Friday, January 31, 2025

POURQUOI IMAGINER UNE NOUVELLE CARTE DES PENSABLES ?

Penser l'organisation de nos société aujourd'hui, impose d'avoir deux types de cartes dans notre tête.

- La carte des institutions et des entreprises organisées de façon pyramidale.

- La cartes des pratiques quotidienne organisées de façon informelle.

Ces cartes ne sont pas neuves.

Elles ont notamment été conceptualisées autour de la figure de l'arbre par opposition à la figure du rizhome par les philosophes G. Deleuze et F. Guattari dans leur extraordinaire "Milles Plateaux" paru en 1980. 

Avec ces deux figures, ils annonçaient avec quinze d'avance la révolution du numérique et la prise du pouvoir des individus face aux grandes institutions du fixe et du statutaire.

Cette opposition arbre vs rizhome permet évidement aussi d'analyser le monde sportif.

Avec d'un coté le monde des institutions et des fédérations (le monde qui râle actuellement) et celui des pratiques informelles et libres (le monde qui râle pas)

Si le monde institutionnel se fait actuellement beaucoup entendre et veut toujours donner l'impression que le sport ne peut pas s’organiser sans lui, il faut bien réaliser qu'il ne représente qu'un tiers des pratiquants.

On compte, en effet, en France, 16 millions de licenciés sportifs... sur les 45 millions de français qui ont une activité sportive plus ou moins régulière.

Deux tiers des pratiquants en France ne sont pas licenciés.

Ce sont ces deux tiers qui sont majoritairement plus sensibles aux discours des marques qu'à celui des fédérations.

Ce sont ces deux tiers qui sont majoritairement plus en recherche de plaisir que de compétition.

L'idée de ce post n'est évidement pas d'opposer ces deux mondes qui sont en fait très poreux et qui se nourrissent l'un et l'autre.

L'idée de ce post est juste de prolonger et de justifier notre volonté de définir une nouvelle carte des pensables du sport en France.

Une cartographie qui ne serait pas là pour donner une photographie à un instant T, mais pour donner de nouveaux moyens d'analyser et penser les pratiques sportives mais aussi les évolutions sociétales.

Cette idée de carte des pensables ne vient pas de nulle part.

Nous la devons au philosophe Jacques Rancière qui dans son livre "Et tant pis pour les gens fatigués", explique que son travail consiste à rendre possibles "d'autres cartes de ce qui est pensable, perceptible et, en conséquence, faisable".

Ces autres cartes auraient «vocation à remettre en question les règles mêmes qui permettent de tracer des cartes et d'identifier des lieux».

Les cartes des pensables ne doivent donc surtout pas figer, mais au contraire permettre de nouveaux échanges et de nouvelles façons de penser et d’agir sur le réel.

Elles doivent remettre en cause le regard venant d’en haut pour permettre aux non spécialistes de s’emparer d’une question et d’y ajouter leurs regards.

Car comme le dit Rancière, «la politique advient quand les "incompétents" s'avisent qu'eux aussi savent penser à l'avenir et peuvent décider du moment.»  

C'est aussi notre conviction.

Cela explique que nous ayons lancé les Rencontres de la Prospective Sportive ® et les Rencontres Sport/Équipement/Stratégie ® gratuites et ouvertes à tous

Cela explique le lancement de l'Université populaire du sport.

Ces trois rencontres participent de la même logique.

Celle de l'ouverture. 

Et si vous voulez voir à quoi ça peut ressembler, on vous attend ce jeudi 6 février au matin pour les quatrièmes Rencontres Sport / Equipement / Stratégie ® organisées autour de la question "Et si on essayait de mieux comprendre l'actuelle obsession pour le muscle ?"

Toutes les infos, .

Pour vous inscrire, il suffit d'envoyer un mail à francois.bellanger@gmail.com en disant "Je viens".

Thursday, January 30, 2025

ET SI LE SPORT FRANÇAIS ESSAYAIT DE SE DESSINER UNE NOUVELLE CARTE DES PENSABLES ?

Le sport français se porte bien, très bien même.

Tous les jours se sont des millions de Français qui courent, nagent, sautent, lèvent des haltères, font du gainage, tapent dans un ballon ou une balle, rament, pédalent, partagent leurs abdos sur Instagram, se retrouvent autour d'une bonne bière après un entrainement bien costaud....

Où que l'on aille en France, on croise des gens faisant du sport et heureux de le faire seul ou en en groupe.

