Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
Saturday, January 31, 2009
YEAR OF PANIC
Réflexions sur le monde de demain par Bruce Sterling dans le magazine Seed.
Extrait : "Insurance and building codes. Every year, insurance rates soar from mounting "natural" catastrophes, obscuring the fact that the planet's coasts are increasingly uninsurable.
Insurance underlies the building and construction trades. If those rates skyrocket, that system must keel over. Once people lose faith in the institution of insurance — because insurance can't be made to pay in climate-crisis conditions — we'll find ourselves living in a Planet of Slums.
Most people in this world have no insurance and ignore building codes. They live in "informal architecture," i.e., slum structures. Barrios. Favelas. Squats. Overcrowded districts of this world that look like a post-Katrina situation all the time. When people are thrown out of their too-expensive, too-coded homes, this is where they will go.
Unless they're American, in which case they'll live in their cars.
But how can dispossessed Americans pay for their car insurance when they have no fixed address? Besides, car companies are coming apart with the sudden savage ease of Enron's collapse. Indeed, the year 2009 is shaping up as a planetary Enron. Enron was always the Banquo's ghost at the banquet of Bushonomics. The moguls of Enron really were the princes of contemporary business innovation, and the harbingers of the present day."
Joyeux, déconnant et, donc, vitaminant car cruellement vrai.
Friday, January 30, 2009
HABITAT CARGO
Ce sont juste deux images qui semblent faire la synthèse de deux posts précédents, celui-là et celui-là.
C'est un projet d'Anthony Lau, un jeune architecte originaire de Hong-Kong installé à Londres.
Moi j'adore.
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Wednesday, January 28, 2009
QUAND LES VILLES RÉTRÉCISSENT
Et si l'une des facettes de l'urbanisation du XXIème était ... la désurbanisation de vastes zones urbaines ? C'est en tout cas ce que montre la carte ci-dessus, qui indique toutes les villes qui ont perdu plus de 100 000 habitants entre 1950 et 2000.
Et si, au vu de cette carte, les Etats-Unis, l'Angleterre et l'Allemagne étaient à l'aube d'une désurbanisation partielle de leur territoire ?
Et si entre vieillissement de la population et faible taux de natalité, les villes japonaises devaient, à partir de 2050, se contracter ?
Et si en 2050 Tokyo devenait une ville jardin organisée uniquement autour de ses lignes de chemins de fer ?
Bref, et si cette décroissance urbaine n'était pas une catastrophe mais au contraire une formidable opportunité pour inventer un nouvel urbanisme plus écologique ?
C'est pour tenter de répondre à ces questions - et à de nombreuses autres - que nous organisons le vendredi 6 mars prochain un Atelier sur le thème de "Quand les villes rétrécissent"
Notre invité sera Sylvie FOLL, Professeur à l'Institut de Géographie - Université Paris 1, et spécialiste mondiale du phénomène dit des "shrinking cities".
Pour participer à l'Atelier, l'inscription est obligatoire.
Sunday, January 25, 2009
PLANETE NOMADE
(photos extraites du superbe AirCraft. The Jet as Art, de Jeffrey Milstein .)
Aujourd'hui Google, et notamment Google Earth, Google Transit ou Street View nous offrent des approches radicalement neuves de la ville et de ses services. Il n'est pas exagéré de dire que Google est devenue une nouvelle boussole urbaine d'un nouveau genre. Et ce n'est probablement qu'un début tant on sait que, dans les années qui viennent, vont voir se multiplier de nouveaux services destinés à nous permettre d'aborder la ville d'une façon beaucoup plus riche.
Il y a quelques jours, dans un taxi en route pour un aéroport, j'ai réalisé qu'il existait toujours une mobilité mal appréhendée et difficilement visualisable, celle des avions et des complexes réseaux de couloirs aériens qui organisent le ciel des grandes métropoles mondiales.
Aujourd'hui c'est quoi un avion quand on est en ville ? C'est soit une silhouette lointaine dans le ciel, soit un engin qui atterrit ou décolle quand on est proche d'un aéroport, et pour certains des nuisances sonores.
Mais quid exactement de ce qui se passe au dessus de la ville ? Mystère et pourtant les cartes des canaux aériens - comme ci- dessous ceux de San Francisco - montrent combien tout cela est complexe, élaboré et surtout vital pour la ville.
