Monday, June 15, 2015

PEUT-ON CLASSER LES BARBARES ?

Suite à mes récents posts "Quand les barbares redessinent la carte" et "C'est quoi une carte redessinée par les barbares ?", Alain Sauvant, directeur de la prospective de SNCF Réseau m'a fait parvenir l'analyse ci-dessous en comparant la SNCF à l'Empire Romain.
"Un barbare ne pense pas comme un romain, au moins au début en tout cas. 
Ceci dit après le premier choc initial, il y a des "hybridisations", et une typologie de barbares et romains plus ou moins hybridisés est à construire.   
Si l'on se réfère à l'époque romaine, par vague successive, on a  :  
  - Barbares de 1ère catégorie (Alienigeni), étrangers à Rome, pouvant être alliés (Foedus) ou hostiles (Hostes)  
  - Barbares de 2nde catégorie (Dedititii), résidents sur le territoire romain, participant dans une certaine mesure aux avantages des sujets de l'Empire 
  - Barbares de 3ème catégorie, militaires dans l'armée romaine, devenant citoyens romains au Bas-Empire  
- Puis vient la chute de Rome, le repli sur Constantinople,... 
Aujourd'hui, on pourrait dans le domaine des transports s'en inspirer et classer comme suit divers acteurs :  
  - Barbares de 1ère catégorie   
        - Ouicar ou Sharette parmi les "Foedus"     
        - BlaBlaCar ou Uber comme "Hostes" 
  - Barbares de 2nde catégorie     
        - Ouigo et TGVPop parmi les "Dedititii"  
  - Barbares de 3ème catégorie    
        On n'y est pas encore ?"
Outre la pertinence de parallèle, je retiens surtout la façon dont Alain Sauvant pense l'avenir des services de mobilités, non en terme d'opposition mais de complémentarité et d'hybridation.

Évidement certains ne manqueront pas de faire remarquer que si, en effet, dans un premier temps la SNCF pourrait se régénérer au contact des Barbares, le sens de l'histoire voudrait qu'à la fin elle disparaisse... ou se retire sur un territoire qui n'était, au départ, pas le sien. 

Reste imaginer ce que pourrait vouloir dire pour la SNCF "le repli sur Constantinople ..."

Une question qui renvoie directement à "Comment peut-on encore faire de la prospective transport ?"