Londres vu par Zaha Hadid
Singapour vu par Zaha Hadid
Bilbao vu par Zaha Hadid
Kartal (banlieue sud-est d'Istambul) vu par Zaha Hadid
Je ne sais pas si Zaha Hadid, malgré son Pritzker Prize, est une grande architecte.
J'ai l'impression qu'elle fait toujours un peu la même chose tordue avec des lignes très connotées "design électro-ménager" des années 70. Sa seule règle de conduite est visiblement "surtout pas d'angle droit !" Mais, bon pourquoi pas ? (voir là, entre autres)
Par contre ce dont je suis sur, c'est que Zaha Hadid est une véritable catastrophe dès qu'il s'agit de penser la ville. Vous me direz, "Elle est pas la seule !". Certes ...
Mais ériger à ce point un total mépris du contexte urbain pour ne proposer comme visions des ville de demain que des mauvais décors de films de science fiction des années 60, c'est quand même exceptionnel !
Même Rem Koolhaas, auteur du fameux "fuck the contexte", n'ose pas aller aussi loin dans ses projets. A Dubaï, par exemple, son futur quartier imaginé pour Nakheel, ne dépareille pas de la médiocrité architecturale du reste de la ville.
Si j'écris ce post , c'est que je viens de découvrir le terrifiant projet de l'architecte irako-anglaise pour Kartal en Turquie (voir les deux images ci-dessus). Kartal n'est pas forcément une très jolie ville, mais elle n'est pas non plus désagréable notamment avec ses villas ombragées en bord de mer lui donne un certain charme. Alors comment oser imaginer construire au coeur de cette citée, une espèce de base lunaire dessinée par Walt Disney ? Cela reste, pour moi, un très très grand mystère. Et c'est pourtant ce qu'a osé faire madame Hadid. Un peu comme si elle avait redécouvert récemment les projets d'Albert Speer pour Berlin, et qu'elle avait décidé de les réaliser ... mais en étant complètement sous acide.
Quand j'ai vu cela, j'ai aussi immédiatement pensé au fameux Plan Voisin imaginé par Le Corbusier pour Paris en ... 1925. La seule différence étant là, l'omniprésence de l'angle droit.
Mais dans le fond, c'est la même démarche, la même erreur d'analyse, la même incompréhension de la ville et de son tissus urbain.
Et c'est pour cela que je méprise Zaha Hadid, une femme qui n'a visiblement rien compris, ni rien appris de toutes les erreurs urbaines du XX° siècle. Et à ce niveau là, c'est grave.