Ceux qui se portent mal, ce sont les institutionnels du sport français: les fédérations notamment.


On peut les comprendre, c'est jamais agréable de se voir raboter son budget.

Mais franchement, a-t-on vraiment envie de les écouter et de les plaindre ?

Franchement qu'ont-elles de nouveau à nous dire sur le sport ?

Depuis quelques années, elles étaient obsédées par les JO de Paris 2024 et la volonté de faire de la médaille.

Elles ont bénéficié de financements importants et c'était très bien, mais elles n'ont pas beaucoup travaillé sur le récit de l'après.

Elles n'ont pas beaucoup réfléchi sur ce qui pourrait être leur nouvelle place dans la société française.

Elles n'ont pas beaucoup réfléchi (ou alors à la marge de la marge) sur quelle pourrait-être leur nouvelle place face au grand défi climatique.

Alors qu'il était évident que ce travail aurait du être lancé aux lendemain des Jeux de Tokyo.


Mais la plupart des fédérations et institutions sportives française n'ont rien entrepris de vraiment sérieux sur la question de la vision.

Elles ont juste attendu que l'avant 2024 se poursuive en 2025.

Et aujourd'hui, à part pleurer et pour certaines d'entre elles financer des sondages avec des questions tellement orientées que cela en est pathétique (voir, ), elles n'ont rien à dire sur le sport et le monde demain.

Nous au sein du Prospective Sport Lab ®, on trouve cela dommage.

Dommage car on aime le sport et qu'on aimerait que la place du sport soit plus importante et surtout plus pertinente dans le débat public français. C'est pour cela, notamment, que nous avons monté les Rencontres de la Prospective Sportive ® et les Rencontres Sport/Équipement/Stratégie ®.

Mais ça ne suffit clairement pas à sortir les fédérations de leur obsession olympique qui annihile toute réflexion sur les nécessaires nouveaux récits du sport.

Alors nous on a décidé, et ce de façon totalement immodeste, de se lancer dans un vaste chantier autour d'une question toute simple "Et si le sport français essayait de se définir une nouvelle carte des pensables ?"

On ouvre le chantier.

Et on en parlera le 6 février prochain, .

Wednesday, January 29, 2025

ET SI LE SPORT FRANÇAIS TRAVAILLAIT SES VISIONS DU FUTUR PLUTÔT QUE DE GEINDRE ?

Difficile d'échapper depuis quelques jours aux grandes plaintes des différentes institutions et organisations du sport français qui prétendent que les coupes budgétaires prévues par le gouvernement pourraient mettre en péril la pratique sportive en France.

Sur quels fondements, elles avancent cela ? C'est très flou.

Et surtout, c'est assez contradictoire avec le discours de ces mêmes institutions qui prétendaient que les J.O de Paris 2024 allaient forcément inciter les Français à faire du sport.

Le point commun de ces deux discours - le pleurnichard ("il nous faut des sous") comme le bravache ("avec les J.O, tout le monde va devenir sportif") - est qu'ils sont tous les deux faux !!

Oui, faux !

Quatre éléments pour juger.

Faits et constat n°1 : Jamais une grande compétition sportive - y compris les J.O - n'a entrainé une hausse des pratiques sportives.

Un an après les Jeux de Londres, les Britanniques n'ont pu que le constater malgré de très forts investissements pour soutenir la dynamique olympiques (), et plusieurs enquêtes internationales comme celle-ci sortie en 2022, le démontrent très précisément.

Difficile de croire que nos dirigeants sportifs ne connaissaient pas ces réalités.

Faits et constat n°2 : Les Français sont très majoritairement satisfaits des installations dont ils disposent et seuls un tiers estime qu'il faudrait mettre plus d'argent pour soutenir les clubs - voir, .

Donc visiblement, et contrairement aux propos des institutionnels, les Français ne demandent pas plus d'investissements car il font du sport très majoritairement en dehors de ces équipements !!

Faits et constat n°3 : Les lieux préférés des Français pour faire du sport sont les villes, la nature et chez eux - voir, .

Le sport, comme le travail, est devenu "le lieu du partout"

Et la maison est devenue, elle, "le lieu du tout", ... y compris du sport.

Faits et constat n°4 : Le taux d'équipement sportif ne veut rien dire de la sportivité réelle de la population comme le montre très bien le cas des Etats-Unis - voir, .

Si les Américains sont obsédés par le sport, ils ne sont globalement pas en forme et souvent "inaptes à faire du sport".


