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Friday, December 05, 2008
POLITICS AT THE AIPORT
Et si depuis le 11 septembre l'aéroport avait changé de nature ? Et si depuis cette date il n'était plus un lieu où l'on prenait l'avion, mais un territoire totalement à part où, au nom de la sécurité, toutes les techniques de contrôles étaient imaginables, testables et praticables ?
C'est une question que je me pose depuis longtemps, et que je me la suis encore posé ce matin en venant à New-York où avant d'embarquer j'ai du, notamment, enlever deux fois mes chaussures et, à l'entrée de la passerelle, me faire renifler par un chien dressé à chercher les traces d'explosifs. J'ai beau savoir que c'est pour la bonne cause - ma sécurité - cela me surprend toujours. Et je ne suis pas le seul. Ici, aux Etats-Unis, où prendre l'avion devient de plus en plus pénible, même pour les vols intérieurs, commence à sortir toute une littérature s'interrogeant sur cette mutation aéroportuaire.
Le premier livre abordant le sujet fut "Naked Airport, A Cultural history of the Worl's Most Revolutionary structure" écrit par Alastair Gordon.
Son livre trace l'histoire " through mutations of technology, design, and marketing-showing how the airport was gradually shaped into a new kind of human environment, while in turn, shaping the rest of the modern world." (voir le site Naked Airport, version internet du livre éponyme) .
L'auteur, qui fut visiblement très marqué quand il était jeune par le Terminal TWA de New-York dessiné par Saarinen, essaie de comprendre pourquoi ce lieu qui fut longtemps si porteur des valeurs de modernité et de liberté, a aujourd'hui perdu toute magie, et se demande quelle évolution il va subir dans les années qui viennent sous la pression des menaces terroristes.
Si l'obsession sécuritaire avait débuté dés les années 70 avec les premiers détournement d'avions, le 11 septembre a évidement accéléré les choses et ce souvent dans des proportions trop souvent méconnues. "The newly formed Transportation Security Administration announced its Orwellian plans for CAPPS II (Computer-Assisted Passenger Prescreening System) to provide instant pre-flight profiles of passengers based on information drawn from FBI and CIA files, as well as bank and credit records." rappelle, notamment Gordon dans l'épilogue de son livre. "The relative sense of anonymity that travelers once took for granted was replaced by full electronic disclosure and a personalized "threat index" further eroding the precarious balance between security and insecurity. (Iris-scanning devices, the kind anticipated by science fiction, have already been installed.)"
C'est ce même thème de la transformation des aéroports sous l'obsession sécuritaire qu'aborde Mark B. Salter avec plusieurs auteurs dans "Politics at the Airport".
Les différentes contributions montrent, là encore, comment "practices and technologies—from architecture, biometric identification, and CCTV systems to “no-fly lists” and the privatization of border control—now being deployed to frame the social sorting of safe and potentially dangerous travelers." C'est pas mal du tout, et cela montre très bien "the connections among power, space, bureaucracy, and migration while establishing the airport as critical to the study of politics and global life." A lire donc.
Et c'est en lisant ces ouvrages, qu'on en arrive à se dire qu'être un passager aérien aujourd'hui, c'est, un peu, être comme un palestinien à un check-point israélien. (voir sur ce sujet là et là) La seule différence étant que les palestiniens subissent, eux, cela tous les jours et juste pour faire quelques kilomètres (voir là).
Sur la mutation des aéroports, voir aussi là, mais aussi, bien sur, là.
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