Mais les choses commencent à changer, une jeune équipe d'ingénieurs suisses basée à Zurich propose un service permettant de suivre en direct, sur certaines parties du monde, le trafic aérien (voir là)
Mais le site offre aussi - et surtout - une extraordinaire représentation en accéléré du trafic aérien mondial pendant 24 heures. C'est superbe et cela permet de mieux visualiser notre planète nomade.
Aujourd'hui Google, et notamment Google Earth, Google Transit ou Street View nous offrent des approches radicalement neuves de la ville et de ses services. Il n'est pas exagéré de dire que Google est devenue une nouvelle boussole urbaine d'un nouveau genre. Et ce n'est probablement qu'un début tant on sait que, dans les années qui viennent, vont voir se multiplier de nouveaux services destinés à nous permettre d'aborder la ville d'une façon beaucoup plus riche.
Il y a quelques jours, dans un taxi en route pour un aéroport, j'ai réalisé qu'il existait toujours une mobilité mal appréhendée et difficilement visualisable, celle des avions et des complexes réseaux de couloirs aériens qui organisent le ciel des grandes métropoles mondiales.
Aujourd'hui c'est quoi un avion quand on est en ville ? C'est soit une silhouette lointaine dans le ciel, soit un engin qui atterrit ou décolle quand on est proche d'un aéroport, et pour certains des nuisances sonores.
Mais quid exactement de ce qui se passe au dessus de la ville ? Mystère et pourtant les cartes des canaux aériens - comme ci- dessous ceux de San Francisco - montrent combien tout cela est complexe, élaboré et surtout vital pour la ville.
Mais les choses commencent à changer, une jeune équipe d'ingénieurs suisses basée à Zurich propose un service permettant de suivre en direct, sur certaines parties du monde, le trafic aérien (voir là)
Mais le site offre aussi - et surtout - une extraordinaire représentation en accéléré du trafic aérien mondial pendant 24 heures. C'est superbe et cela permet de mieux visualiser notre planète nomade.
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Saturday, January 24, 2009
L-A TRANSIT
Depuis le milieu des années 60 et la montée en puissance du containers, les ports sont passés à l'air de la fluidité totale.
L’espace portuaire est aujourd'hui entièrement dédié aux marchandises et ne tolère plus ce qui est fixe ou impossible à déplacer. Un port aujourd'hui c'est donc un vaste parking. Le container a marqué la fin des docks.
Obsédé par la fluidité, l'architecture des ports n'existe plus ou, plutôt, si mais elle s’est convertie aux formes nomades, celles des containers posés là quelques heures, voir quelques jours, avant de vite repartir en mer ou vers l'arrière pays.
Los Angeles est, aujourd'hui, avec ses deux terminaux (L-A et Long Beach), la troisième ville portuaire du monde. Une réalité qui s'inscrit très fortement dans la géographie de la ville avec de grands axes ferroviaires destinés à faciliter au maximum la reexpédition dans l'ensemble du pays des produits arrivés par mer. C'est ce que montre de façon saisissante les photos aériennes ci-dessus réalisées par Lane Barden au dessus de L.A.
Des saillies urbaines largement méconnues, mais aussi importantes que celle des freeways, et - surtout - vitales pour l'économie des Etats-Unis, comme de l'Asie et notamment de la Chine. Ces voies ferrées sont, en effet, celles qu'utilisent la très grande majorité des importations chinoises avant de se diffuser dans l'ensemble de l'Amérique du Nord.
Sur ce sujet des ports voir, aussi, Hong-Kong, entre containers et Légo et "Quand les Chinois jouent à SimCity".
L’espace portuaire est aujourd'hui entièrement dédié aux marchandises et ne tolère plus ce qui est fixe ou impossible à déplacer. Un port aujourd'hui c'est donc un vaste parking. Le container a marqué la fin des docks.
Obsédé par la fluidité, l'architecture des ports n'existe plus ou, plutôt, si mais elle s’est convertie aux formes nomades, celles des containers posés là quelques heures, voir quelques jours, avant de vite repartir en mer ou vers l'arrière pays.
Los Angeles est, aujourd'hui, avec ses deux terminaux (L-A et Long Beach), la troisième ville portuaire du monde. Une réalité qui s'inscrit très fortement dans la géographie de la ville avec de grands axes ferroviaires destinés à faciliter au maximum la reexpédition dans l'ensemble du pays des produits arrivés par mer. C'est ce que montre de façon saisissante les photos aériennes ci-dessus réalisées par Lane Barden au dessus de L.A.
