Je viens de réaliser que mes récents posts sur la jungle - là, là et là - et les icebergs - là - étaient dans la lignée de réflexions engagées lors de mon tour du monde 2006/07 sur les nouveaux centres commerciaux et les nouveaux imaginaires climatiques, et qui voient abouti à la publication de deux Cahiers Transit-City, "Shopping Australasia" et "Shopping Antartica"- voir là.
Ces réflexions - toujours d'actualité - avaient été motivées par une question simple : comment dans un monde de plus en plus dominé par le commerce en ligne, les centres commerciaux allaient-ils être capables de rester désirables en répondant aux nouveaux imaginaires ?
J'avais dans ce cadre conduit un benchmarking (régulièrement renouvelé depuis) d'un certain nombre de centres commerciaux en Asie (Japon, Chine, Thaïlande...), mais aussi en Australie et en Nouvelle Zélande.
Si le thème du jardin s'est depuis totalement banalisé, je suis très frappé par la faiblesse toujours actuelle des réflexions sur l'apparition inévitables de nouveaux imaginaires climatiques liées notamment au réchauffement climatique - et ce alors que l'on sait que l'une des causes du succès des centres commerciaux aux Etats-Unis dans les années 50 étaient le fait qu'ils étaient climatisés.
Les gens venaient y chercher de la fraicheur. Et on retrouve aujourd'hui le même phénomène dans d'autres pays, notamment en Inde dans la période précédent la mousson. Certains centres sont alors véritablement envahis par des gens qui viennent y chercher un peu de fraicheur.
C'est dans le cadre de cette réflexion que j'avais notamment imaginé "quand le froid nous manquera".
Évidement après le printemps très frais qu'a connu l'Europe cette année, la question peut paraître décalée.
Mais ça serait juste oublier que globalement le réchauffement se poursuite et s'accélère au niveau mondial, et que certains pays comme l'Australie atteignent des températures jusque-là inconnues - voir "too hot to refuel".
Tout cela mérite évidement d'être retravaillé et approfondi. On y reviendra donc forcément à un moment ou à un autre.
Ce post n'aurait jamais été écrit si ce matin je n'avais pas croisé ici à Singapour le taxi ci-dessus. "It's cool to zoo". Ou quand le froid fait rêver quand il fait en permanence plus de 30°. Cela m'a immédiatement renvoyé aux deux pages ci-dessous extraites du Cahier Shopping Antartica.