Tuesday, November 22, 2022

ET SI ON ARRÊTAIT AVEC CETTE IDÉE DE "SOCIÉTÉ DE LA FLEMME" ?

Ainsi donc selon certains observateurs, nous serions entrés dans "une société de la flemme


On vous épargnera la synthèse de ce travail tant il accumule les clichés et les enfilages de perles sur une société qui ne voudrait plus travailler, des gens qui veulent plus sortir et bien sur des jeunes avachis qui ne font plus de sport.

Et tout au long de l'étude, on nous parle de "perte de motivation", de "fragilisation physique", de "nouveau rapport à l'effort" et même d"épidémie de flemme".

Les analyses ne sont pas forcément fausses, mais les termes employés sont tellement peu positifs, que les auteurs semblent plus nous parler d'un corps malade et en phase terminal... que d'une société en mutation.

Ils jugent le monde d'aujourd'hui avec des références de l'ancien monde. Celui d'avant la révolution industrielle du numérique qui est, en effet, en train de mettre à bas toutes les codes construits au XIX° et XX° siècles.

Comme toute révolution industrielle, celle du numérique engendre une révolution des valeurs, de la politique et des territoires.

Les partis politiques du XIX et XX° sont en train de doucement mourrir.

Le modèle urbain du XX° est lui très fortement réinterrogé et doit se réinventer autour du vivant.

Les codes et les espaces du travail et du sport souffrent.

Et c'est normal, car aujourd'hui on peut travailler partout comme on peut faire du sport partout.

Bref, on vit une explosion des cadres et des codes définis pendant deux siècles.

Et ce n'est pas forcément une catastrophe, quand on voit les crises écologiques et climatiques engendrées par les deux précédentes révolutions industrielles. Pourquoi vouloir maintenir et avoir de la nostalgie pour un système qui n'est pas viable ?  

Et donc, comme tout révolution, celle-ci va faire émerger de nouveaux récits.

Vont donc émerger de nouveaux récits politiques.

Vont donc émerger de nouveaux récits urbains.

Vont donc émerger de nouveaux récits sportifs - .

Les sociétés occidentales des XIX° et du XX° se sont construites autour de l'effort et du travail.

Les jeunes générations des sociétés occidentales du XXI° sont en train de se construire de nouvelles références autour du corps, du bien-être, des loisirs, du plaisir, de nouveaux rapports à la nature ...

Est-ce forcément une mauvaise nouvelle ?

Et si en fin de compte, la flemme n'était tant pas du côté de la société, que de ceux qui prétendent l'analyser avec leurs vieilles lunettes du XX° siècle ?