Des saillies urbaines largement méconnues, mais aussi importantes que celle des freeways, et - surtout - vitales pour l'économie des Etats-Unis, comme de l'Asie et notamment de la Chine. Ces voies ferrées sont, en effet, celles qu'utilisent la très grande majorité des importations chinoises avant de se diffuser dans l'ensemble de l'Amérique du Nord.
Sur ce sujet des ports voir, aussi, Hong-Kong, entre containers et Légo et "Quand les Chinois jouent à SimCity".
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Wednesday, January 21, 2009
QUAND BERLIN DEVIENT UNE VILLE DE MONTAGNE
Toutes les explications sur ces visions étonnantes d'une montagne au coeur de Berlin, là.
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Sunday, January 18, 2009
THE NEXT TUNNEL CITY ?
Si demain, comme tout le laisse à penser (voir là), la majorité des conflits militaires doivent se dérouler en ville, va-t-on assister à l'apparition d'un urbanisme radicalement nouveau ? Un urbanisme qui viserait, entre autres, à faire des sous-sols de véritables bases militaires et rendrait tout conflit extrêmement difficile à gérer pour l'agresseur, la fusion militaire/civil étant telle qu'il serait quasi impossible de toucher le premier sans être obligé de détruire le second.
C'est en gros ce que tente de nous expliquer les israéliens depuis quinze jours à Gaza pour justifier leurs bombardements. Ils avaient déjà utilisé les mêmes arguments au Liban sud en juin 2006 dont le bilan côté libanais avait été terrible : " plus de 1000 morts civils dont 30 % d'enfants de moins de 12 ans ; une majorité des infrastructures du pays détruites ; de nombreux quartiers résidentiels rasés ; une marée noire en Méditerranée ; des opérations qualifiées de crimes de guerre par Amnesty International dans les villages du Sud, tel celui de Marwahin. Cet organisme dénonce les dégâts excessifs causés aux civils et à l'infrastructure civile" rappelle Wikipedia.
La destruction sans distinction des infrastructures civiles et militaires n'est pas une nouveauté pour Israël de même que de s'en prendre à une population civile sans défense, celle-ci étant toujours supposée cacher des terroristes. Cela a commencé dès 1951 avec le massacre de Quibya et s'est poursuivi, de façon plus atroce, au Liban en 1982 avec les massacres de Sabra et Chatila, certes commis par les troupes phalangistes de Gemayel , mais sous le regard complice des troupes de Tsahal. (Voir sur ce sujet l'extraordinaire film israélien "Valse avec Bachir", et le très bon site israélien Jewish Voice For Peace) Ce qui vient de se passer à Gaza n'est donc que la continuation d'une politique déjà bien établie. (voir là)
C'est probablement avec une partie de ces informations en tête sur les nouvelles configurations des guerres actuelles, que Tom Vigar, un jeune étudiant en archi de l'Université de Sheffield, a poussé la provocation jusqu'au bout en proposant, dans le cadre de sa thèse titrée “Subtopian Dreams”, que les zones militaires soient dorénavant installées sous les zones pavillonnaires.
Vigar explique "The suburbanite is in a state of constant warfare against their neighbours, nature and terrorism. Luckily at the suburbanites command is a whole host of military developed technologies to help them rid all their work surfaces of 99.99% bacteria & maintain a sterile home whilst inadvertently helping to keep the war industries in business. Somehow we have confused the strict military ordering of things with the act of living !"
Sur le plan visuel cela donne, entre autres, les images ci-dessous, (cliquer dessus pour les agrandir) et toutes les infos là.
Et pour ceux qui voudraient aller plus loin sur ces problématiques des nouvelles formes des conflits militaires et leurs conséquences possibles sur les villes, je ne peux que les inciter à se jeter sur "The Scientific Way of Warfare : Order and Chaos on the Battlefields of Modernity " que vient tout juste de publier Antoine Bousquet aux éditions Columbia University Press. Plus d'analyses sur ce livre sur le blog consacré à la défense du magasine Wired.
Vous pouvez aussi jeter un coup d'oeil sur le pertinent No Fear of the Future | Deconstructing Gaza
Saturday, January 17, 2009
TUNNEL CITY
Depuis quinze jours que j'entends les justifications israéliennes pour bombarder la population civile et les hôpitaux de Gaza, au nom de ce réseau de tunnels construit par le Hamas, je ne peux m'empêcher de faire des rapprochements avec les arguments développés par l'armée américaine à la fin des années 60 pour bombarder la zone de Cu Chi, au nord de Saïgon.
