Parfois, vous lisez un texte parfait, un texte qui retranscrit exactement ce que vous pensez à ce moment là. Ou quand coincé sur un siège d'avion, vous rêver de mer et de navigation sans fin.
"Pour la première fois, j'ai un peu l'angoisse du voyageur moderne, je ne sais plus où je suis. Je ne sais pas quelle heure il est à Paris. (...)
Je trouve le temps long. Le jour n'arrive pas. Mon estomac a faim, tout le monde dort. Je ne sais plus si je dois déjeuner, dîner ou petit-déjeuner.
Je sais que l'avion va vers l'ouest, c'est une longue nuit, Singapour-Le cap direct.
Il n'y a pas d'heure exacte puisqu'elle change en permanence. (...)
J'ai faim et j'ai hâte de sortir de l'avion pour rouler monter au nord, aller vers le désert.
Cela fait dix-huit heures que je n'ai pas vu le soleil.
Je demande une aspirine à l'hôtesse."
"En remontant le long de l'Atlantique, pendant les longues heures sur cette route remplie de camions, je pense à Bernard Moitessier, le grand navigateur, natif du Vietnam.
En 1968 pour la première course autour du monde en solitaire et sans escale: le "Golden Globe", au moment de remonter l'Atlantique, au large de ces côtes d'Afrique du Sud, alors qu'il est en tête, il fait demi-tour et entame un nouveau tour du monde, il rejoindra la Polynésie pour s'y installer et fonder une famille.
Sur le message qu'il avait lancé avec une pierre sur un cargo qu'il croisait... , il avait écrit ces mots "Je continue sans escale vers les îles du Pacifique parce que je suis heureux en mer et peut être aussi pour sauver mon âme" .
"Le Tour du monde en 14 jours, 7 escales, 1 visa" - Raymond Depardon.