Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
Wednesday, July 15, 2009
SEOUL BEFORE / AFTER
De façon plus large, voir "Et si c'était en Corée que s'inventait une partie notre avenir urbain et mobiles ?"
Et sur un sujet proche, mais encore prospectif à Tokyo, voir là.
Friday, July 10, 2009
TRANSPARENT CITY





Très belle réflexion sur les liens entre intimité et architecture avec ces photos réalisées à Chicago par le photographe américain Michael Wolf, et tirées de la série Transparent City.

Sur un sujet proche, voir Ny-Shan-To, mais aussi Beijing Night Views.
ET SI LES PANDÉMIES NOUS OBLIGEAIENT A PENSER NOTRE FUTUR URBAIN AUTREMENT ?
Et si nous assistions au grand retour des pandémies ?
Et si les villes occidentales devaient réapprendre à vivre avec cette menace ?
Et si les pandémies révélaient la grande fragilité de notre système urbain ?
Et si elles étaient l'occasion de repenser nos façons de bouger, de travailler, d'étudier et de consommer ?
Bref, et si les pandémies nous obligeaient à repenser autrement les villes et les mobilités de demain ?
"Villes tentaculaires, trop vite poussées, privées d'équipements et d'hygiène, croissance accélérée du trafic international, dégradation progressive de l'environnement, pauvreté, famine, malnutrition, troubles sociaux et politiques : voilà le monde d'aujourd'hui.
Un monde qui a considérablement rétréci : quand il fallait 80 jours à Phileas Fogg pour en faire le tour, il ne faudra au SRAS (syndrôme respiratoire aigu sévère) que 80 heures.
Un monde qui, chaque jour, voit près de six millions de voyageurs - soit autant de porteurs potentiels de germes dangereux - franchir une frontière. Un monde qui ne sait plus contenir géographiquement les épidémies, où la quarantaine est devenue une absurdité, dans lequel parasites et agents infectieux résistent aux thérapeutiques antimicrobiennes dont l'efficacité diminue à raison de leur surconsommation médicale et vétérinaire, à raison aussi des marchés parallèles qui sévissent dans certaines régions de l'ex-URSS et certains pays du sud. Un monde où, s'ajoutant aux énormes courants migratoires, l'urbanisation galopante a transformé de fond en comble les rapports écologiques entre les microbes et leurs hôtes.
Un monde où bien peu de choses, apparemment, laissent présager la disparition prochaine des épidémies."
Ces quelques lignes sont les premières d'un passionnant article titré La fin de l'optimisme écrit par Patrick Zylberman (Centre de recherche médecine, sciences, santé et société - CERMES) dans le livre Des Epidémies et des hommes.
Elles résument tout les défis que la recrudescence des pandémies vont nous obliger à rélever dans les années qui viennent et au premier chef duquel, une autre façon de penser demain.
En Occident, on croyait, en effet, les pandémies passées d'époque. Et puis voilà que depuis une vingtaine d'années se multiplient des maladies dites émergentes, SIDA, fièvre Ebola, SRAS, grippe aviaire, Chikungunya, grippe porcine... Des maladies contre lesquelles aucun traitement n'était connu, et qui nous faisaient subitement comprendre que les menaces sanitaires et médicales n'étaient plus réservées aux pays pauvres du Sud.
Et ce désenchantement n'en est certainement qu'à son début car, comme l'annoncent de nombreux spécialistes, nous nous dirigeons vers la multiplication des phénomènes pandémiques notamment à cause du réchauffement climatique et d'une urbanisation galopante et souvent très désordonnée. Voir, entre autres, sur ce sujet l'expansion de la mouche tsé-tsé dans les villes d'Afrique de l'Ouest.
Mais pour l'heure, c'est la grippe H1N1 qui fait l'actualité et montre toute la fragilité de nos sociétés et de nos villes. Transports collectifs au ralenti, magasins et et centres commerciaux désertés, écoles fermées, bureaux vidés, activité économique réduite ... c'est le tableau sombre que certains nous promettent pour cet automne si, par sa virulence, la grippe imposait l'application de mesures de santé publique pouvant sérieusement perturber nos modes de vie.
Certains, déjà, n'hésitent pas à évoquer une remise à plat du code du travail si chacun devait restait chez soi, et d'autres la mutation de notre système scolaire au cas où les écoles resteraient fermées durant plusieurs semaines.
Bref, vous l'aurez compris, difficile dans le cadre de notre programme de recherche engagée pour la saison 2009/2010 sur les nouvelles menaces, de ne pas consacrer au moins un Atelier aux conséquences que pourraient entraîner dans les années qui viennent le développement des pandémies sur le fonctionnement de nos villes et nos modes de vie.
Pour nous aider à réfléchir sur cette vaste question, nous avions invité :
- Patrice Bourdelais, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), qui est spécialiste de l'histoire de la population, des épidémies et des politiques de santé publique. Il a, entre autres, publié, en 2003, "Les Epidémies terrassées" dans lequel il montre comment depuis le XIVe siècle et la peste noire, les autorités ont progressivement mis en œuvre des politiques de santé publique qui ont concouru à faire de nos pays du Nord des sanctuaires à l'abri des fléaux.
L'Atelier était animé par François BELLANGER qui, en introduction, a présenté PANDEMIC CITIES.
Tuesday, July 07, 2009
THE END OF DRIVING ?



