Tuesday, December 11, 2018

ET SI NOTRE VRAIE NATURE, C'ÉTAIT DE COURIR... LONGTEMPS ?

 
(...)  Le trail a quelque chose de primitif et brutal, qui nous renvoie à la nuit des temps, à une époque où la course était une question de survie, d’abord au jour le jour, et également pour notre espèce tout entière. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce qu’un de nos lointains aïeux velus a donné un jour naissance à un enfant malingre, glabre, lent, vulnérable et dépourvu de toutes les armes du règne animal. En toute logique, il n’aurait jamais dû survivre. Or il est devenu le père de toute l’humanité. Comment ? En prenant ses jambes à son cou ! 
Ses piètres qualités athlétiques en font une proie facile pour les fauves de tout poil, autrement mieux armés question vitesse, mais il n’est heureusement pas question de vitesse. 
Sa spécialité à lui, c’est l’endurance. Peu d’espèces sont aussi bien dotées pour cavaler en petites foulées pendant des heures. (...)  
(...) Des siècles de progrès ont rendu la course inutile, voire inconcevable à partir d’une certaine distance, or des millions d’années de pratique l’ont inscrite dans notre ADN. Et c’est cette part de nous qui vibre quand nous crapahutons dans la montagne. (...) 
(...) Après le triomphe d’Homo sapiens sur les autres primates et avant que les machines ne nous hypersédentarisent, la course est restée un moyen de déplacement, de communication, de divertissement, voire un acte religieux et un moyen d’émancipation, mais ça aussi nous l’avons oublié. (...) 
Quelques lignes extraites du passionnant "La folle histoire du trail" de Jean-Philippe Lefief, pour comprendre que le retour de la course à pied comme moyen de déplacement à part entière n'est pas une aberration, mais au contraire le prolongement d'une longue histoire interrompue par 150 ans d'industrialisation et de motorisation.

Voir : "Quand les coureurs iront plus vite que les voitures".