C'est là que le Viet Cong avait commencé, dès les années 40, à construire des tunnels qui lui permettait d'attaquer par surprise les français. Ce sont les fameux tunnels de Cu CHi qui furent développés lors de la guerre contre les américains, et qui justifièrent, de la part du Pentagone, les pires actions et bombardements.
Les faits historiques, les voilà : "Les Américains décidèrent de frapper fort et transformèrent la zone de Cu Chi en ce qui fut appelé par la suite "la région la plus bombardée, gazée, défoliée et dévastée" de tous les temps par la guerre.
Surnommée le "Triangle de fer", ils commencèrent par installer une vaste base dans le district de Cu Chi. Sans le savoir, ils la construisirent juste au-dessus d'un réseau de galeries. La 25° division mit des mois à comprendre pourquoi ses soldats se faisaient abattre le nuit sous leurs tentes.
Puis, pour priver le Viet-Cong d'abris et d'approvisionnements, ils déversèrent des défoliants ("l'agent orange") sur les rizières, rasèrent une énorme superficie de jungle, évacuèrent et laminèrent les villages. Quelques mois plus tard, ils arrosèrent d'essence et de napalm la végétation asséchée. Mais l'humidité de l'air tropical associée à la chaleur intense déclenchèrent des pluies qui permirent au Viet-cong de survivre dans ces abris souterrains.
Incapable de gagner cette bataille par des armes chimiques, l'armée américaine envoya des hommes à l'assaut des tunnels. Cette armée de "taupes" subit de lourdes pertes.
Les Américains déclarèrent alors Cu Chi "Zone de tir à volonté". Les GI's pouvaient faire feu sur tout ce qui bougeait. Des tirs d'artillerie avaient lieu de nuit, les pilotes pouvaient déverser leur surplus de bombes et de napalm avant de rentrer à leur base. Le Viet-Cong résista. A la fin des années 60, exaspérés, les Américains donnèrent l'ordre à leur B 52 d'en finir avec cette région. Les bombes détruisirent la plupart des tunnels et la campagne environnante. Néanmoins il était trop tard : les Etats-Unis se retiraient déjà de la guerre. Les tunnels avaient rempli leur mission."
(source : là)
Aujourd'hui si vous allez au Vietnam, vous pouvez visiter ces tunnels, à une bonne heure de bus de Ho Chi Min Ville. Je l'ai fait il y a deux ans et c'est très impressionnant. Les tunnels sont tellement étroits que même mon fils de 8 ans avait du mal à passer dans certains goulets. C'est parfois aussi anxiogène que lorsque vous visitez les mines de Potosi en Bolivie qui donnent à tout moment l'impression de pouvoir s'écrouler. A Cu Chi, on reste aussi très impressionné par la taille des cratères faits par les bombes américaines il y a quarante ans et qui parsèment encore toute cette zone.
Peut-être que dans vingt ou trente ans, les Palestiniens feront visiter, eux aussi, leurs réseaux de tunnels, comme le font les Vietnamiens aujourd'hui pour glorifier leur résistance.
Si le sujet vous intéresse, il existe plein de bons livres de témoignages sur cette guerre des tunnels, dont celui de Tom Mangold, "The Tunnels of Cu Chi"
Et si vous préférez la fiction, mais très brillamment renseignée, jetez vous sur l'excellent "Arbre de fumée" de Denis Johnson, dans lequel de longs passages sont consacrés aux "rats des tunnels" de l'US army. C'est un livre exceptionnel, et je vous assure que vous en sortirez enrichi !! Plus là.
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Friday, January 16, 2009
ALGESIRAS TRANSIT
"Algésiras est un port industriel planté dans un décor rocailleux et aride, des cimenteries, des conserveries, des entrepôts, des parkings, quelques centres commerciaux et une espèce de ville où les touristes en transit pour l'Afrique du Nord dorment rarement plus d'une nuit. Les gros ferries côtoient les cargos venus de toute la Méditerranée et quelques petit bâtiments de la marine espagnole." (...)