Et si l'avenir de la voiture, c'était un truc carré, sans avant et sans arrière et surtout sans volant, c'est à dire tout le contraire de ce qu'elle est aujourd'hui ?
C'est en tout cas ce que laisse penser le concept d'Autonomobile imaginé pour les années 2040 par l'agence de design basée à San Francisco, Mike + Maaike.
Explications du projet "Speed has been the driving factor for car design, styling, and engineering for a century. Most vehicles on the road today are capable of reaching 120 mph yet they are mostly used at moderate speeds and sitting in traffic. It’s time to look at performance in a new way. Our vision is a new focus on quality of time while in traffic and transit. Dismissing the need for extreme MPH and acceleration as irrelevant, performance can be measured by time savings instead."
"From the outside, ATNMBL looks like micro-architecture. Large windows, a pitched roof and asymmetrical from every view, it is designed without any reference to automobiles of the past. In contrast to today’s automobiles, where much of the car’s space is reserved for engine and drive train, ATNMBL’s mechanical components are densely packed and simplified, providing dramatically more interior space in a vehicle that is shorter than most cars on the road today."
Et concernant l'absence de volant, la réponse est là : "Driverless cars, once a fantasy requiring new roads and infrastructure, are now technologically possible, even inevitable. GPS, sophisticated sensors, and navigation databases will allow driverless vehicles to operate on the same roads we have today."
A noter que sur ce genre de sujet les Japonais avaient là-encore pris beaucoup d'avance depuis plusieurs années (voir notamment là)
Sunday, July 05, 2009
THE ISLAND OF MANNAHATTA


Intrigué ? Toutes les explications là, mais aussi - et surtout - là pour imaginer un autre futur à New-York.



Thursday, July 02, 2009
BAGDAD, THE NEXT BIGGEST FERAL CITY ?

La Une ci-dessus est celle du quotidien irakien Az-Zaman de lundi dernier, jour du transfert de pouvoir entre l'armée américaine et le pouvoir irakien. C'est désormais ce dernier qui est en charge de la sécurité dans des villes du pays toujours sous la menace quotidienne d'attentats. Ce qui, concrètement, veut dire pas de grands changements à attendre à court terme pour des millions d'Irakiens, si ce n'est que les contrôles policiers et le quadrillage militaire des principales agglomérations seront désormais effectués par l'armée irakienne et non plus par les GI's.

Mais pour le reste la peur sera toujours là au quotidien et l'Irak toujours le pays le plus dangereux au monde par le nombre de civils tués annuellement. Sur le plan urbain cela donne "un nouvel urbanisme militaire, à base de check points (plus de 6 000 à Bagdad), de murs de protection, de tours de guets, de zones sécurisées, dont la "zone verte" de Bagdad constitue l'exemple le plus abouti", rappellent Arnaud de La grange et Jean-Marc Balencie dans leur excellent livre “Les Guerres bâtardes”