Si on reprend calmement ces éléments, apparait une conclusion claire : pas grand chose ne tient dans les jérémiades actuelles des fédérations sportives.

Rien ne menace la pratique sportive en France !!!!

Et si donc, elles se taisaient ?

Et si elles ne reprenaient la parole que dans quelques mois (ou plus tard) quand elles auront travaillé leurs visions du sport aux XXI° siècle ?

Et si les unes après les autres, une fois ce travail fait, elles venaient présenter aux Français leurs visions, leurs ambitions, leurs plans d'investissement ?

Bref, et si elles se mettaient vraiment à travailler sur le futur ?

Pour notre part, c'est ce que nous ferons modestement le 6 février autour de la question "C'est quoi demain l'économie du muscle ?"

Tuesday, January 28, 2025

ET SI LES SALLES DE FITNESS ÉTAIENT DES FREINS À UNE VIE QUOTIDIENNE SAINE ?

"Comment se fait-il que les Américains soient plus obsédés que jamais par l'exercice, et pourtant aussi mal portants ? 


S'il existe pourtant encore un credo américain partagé par tous, c'est bien celui de la croyance que l'exercice fait partie intégrante d'une vie bien vécue. 

Il y a un siècle, l'exercice était l'activité d'une sous-culture étrange, mais aujourd'hui, il est presque impossible d'éviter les exhortations à faire de l'exercice : marcher cinq kilomètres pour guérir le cancer ! Réveillez votre sex appeal au cours de pole-dance ! Transpirer comme une célébrité ! L'exercice est partout. 

Pourtant, les États-Unis ne sont pas une « nation en forme » 

Seulement 20 % des Américains s'entraient régulièrement, plus de la moitié des membres de la salle de sport n'utilisent même pas les installations qu'ils paient, et moins de 30 % des élèves du secondaire font une heure d'exercice par jour."

Voila ce que l'on peut lire en quatrième de couverture de "Fit Nation - The gains & the pains of America's expertise obsession" de Nathalia Mehlman Petrzela.


Les explications à cet état de fait sont nombreuses, mais l'une est bien claire : celle de la dissociation du sport avec les activités du quotidien.


 "Pour de nombreuses personnes aux États-Unis, rester en forme signifie entrer dans sa voiture et se rendre à la salle de sport. Bouger est quelque chose sur une liste de choses à faire, mais isolé du reste de la vie quotidienne." expliquait récemment la même Petrzela au N.Y.T dans "Are Americans Doing Fitness Wrong ?"


« Il y a ce paradoxe incroyable où l'Amérique est, à bien des égards, le centre de l'industrie du fitness commercial, mais c'est aussi un endroit où les gens sont de façon extraordinaire les plus inaptes à faire du sport.»


Pour Petrzela une partie du problème vient de la culture américaine du fitness dominée par le "pay-to-play experience". "Il y a une infinité de gymnases, de cours et de produits qui promettent de vous remettre en pleine forme, tant que vous leur donnez votre carte de crédit."


Dit autrement : payer pour fréquenter une salle de sport évite de se poser trop de questions sur son mode de vie et sur ses façons de se déplacer.


Le constat n'est pas neuf et n'est évidement pas propre aux Etats-Unis.


Ce constat nous avait même conduit il y a quelques années, à nous demander "et si on supprimait les salles de sport ?" afin de favoriser les mobilités actives avec des questions comme :

- Et si au lieu de pédaler dans une salle, les accros de la salle se déplaçaient en vélo ? 

- Et si au lieu de courir sur un tapis, les accros de la salle allaient au travail en courant ?


Cette proposition - évidement toute théorique - nous avait valu à l'époque quelques messages très inamicaux de quelques exploitants de salle...


Ce qui ne nous empêchera pas d'y revenir le 6 février lors de nos Rencontres "C'est quoi demain l'économie du muscle ?"

Monday, January 27, 2025

DE QUOI AUJOURD'HUI, LE MUSCLE AMÉRICAIN EST-IL LE NOM ?

Réfléchir au muscle c'est, qu'on le veuille ou non, plus réfléchir à la politique qu'au sport.

Car le muscle a toujours été le reflet des systèmes de valeurs et des imaginaires politiques d'une société.

On peut définir le système politique et la société de la Grèce antique à travers le muscle.

On peut définir les grands régimes autoritaires du XX° siècle (nazisme, communisme...) à travers le muscle.

On peut définir la société américaine depuis une cinquantaine d'années à travers sa passion pour le muscle.

