A l'heure où l'Australie est une nouvelle fois et comme chaque année à cette période touchée par de nombreux incendies parfois ravageurs (voir là), je voudrais rapidement revenir sur un sujet que j'ai déjà évoqué plusieurs fois, notamment là et là, qui est celui du rôle des catastrophes naturelles dans l'histoire de l'urbanisme australien.
Vient, en effet, de paraître un très bon bouquin très justement titré "Disaster that changed Australia" écrit par Richard Evans, et dont certains chapitres sont consacrés à ces catastrophes naturelles qui ont joué sur l'histoire et la forme de certaines villes du pays.
R. Evans revient, notamment assez longuement, sur le cyclone Tracy qui, en 1974, avait entièrement dévasté la ville de Darwin située tout au nord du pays. Et de rappeler "The devastation of Darwin" (voir les photos ci-dessous) "was so great that the federal government seriously considered abandoning the city altogether and rebuilding somewhere else. Katherine was one possibility. As it was, a reconstruction commission was created and a new city arose. Despite the bitter wrangling over what form the fifth “new Darwin” should take, the reconstruction is now generally remembered as a success." (...)
Et plus loin "The cost of the relief operation and the reconstruction of Darwin was immense. Estimates vary from $600 million to more than $1 billion. Such a massive diversion of resources was a major setback in the development of basic infrastructure in other parts of the Northern Territory. The “modern tropical city” of Darwin sucked badly needed resources from Katherine, Alice Springs and many remote communities. Even on a national basis, the reconstruction of Darwin cut into resources for development: $1 billion paid for a lot of roads, schools and hospitals in 1975." (...)
(...) "Like most “natural” disasters, the devastation wreaked by Tracy was largely a human construction. In a city that twice previously had been battered by cyclones, it should not have required another one to convince us to change our ways."
Vous pouvez lire tout le chapitre du livre de Richard Evans sur la destruction de Darwin, là.
A l'heure des grands dérèglements climatiques et de l'augmentation sans précédents des catastrophes naturelles dans le monde ces dernières années (voir là) il n'est peut-être pas mauvais de s'intéresser de nouveau à ces phénomènes extrêmes lorsqu'on réfléchit aux villes du futur et aux façons de les concevoir. La bonne nouvelle sur le sujet étant que 2009 aurait plutôt été une année moins mortelle du fait des progrès faits en matière de prévention des risques (voir là).
Et pour ne pas oublier que tels événements ne sont pas si forcément exceptionnels que l'on veut bien le dire, souvenez vous de cela. C'était en septembre 2008 quelques jours après le passage de Ike sur La Floride, et on y retrouve les mêmes images de désolations urbaines que dans le nord australien.