Pour les deux auteurs la capitale irakienne est l'un des meilleurs témoin des nouvelles formes des conflits du XXI° siècle. L'un des points fort de l'analyse est, en effet de rappeler que “le bel avenir de la guerre passe par la ville, plus particulièrement les grandes métropoles du sud, au développement anarchique, foyer de multiples formes de violence (terrorisme, criminalité, bombardements, sièges, insurrections) et de létalité (épidémie, pollution). Ce que les auteurs anglo-saxons appellent feral cities, les cités sauvages, sont en passe de détrôner dans une certaine littérature stratégique américaine le concept d’Etat défaillant.” Et de souligner “cette urbanisation gomme en partie la suprématie technologiques du Fort sur le Faible”.
Une évolution stratégique que nous avions déjà abordé là, mais qui mérite peut-être qu'on s'y attarde tant elle est porteuse d'une tendance forte de l'urbanisation de notre nouveau siècle.
Alors comment définir ces feral cities et qu'est que cela veut dire concrétement ?
Ci-dessous vous trouverez un très large extrait d'un document passionnant intitulé "Feral cities - The New Strategic Environment" qui pose les bases de ce nouvel axe de réflexion sur les villes de demain.
" Imagine a great metropolis covering hundreds of square miles. Once a vital component in a national economy, this sprawling urban environment is now a vast collection of blighted buildings, an immense petri dish of both ancient and new diseases, a territory where the rule of law has long been replaced by near anarchy in which the only security available is that which is attained through brute power. Such cities have been routinely imagined in apocalyptic movies and in certain science-fiction genres, where they are often portrayed as gigantic versions of T. S. Eliot's Rat's Alley. Yet this city would still be globally connected. It would possess at least a modicum of commercial linkages, and some of its inhabitants would have access to the world's most modern communication and computing technologies. It would, in effect, be a feral city.
Admittedly, the very term "feral city" is both provocative and controversial. Yet this description has been chosen advisedly. The feral city may be a phenomenon that never takes place, yet its emergence should not be dismissed as impossible. The phrase also suggests, at least faintly, the nature of what may become one of the more difficult security challenges of the new century. (...)
DEFINITION AND ATTRIBUTES
The putative "feral city" is (or would be) a metropolis with a population of more than a million people in a state the government of which has lost the ability to maintain the rule of law within the city's boundaries yet remains a functioning actor in the greater international system.
In a feral city social services are all but nonexistent, and the vast majority of the city's occupants have no access to even the most basic health or security assistance. There is no social safety net. Human security is for the most part a matter of individual initiative. Yet a feral city does not descend into complete, random chaos. Some elements, be they criminals, armed resistance groups, clans, tribes, or neighborhood associations, exert various degrees of control over portions of the city. Intercity, city-state, and even international commercial transactions occur, but corruption, avarice, and violence are their hallmarks. A feral city experiences massive levels of disease and creates enough pollution to qualify as an international environmental disaster zone. Most feral cities would suffer from massive urban hypertrophy, covering vast expanses of land. The city's structures range from once-great buildings symbolic of state power to the meanest shantytowns and slums. Yet even under these conditions, these cities continue to grow, and the majority of occupants do not voluntarily leave. ".
On retrouve dans cette définition tous les éléments de la situation irakienne, mais aussi celles observables dans des villes comme Lagos, Rio ou Sao Paulo. (Voir là)

Pour aller plus loin sur le sujet, vous pouvez aussi jeter un coup d'oeil sur la notion de Postmortem city développé par Stephen Graham avec des textes là et là.
Ce même auteur sortira en octobre prochain Cities Under Siege: The New Military Urbanism.

Voici comment l'éditeur présente l'ouvrage : " Powerful exposé of how contemporary political violence now operates through the sites, spaces and infrastructures of everyday urban life. Cities have become the new battleground of our increasingly urban world.
From the slums of the global South to the wealthy financial centers of the West, Cities Under Siege traces how political violence now operates through the sites, spaces, infrastructures and symbols of the world's rapidly expanding metropolitan areas.
Drawing on a wealth of original research, Stephen Graham shows how Western and Israeli militaries and security forces now perceive all urban terrain as a real or imagined conflict zone inhabited by lurking, shadow enemies, and urban inhabitants as targets that need to be continually tracked, scanned, controlled and targeted.
He examines the transformation of Western militaries into high-tech urban counter-insurgency forces, the militarization and surveillance of international borders, the labelling as "terrorist" of democratic dissent and protests, and the enacting of legislation suspending "normal" civilian law. In doing so, he reveals how the New Military Urbanism now permeates the entire fabric of our urban lives, from subway and transport systems hardwired with high-tech "command and control" systems and the infection of civilian policy with all-pervasive "security" discourses; to the pervasive militarization of popular culture." Stimulant. On y revient dès que le livre est sorti.
Dans le cadre des Ateliers Transit-City nous reviendrons beaucoup plus longuement sur toutes ces évolution lors de la saison 2009/2010 qui débutera en septembre et qui sera placée sous le thème des nouvelles menaces urbaines. Plus d'explications et de précisions très bientôt, donc.
Monday, June 29, 2009
DARK, VERY DARK















Saturday, June 27, 2009
ET SI LA BARCLAYS RACHETAIT LE METRO DE NEW-YORK ?

