Wednesday, November 29, 2017

"GOOGLE IS URBANISM"

Google devient un opérateur et un aménageur urbain notamment avec son concept de Sidewalk Lab qu'il développe actuellement à Toronto - voir, .

En élargissant sa palette d'actions a priori éloignées de son métier de base, Google se pose de nouvelles questions.

Des questions qui concernent les conséquences du numérique sur un certain nombre d'activités urbaines, et notamment le commerce.

Et c'est pour alimenter le débat que Google vient de proposer 5 scenarii sur l'évolution de la rue marchande, - voir, "Street life after retail : 5 scénarios that imagine the future"

Scenario 1 : Mutable markets

Scenario 2 : (up)Scaled

Scenario 3 : Indie guild

Scenario 4 : Truck-mart

Scenario 5 : Communities commons

Ces scenarii n'ont rien d'exceptionnels, ni d'originaux. 

Ils ne sont que la reprise de tendances maintes fois décrites ici ou là.

Ce qui est intéressant , c'est que ce soit Google qui les propose, confirmant ainsi le basculement progressif des pure player du net dans le concret de la ville et de l'urbain, un peu à l'image de l'évolution d'Amazon - voir,  "Et si c'était Amazon qui révolutionnait l'architecture ?

Si "AirBnB is architecture, Amazon is architecture", Google commence à écrire l'étape suivante : "Google is Urbanism".

Une évolution qui va encore plus brouiller le jeu des acteurs de la ville de demain et qui risque de rendre encore un peu plus perplexe ceux qui s'imaginaient les seuls dépositaires de ce domaine, à savoir les urbanistes et les architectes - il faut lire  le désarroi d'un architecte comme Rem Koolhaas face à cette mutation du jeu d'acteurs. 

Tuesday, November 28, 2017

UN AVENIR ENTRE "VILLE STUPIDE" ET "VOITURE TRIBUNAL" ?

 
"J’ai éprouvé un petit serrement au cœur en écoutant toutes ces personnes importantes parler de la smart city, parce que la ville, autrefois, était le domaine exclusif des architectes, mais ces gens-là se la sont tout simplement appropriée. Ce transfert d’autorité s’est fait grâce à une ruse habile, en déclarant la ville intelligente, alors que, ce faisant, on la condamne à être stupide. (...)  
"Les arguments en faveur de la ville intelligente seraient plus convaincants si les compagnies de haute technologie avaient choisi de s’établir dans des lieux propres à servir de modèles pour la ville. Mais allez voir la Silicon Valley : les plus grands innovateurs du monde informatique se sont créé un environnement fade et banal de banlieue américaine, qui devient de plus en plus autonome, insulaire, déconnecté de la sphère publique." (...) 
Les architectes ont arrêté d’écrire des manifestes au moment où la domination de l’économie de marché s’est affirmée. Nous avons cessé de réfléchir à la ville au moment où la croissance urbaine s’est accrue de façon spectaculaire dans les pays en développement. Le triomphe de la ville coïncide exactement avec la fin de nos réflexions sur elle. Le concept de smart city s’est engouffré dans ce vide. L’implication d’entreprises privées dans ce domaine est en train de faire évoluer la notion de ville elle-même. Ce n’est sans doute pas un hasard si, de plus en plus, des villes « vivables » ou « agréables » – sans relief –, comme Vancouver, Melbourne ou même Perth, prennent la place, dans notre imaginaire, des métropoles traditionnelles. (...) 
La voiture est un élément fondamental de la ville intelligente. À son bord, on trouve des capteurs de plus en plus sophistiqués. Certes, ces appareils peuvent aider le conducteur, mais ils peuvent aussi le surveiller de très près. Je ne suis pas convaincu que le public accepte un tel niveau de surveillance. Je crois préférable que la voiture ne soit pas un tribunal." (...)
Quelques lignes extraites de "Études sur (ce qui s'appelait autrefois) la ville", le dernier opus du toujours stimulant Rem Koolhaas.

On peux y lire le désarroi d'un architecte qui comprend que la ville n'est plus de la compétence des seuls architectes, car la ville c'est pas du bâti... mais aussi et surtout du flux - voir, . Et que c'est pour cela que le discours totalement insupportable sur la la smart city a pu s'imposer.

