Friday, October 16, 2015

CA SERA QUOI ÊTRE ASSUREUR QUAND TOUT SERA CONNECTÉ ?

Selon Juniper Research, ce sont plus 38 milliards d’objets connectés qui nous entourerons en 2020.

Pour prolonger le précédent post "c'est quoi la voiture autonome pour un assureur ?", je voulais vous proposer quelques réflexions d'Henri de Castries, le Pdg d'Axa, sur les mutations à venir dans son métier.
"Le sujet qui s’impose comme n°1 à tous les salariés tient en une question : saurons-nous vraiment utiliser de façon intelligente les opportunités de réinvention complète de nos business models que nous offre la technologie ?" 
"Cette interrogation s’impose désormais comme une évidence pour l’ensemble des activités de services, mais aussi pour l’ensemble des activités manufacturières, si on prend en compte le potentiel de l’impression 3D." 
"Dans nos sociétés développées, nous vivons actuellement une période absolument comparable à ce que fut l’introduction de l’électricité puis du téléphone dans les processus de production et de service à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle." 
"Jusqu’à présent, nous étions ainsi dans un monde – un peu à l’image de ces moines copistes du Moyen-Âge confrontés à la création des parchemins – dans lequel on accumulait les données qu’on allait systématiquement chercher en posant des questions à nos clients." 
"Cela fait maintenant plus d’un quart de siècle que je suis chez Axa. Longtemps, j’ai vécu avec cette idée qu’une souscription bien faite pour assurer une automobile est celle pour laquelle il est indispensable de poser plus d’une vingtaine de questions à nos clients. Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’accumuler un nombre très considérable de données sans avoir besoin de poser de questions. Mieux, cela se double d’une capacité absolument gigantesque à comprendre et traiter cette multitude de données. Un véritable saut quantique." 
"Cette révolution est pour nos métiers de l’assurance aussi considérable que celle qui a conduit à passer du modèle déterministe de prévisions des risques à des modèles stochastiques." 
"On dispose désormais pour un certain nombre d’équipements et de machines extrêmement complexes, de la capacité de suivre leur comportement à la microseconde près où qu’ils soient dans le monde, et de n’importe quelle manière. Ce qui est évidemment décisif sur la compréhension du risque dans des domaines de plus en plus sophistiqués. Ainsi, l’un de nos experts m’a expliqué dans le détail comment la microélectronique permet non seulement de délivrer des signaux révélateurs, mais surtout donne des moyens d’intervenir contre le vieillissement des bâtiments en temps réel. Ces innovations qui s’appliquent au béton des immeubles concernent bien évidemment nombre d’autres domaines, comme la santé, pour évoquer un des secteurs où l’utilisation du big data est aujourd’hui le plus controversé. Avec la santé connectée, nous en sommes encore aux balbutiements, mais dans quelques années, ces dispositifs seront beaucoup plus sophistiqués. 
Interview in extenso.
Selon le cabinet de conseil Roland Berger, le métier de courtier en assurances devrait à l’avenir être automatisé à plus de 90 % dans la décennie à venir. 

On peut poursuivre la réflexion sous l'angle de la mutation des métiers et ça renvoie à notre prochain Atelier organisé le jeudi 3 décembre prochain autour de la question "Où s'invente le travail de demain ?"

On peut aussi 
poursuivre la réflexion sous l'angle des libertés, et ca renvoie alors à notre chantier "Panoptic City"