Et si la démarche des autorités de Dubaï pour financer leur métro inspirait le Metropolitan Transportation Authority de New-York ? On peut sérieusement le penser en lisant cet article du NYT.
Monday, June 22, 2009
PARAISOPOLIS





C'est très violent, complètement allumé, brillamment réalisé, très talentueux et cela s'appelle Paraisopolis, du nom de l'une des plus grandes favelas de Sao Paulo. C'est la vision d'une certaine réalité urbaine brésilienne, celle de la prise de contrôle par les narcos de pans entiers de l'économie locale. Le phénomène c'est encore accentué ces dernières années quand la lutte anti-drogue menée en Colombie a conduit de nombreux trafiquants sud-américains à chercher d'autres bases de développements sur le continent. Beaucoup se replièrent alors dans les favelas de Sao Paulo et Rio.
Ci-dessous, le vrai Paraisopolis, témoin de la croissance urbaine débridée qu'a connu le Brésil ces dernières décennies. Aujourd'hui 80% de la population est urbaine, mais 28% de la population totale du pays vit dans une favela.

En 2020, 50 millions de brésiliens vivront dans une favela.

Et si c'était cela la vraie figure de l'urbanisation de demain ? Des villes toujours riches, mais aussi toujours plus inégales.
Voir aussi, là, là et là.
Sunday, June 21, 2009
ZEPPELIN : BACK IN THE SKY OF CALIFORNIA

La photo ci-dessus date de 1993. Il s'agit du Zeppelin USS Macon survolant la baie de San Francisco
La photo ci-dessous date de quelques mois seulement. Il s'agit du Zeppelin que la compagnie Airship Ventures exploite de façon touristique depuis plus d'un an au dessus de San Francisco.

Cela fait plusieurs années, que le dirigeable fait son grand retour dans les imaginaires du voyage et des nouvelles mobilités écologique (voir là). Reste maintenant à l'inscrire dans la réalité en le faisant sortir de son statut de support publicitaire ou de moyen de surveillance policière. Le tourisme va en être un des moyens privilégié. Au début de façon anecdotique, mais ensuite sur du plus long court, et peut-être prendre le relais des avions à moyen terme sur certains types de vols. (voir là).
Ci-dessous, vous trouvez deux fictions qui dessinent chacune à leur façon ce que pourrait être une certaine réalité des voyages de demain.

Demain ?
"Quand j’étais petite, mes parents m’avaient emmenée en Afrique dans un immense aérostat long-courrier.
Nous avions survolé lentement la France, la tour Eiffel, Lyon, nous avions fait escale à Nice, puis traversé la Méditerranée aux flots miroitants, faisant des signes aux pêcheurs et aux passagers de paquebots qui nous rendaient notre salut.
Nous nous étions posé au Caire après avoir contourné les pyramides avec une grâce infinie : le commandant de bord manoeuvrait expertement le monstre avec l’aide habile de douze hélices entièrement orientables."
extrait de “L’affaire Jane Eyre” de Jasper Fforde.

Après-demain ?
"29 avril 2026 - De près, le DSS 2026 – conçu par les techniciens d'Airbus Industries nouvelles en collaboration avec Zeiss Inc. – aurait plutôt ressemblé à une baleine cosmique, du genre de celles hantant les romans de science-fiction de T.J. Bass ou Robert Young que Stéphane avait lus dans son insouciante jeunesse, sans se douter qu'un jour il les rejoindrait.
Des filins pendaient du ventre renflé, en toile de carbone, contenant vingt ballons remplis d'hélium, les douze moteurs en lignes à turbine méthanol semblaient autant d'insectes parasites accrochés à sa panse lisse, la vaste cabine aux larges baies aurait pu faire partie du Nautilus.
Le Transatlantic le surplombait. C'était le premier. Le premier, pour la première traversée sans escale jusqu'à New York, depuis 1937. Presque un siècle, qui avait défilé en rond à la vitesse de l'éclair pour revenir se mordre la queue."
extrait de “Dernier appel pour le vol transatlantique 2026” de Jean-Pierre Andrevon - in “Vive le pétrole cher” édité par Libération en 2006
Pour aller plus loin, voir là.