On peut y voir une analyse a priori pas fausse sur la voiture autonome - "un outil de surveillance" -, mais qui loupe l'essentiel. A savoir que la voiture autonome ne sera plus une voiture... mais une pièce mobile, et donc une question d'architecture - voir, .
Et moi personnellement, j'aimerai bien voir ce que pourrait être une voiture autonome dessinée par Koolhaas.

Monday, November 27, 2017

ET SI LE SILENCE DEVENAIT UN DES GRANDS LUXES DU FUTUR ?

Bouger pour quitter le bruit n'est pas une nouveauté.

Bouger sans faire de bruit non plus (marche, vélo, voile... ).

On sait aussi que l'un des atouts de la voiture électrique est le silence de son moteur.

En sens inverse, bouger pour faire du bruit a toujours beaucoup plu à certains (voir les motards qui ne semble donner sens à leurs déplacements qu'a travers les nuisances sonores qu'ils engendrent.)

Bref, on sait tous que le bruit est un élément constitutif de la mobilité contemporaine.

Mais jusque là aucun outils n'existait vraiment pour analyser et penser la mobilité à travers le bruit.

C'est désormais possible aux Etats-Unis avec une nouvelle cartographie, voir .

Pour les explications, il faut lire "Plan your escape from the noise" qui propose une approche fondée sur l'évasion de cette noise map 
(…) Even if you’re not a tenured zoologist, the map can be extremely helpful to find the quietest places in the country. Some places, like the Great Sand Dunes in Colorado and Washington’s Wenatchee National Forest, have less than 20 decibels of background noise. (…) 
(…) With the Park Service map, it’s possible for travelers to sift through layered maps before planning a trip to figure out what kind of quiet they’re looking for. “Absolute quiet isn’t always the goal, since some natural sounds can be quite loud, like waterfalls,” says Emma Brown, an acoustic resource specialist with the National Park Service who worked on the project. “In a riparian area, if you experience silence, something is probably wrong, because these areas are often rich in bioacoustic activity.”
Noise affects us physically as well as mentally. Quantifying noise and silence might seem like a finicky way to figure out where to go, but just like unbroken views or other parts of the natural world we seek out, it is directly tied to our sense of well-being. As silent places become fewer and farther between, it’s crucial to have a map to show us where we can find them. » (…)

Ceci n'est pas anecdotique. 

Les zones de silence ne cessent de diminuer sur la terre, et donc la recherche de calme ne va cesser de croître au même titre que la recherche d'air pur.

Et sur le rôle des nouvelles cartographies pour penser la mobilité demain, voir "Trans-Sports ® : vers une Strava mobility ?"

Ci-dessous, la carte des mobilités sportives et silencieuses (vélo, course à pied) à Los Angeles vue par Strava () à comparer avec celle des mobilités motorisées bruyantes et polluantes (la principale d'entre elles étant celle du transport aérien).



On revient sur le sujet dans de prochains posts - voir, .

Tuesday, November 21, 2017

LA NOTION DE MONOCOQUE A-T-ELLE ENCORE UN SENS ?



On a souvent parlé dans ce blog de la façon dont le foil était en train de révolutionner nos façons de penser et de pratiquer la voile - voir , ou .

On s'est aussi intéressé à la façon dont le foil pouvait nous amener à penser autrement la mobilité urbaine - voir,"quand les voileux permettent de penser autrement la mobilité urbaine".

Et donc sur la nécessité de s'intéresser à la façon dont les voileux pensent l'avenir et innovent - voir, .

Et dans mon précédent post, j'ai essayé d'imaginer comment certains engins de l'armée américaine, pouvait nous permettre d'imaginer des véhicules radicalement nouveaux - voir, "Des fois + des roues : vers une nouvelle forme d'amphibie ?"

Pour prolonger ces réflexions, je voulais vous proposer aujourd'hui ces images de synthèse de ce qui sera le prochain bateau de l'America's Cup présentée cette nuit par nos amis néo-zélandais, ceux-ci ayant décidés d'abandonné le catamaran.

