Tuesday, January 26, 2010

WARMER AND DRIER, TOWARDS ONE NEW HIGH-SPEED TRAIN URBANISM ?


Il y a dans le film The Island, une très courte séquence qui ne dure que quelques secondes, mais qui, moi, m'a beaucoup marqué. On y voit un train à sustentation magnétique traverser à très grande vitesse le désert du Nevada. Ce train transporte les deux héros, Lincoln 6-Echo et Jordan 2-Delta, qui dans leur fuite tentent de rejoindre Los Angeles.

Ces images risquent de rester une pure fiction pendant encore pas mal d'années, même si un projet d'high speed train commence à apparaître entre le Nevada et la Californie (voir ), car la sustentation magnétique est une technologie qui a encore beaucoup de mal à se développer, y compris dans les pays qui en sont les promoteurs, le Japon notamment (voir Et si pour les Japonais la roue n'était qu'une parenthèse ?).

Reste que rien n'empêche de tenter d'imaginer à quoi pourrait ressembler toute cette partie sud-ouest des Etats-Unis constituée par la Californie, le Nevada et l'Arizona, si un réseau à grande vitesse reliait les villes de Los-Angeles, Las Vegas et Phoenix. C'est en tout cas l'hypothèse de travail qu'ont pris Rustam Mehta, Thomas Moran et Keller Easterling pour déveloper leur projet The VPL Authority, qui se veut "a public-private corporation is building a mega-eco-city that will be the hub of a new high-speed rail network".

Le point de départ de leur réflexion s'appuie sur une analyse des liaisons entre Los-Angeles, Las Vegas et Phoenix qui se font aujourd'hui essentiellement par avion.


Leur constat est assez simple ; la saturation des aéroports et les défis énergétiques et écologiques à venir imposent d'abandonner peu à peu l'avion et de créer un réseau à grande vitesse à l'image de ce qui s'est fait il y a quarante ans entre Tokyo et Osaka.


Les promoteurs du projet imaginent une méga-ville écologique organisée autour d'une immense gare, qui permettrait de mieux contrôler l'étalement urbain que subit aujourd'hui cette région. Une démarche qu'ils qualifient de “smart-sprawl”.

"The VPL Authority has worked diligently to facilitate growth in the area circumscribed by Las Vegas, Phoenix, and Los Angeles.

The private, public-benefit corporation is headquartered in downtown Phoenix and is little known beyond the desert Southwest, in part because it has been so successful: The region’s rampant growth has rendered the agency’s work all but invisible. But as problems of congestion, irresponsible water use, and unchecked development have begun to plague the region, the VPL has worked to rethink its use of energy and its transportation infrastructure.
"

"Beyond facilitating an advantageous commercial environmet for tenants, the sprawling, unbounded organization of Central Station allows it to fully exploit the high-desert climate, which is defined by hot days, cold nights, and plentiful sunlight.

Because of the station's pancake shape, every interior space will have access to sophisticated skylights; almost any imaginable lighting scenario can be accomplished via filtering, shading, and refracting sunlight. Climate control will be more efficient, thanks to the employment of thermal mass, night purging, natural ventilation, evaporative cooling, and passive solar heat, all of which work better in a single-story building and in a desert environment.
"


Sur le plan architectural, leur projet s'inspire directement des codes et de l'esthétisme traditionnel des villes arabes (avec notamment ces vastes brise-soleil inspirés des moucharabiehs) et fait très fortement penser au futur aéroport de Djeddah qu'est en train de concevoir OMA. (photos ci-dessous).


Alors bientôt une ville arabe au coeur du désert américain ? Peu probable, mais l'idée est amusante.

Dans l'autre sens, rien n'interdit de penser qu'un jour l'Arabie Saoudite, qui ambitionne de développer un réseau de TGV avec le Haramain High Speed Rail Project, puisse s'inspirer des visions du VPL Authority pour penser une partie de son urbanisme futur. Affaire à suivre, donc ...

Et toujours sur ce sujet, voir "Et si dans un monde plus chaud et plus sec, la ville arabe devenait un modèle ?"