Le muscle permet de comprendre la société et la psyché américaines des années 70 () comme celles des années 80 ().

Rambo permet de comprendre le reaganisme.

Fight Club permet de comprendre le désarroi du mâle américain

Mais il dit quoi aujourd'hui, le muscle trumpien sur les Etats-Unis ?

Il dit quoi sur les imaginaires politiques du XXI° siècle ?

Et surtout, il dit quoi sur les possibles nouveaux imaginaires sportifs du XXI° siècle ?

C'est pour réfléchir à ces questions (et à de nombreuses autres) que nous organisons le 6 février prochain nos quatrièmes Rencontres Sport / Equipement / Stratégie ® autour de la question "Et si on essayait de mieux comprendre l'actuelle obsession pour le muscle ?"

Sunday, January 26, 2025

ET SI, EN FAIT, NOUS NE FAISIONS QUE TENTER DE PERFECTIONNER LES SPORTS DES ANNÉES 70 ?


Et si, en fait, il fallait remonter encore une décennie plus tôt ?

Et si, en fait, les vraies révolutions du sport avaient plutôt eu lieu dans les années 70 ?

Le jogging ? 

L'aérobic ?

La musculation ?

Le sport chez soi devant un écran ?

Le yoga ?


Ces sport vont totalement bouleverser le paysage et les imaginaires sportifs durant les années 80.

Et si, en fait, depuis 50 ans on ne faisait que tenter de moderniser ces sports à travers le numérique... et rien de plus ?

Et si les nouveaux sports (Hyrox, notamment) n'étaient en fait que des combinaisons de ces sports des années 70 ?

On en reparlera le 6 février, .

Saturday, January 25, 2025

ET SI NOUS ÉTIONS EN TRAIN DE VIVRE LE GRAND RETOUR DU MUSCLE DES ANNÉES 80 ?

C'est au début des années 80 aux Etats-Unis que le culturisme et la musculation sortent de leur ghetto  pour peu à peu envahir les salles de fitness.

Le muscle n'est plus honteux.

Le musclé n'est plus un crétin bas de plafond, mais quelqu'un qui s'occupe de son corps.

Le muscle commence à manger les imaginaires américains.

Quarante ans plus tard, le muscle n'a jamais été aussi présent dans la société américaine.




La France n'est évidement pas épargnée par cette évolution - voir, Quand il ne reste que le muscle...

On en reparle le 6 février, .

Friday, January 24, 2025

MUSCLE : QUI CROIRE ?

Quand le muscle devient avant tout une esthétique à retravailler... 

« Photoshop et la retouche numérique ont rendu évident le fait qu’il n’y a pas plus de raisons de croire à une photographie qu’à une peinture. 
En fait, on peut croire davantage aux peintures.»

On en reparle le 6 février au matin, .

Monday, January 20, 2025

ET SI LE CULTURISME AVAIT SHAPÉ LA CULTURE CONTEMPORAINE ?

Et si le jeudi 6 février au matin, vous veniez écouter et échanger avec l'essayiste et romancier Nicolas CHEMLA, auteur du très bon "Monsieur Amérique" ?

C'est gratuit et ouvert à toutes et tous.

Toutes les infos, .

Saturday, January 18, 2025

ET SI DEMAIN, LE MUSCLE SERVAIT AUSSI À CASSER DU 4x4 ?

En 2018, Nike sortait au Canada une série de neuf spots de pub dans lesquels on voyait un coureur s'en prenant de façon de plus en plus violente aux voitures - voir Et si demain, les sportifs s'attaquaient aux voitures ?

Aujourd'hui, Nike franchit une nouvelle étape.

Il ne s'agit plus seulement de lutter contre l'envahissement de l'espace public par la voiture, mais carrément de casser la voiture !!

Et quoi de mieux que d'aller chercher une athlète bien musclée pour faire ce travail ?

C'est ce qu'a fait l'équipementier américain en demandant à Aryna Sabalenka de montrer la puissance de ses coups... en détruisant un 4x4.

Et c'est ce que la biélorusse fait avec un certain plaisir et surtout beaucoup d'application - voir, Sabalenka vs Everything.

Prouvant ainsi qu'il n'y avait pas que les super héros musclés qui pouvaient s'en prendre aux voitures - voir, et si le muscle devenait écolo ?

Un spot qui prouve aussi qu'il n'y a pas que les hommes super musclés qui peuvent s'en prendre aux voitures - voir, et si le muscle devenait écolo ?

On en reparlera forcément le 6 février, .