JEU DE GO / ÉCHECS - SUITE, MAIS PAS FIN ...
"Pour revenir sur les derniers articles du blog relatifs au jeu d'échec et au Go, François Jullien nous donne peut-être une autre clé de lecture - voir là.
Dans le jeu d'échec (occidental) c'est le plan qui domine, les pièces ont une "force" connue et le plan permet de gagner la bataille, la modélisation est aisée, l'environnement est stable presque homéostatique, si les joueurs sont de force égale, le nul ou le pat sont fréquents.
Dans le Go (oriental) c'est le potentiel de situation que l'on va s'efforcer de créer qui va à un moment, lorsque le fruit sera mûr, va permettre la cueillette, c'est à dire la victoire. D'un environnement stable, on va peu à peu, patiemment créer les conditions du déséquilibre.
Uber et autres sont finalement un réseau indistinct de pions de valeur indéterminé qui, par l'introduction d'une zone/temps de déséquilibre (leur structuration) dans un environnement stable (réécriture de la carte), font évoluer le potentiel de situation pour finir peut-être, nous verrons bien, par dominer et réécrire entièrement la carte."
Patrick Roult, Dga de l'Insep.
Et poursuivre la réflexion en (re)lisant "De l'être au vivre - Lexique euro-chinois de la pensée" dans lequel François Jullien consacre de longues analyses aux "transformations silencieuses", aux "amorces discrètes", à "la maturation opposée à la modélisation" et "aux moments" par opposition "aux occasions".