Voir le film, .

On ne renterera pas ici dans les détails techniques de ce voilier.

On constatera juste qu'apparaissent ici de nouvelle formes architecturales induisant de nouvelles façons d'aborder la mobilité sur l'eau, mais aussi, de façon incidente, une remise en cause des notions de monocoque et de multicoque. Quand un monocoque vole sur deux foils, est-ce, en effet, encore un monocoque ?

Sur cette question de la définition d'un voilier demain, voir
- "Ça, un voilier ?"
- "Vers des bateaux sans coque ?"


On y reviendra beaucoup plus longuement lors du prochain Atelier Transit-City organisé le 19 janvier prochain autour de la question "Et si les nouveaux sports nous permettaient de pensera autrement la mobilité urbaine ?"

Monday, November 20, 2017

DES FOILS + DES ROUES : VERS UNE NOUVELLE FORME D'AMPHIBIE ?



Vous avez peu de chance de croiser l'engin ci-dessus.

C'est un appareil chasseur de mines de l'armée américaine - le AMCM Magnetic mine sweeping system MK 105 - qui a vocation à être remorqué par un hélicoptère - voir les explications dans "The future of expeditionary mine hunting".

Si je vous parle de cet engin aujourd'hui, ce n'est pas pour ses qualités militaires, mais pour sa forme et sa capacité à marier deux techniques a priori antagonistes : la roue (destinée au dur) et le foil (destiné au liquide).

Dit autrement : cet engin est une nouvelle forme de l'amphibie, c'est à dire "une capacité à vivre aussi bien sur terre que dans l'eau".

Cette machine démontre une fois de plus la grande capacité des militaires à inventer des engins qui viennent nourrir nos imaginaires mobiles et donc les façon de penser les transports demain - voir "Et si c'était les militaires qui inventaient la mobilité du futur ?"

Car, évidement, devant ces images, on a tout de suite envie de réfléchir aux déclinaisons possibles au quotidien de cet engin assez improbable

Doit-on, en effet, voir dans ce chasseur de mines, un nouvel avenir de la mobilité urbaine qui pourrait associer la voiture avec les foils permettant de dépasser un projet comme le Sea Bubble ci-dessous qui reste, lui, un simple bateau ?

La question mérite d'être posée, au vu de la montée en puissance du foil dans la pensée du transport (, ou ), comme le montre notamment ce récent projet d'hydrofoil bike ci-dessous - le film, .

Mais en s'inspirant du AMCM Magnetic mine sweeping system MK 105, on pourrait sortir de l'option actuelle "roues ou foils" (comme le Sea Bubble ou hydrofoil bike) à une nouvelle option que serait "roues + foils" beaucoup plus intéressante et stimulante pour penser demain.


Monday, November 13, 2017

LA VOITURE QUI AVAIT 40 ANS D'AVANCE

Pour prolonger mon précédent post "Quand la voiture va de moins en moins en être une", je voulais vous inciter à regarder le photos ci-dessus qui datent de ... 1974.

Cette voiture électrique - la Witcar - qui fut mise en libre à Amsterdam, fut le prototype - aujourd'hui totalement oublié - des "nouvelles solutions de mobilité" et notamment du car sharing (électricité + libre service + petit format compact) - explications, .

En 2017, elle est toujours en avance sur son temps.

Son inventeur est le génial Luud Schimmelpennink dont il faut lire le parcours d'innovateur,  .

Et pour bien comprendre le contexte politique de cette innovation, il faut lire le passionnant "Amsterdan en luttes" publié par le toujours pertinent "Laboratoire urbanisme insurrectionnel". 

Friday, November 10, 2017

QUAND LA VOITURE VA DE MOINS EN MOINS EN ÊTRE UNE

Autres imaginaires, autres formes, autres logiques, autres occupations de l'espace publique, autres modes de circulation, autres modes de conception... ou la création d'hyper lieux mobiles.

Du "non lieux" à "l'hyper lieux" ... puis "l'hyper lieux mobile"

Ou quand, à la vue de certains projets, on comprend que la voiture autonome va nous sortir de la voiture pour inventer un nouveau système de transport - voir, Mobuno.