortir tout droit d'un roman de Don de Lillo ou de Bret Easton Ellis. Elles sont, en fait, extraites du chapitre "Lagos, poubelle de l'Occident" dans le livre de Jean Ziegler titré "La Haine de l'Occident".

Elles apportent un éclairage froid sur le développement offshore (au propre comme au figuré) auquel donne lieu l'exploitation du pétrole. Elles racontent aussi en creux tout le développement inégalitaire, violent et foncièrement injuste de Lagos aujourd'hui. Au off-shore des plates-formes s'ajoutent celui du monde des expatriés dans leur résidences surveillées (et leurs plages privées appartenant, parfois, aux entreprises qui les emploient) et celui des grands hôtels internationaux.

Avec le offshore version multinationale, on est là très loin des jolies utopies développées à partir des plates-formes pétrolières par des gens comme Constant dans les années 60 (voir photo ci-dessous et là) et bien d'autres architectes depuis (voir, par exemple, London Offshore Living)

Le offshore du Nigérian de base est, lui, beaucoup moins glorieux, beaucoup plus pauvre et surtout instable que les monstres d'acier et de béton installés en haute mer. Ce sont juste des cahutes de bois sur pilotis. On peut les voir de l'autoroute Third-Mainland Bridge dont parle Ziegler. Ce sont deux mondes hors sol, mais qui s'ignorent. Même si des nappes de pétrole viennent régulièrement souiller ces zones d'habitat traditionnel.

Sur Lagos et la confrontation de ces deux mondes, voir le superbe reportage "Nigeria, le pétrole corrupteur" de Christian Lutz paru dans Le Monde Magazine, mais aussi et .

Pour continuer à réfléchir sur les villes africaines et nos modes de vie occidentaux, voir Et si notre avenir urbain s'inventait en Afrique ?

Thursday, September 02, 2010

ET SI INCEPTION DECRIVAIT UN IDÉAL ? (2)




Il y a dans Inception une scène très courte, mais aussi très efficace, qui est celle de l'arrivée inopinée d'un train au milieu d'une rue (images ci-dessus), et ce en plein coeur d'une scène de poursuite de voitures (tournage ).

L'effet est garantie à la fois par sa soudaineté, mais aussi du fait décalage de contexte. Il est, en effet, rare qu'une locomotive se fraie un passage au milieu des autos. Mais la magie du rêve explique tout.

Reste que cette scène présentée comme une aberration à la logique, et comme quelque chose de négatif, peut être vu totalement autrement, c'est à dire plutôt comme une chose positive, voir un idéal.

Pourquoi je vous dis cela ? C'est juste qu'en voyant cette scène, j'ai immédiatement pensé aux affiches réalisées par l'excellente agence japonaise IC4 Design pour le National Train Day 2010 organisé par Amtrak en mai dernier.

Regardez les visuels ci-dessous, ils ne sont pas très éloignés des plans ci-dessus.

Dans les deux cas, le train est au milieu de la rue. Sauf que d'un côté, c'est présenté comme une catastrophe, et de l'autre comme un idéal de mobilité urbaine. Celui du train qui chasserait les voitures hors des villes.

Peut-être qu'en 2011, Amtrak utilisera cette séquence d'Inception pour promouvoir sa journée. Ca serait une jolie provocation.