(...) "La chambre était propre, avec un carré de douche, un lit à deux places, une vieille penderie, des murs recouverts de crépi, une photo du roi, une icône de la Vierge et une petite aquarelle assez moche, c'était mieux que tout ce que qu'on avait connu dans les usines-à-roupiller, les Robotels, One-Shot Nite, Safety Sleep, Honzaï Box, ou pire encore les Subzones établies dans d'anciens parkings, tous ces machins à conteneurs d'habitation d'urgence dans lesquels on avait passé nos nuits depuis qu'on s'était tirés du Centre de regroupement." (...)Ce sont juste deux courts extraits de "Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute", le dernier Maurice G. Dantec, et cela décrit bien ce qu'est une ville de transit ou une ville frontière, curieusement quelque chose de rarement sympathique. C'est aussi, dans le roman, le début d'une cavalcade déjantée et vitaminante en Afrique.
Thursday, January 15, 2009
PARIS FLOOD CITY
«En moyenne, une inondation majeure a lieu trois fois par siècle, rappelle le colonel Charguellon.
Loin d'être un phénomène exceptionnel, c'est même une certitude dont seule la date est inconnue…» ."
La carte et le commentaires ci-dessous sont issues d'un papier du Figaro consacré à la façon dont Paris se prépare à la crue du siècle.
Cet article me fait plaisir car il met noir sur blanc ce que je ne cesse de dénoncer dans mes interventions sur les catastrophes naturelles urbaines, à savoir que les mesures prévues sont aujourd'hui tenues totalement secrètes. "Classifiés «confidentiels», les scénarios échafaudés par la zone de défense ne relèvent pas de la science-fiction mais plutôt d'une froide anticipation calibrée au millimètre en vue de secourir des milliers de personnes en détresse"
Question : pourquoi rien n'est dit, ni expliqué avant ? Mystère.
Une partie de la haute administration française est toujours aussi obsédée par le secret et reste persuadée que la population ne peut rien comprendre.
Et donc c'est quand cette inondation va arriver, que les Parisiens seront informés des mesures prises et à prendre !!! Admirable stratégie visant à tout révéler au dernier moment, ce qui en général ne peut que déclencher de la panique et de l'inquiétude !!! On retrouve là, la même attitude que dans le domaine du nucléaire, entre secret, déni de la réalité ou impréparation face à la catastrophe.
Evidement dans de nombreux autres pays, on constate une attitude totalement inverse, notamment dans des villes fortement menacées comme Londres ou Hamburg. Et pourtant les conséquences d'une crue centennale sur Paris seront énormes, ce qui supposerait, donc, une information maximale des populations.
Alors concrètement quelles mesures sont prévues ? C'est tout l'intérêt de cet article que de le révéler.
"À 3,5 mètres (alerte jaune) au-dessus du niveau moyen du fleuve selon l'échelle du pont d'Austerlitz, les quais bas sont déjà submergés et les mendiants qui s'y trouvaient par dizaines ont été priés de trouver refuge ailleurs. En liaison avec la Mairie de Paris, les voies sur berge sont fermées, à commencer par le tronçon entre Bercy et Austerlitz.
À 5,50 mètres, la zone de défense sonne le tocsin et le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, commande les opérations depuis ses bureaux de l'île de la Cité tandis qu'une cellule de crise est activée dans un bunker souterrain.
À 6 mètres (alerte rouge), la SNCF noie de façon préventive le RER C entre quai de Javel et gare d'Austerlitz pour éviter son écrasement sous la pression des eaux de la Seine. La RATP, de son côté, lance son plan de fermeture des 477 entrées d'eau répertoriées sur son réseau. En cas d'inondation, le préjudice pour la Régie a été calculé à 5 milliards d'euros pour un retour complet à la normale après plus de quatre années de longs et pénibles efforts ! Il a aussi été prévu de mobiliser 800 agents pour colmater les brèches pendant quatre jours, à l'aide d'une montagne de parpaings et des centaines de bétonneuses déjà entreposées à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne).
À 8,60 mètres, le pic de 1910 est atteint : quelque 360 000 Parisiens sont privés de chauffage en raison de l'arrêt des usines de production de vapeur situées sur les bords de Seine et 10 000 militaires, engagés dans le plan «Neptune», sont déployés avec leurs hélicoptères, ponts flottants et canots pneumatiques pour éviter les pillages des zones évacuées." (...)
(...) "Au plus fort de la tourmente, plus de 50 000 personnes pourraient être évacuées dans Paris et 70 000 lits de camp seraient mis à leur disposition dans des gymnases de la ville tandis que huit ministères, dont celui de l'Intérieur, déménageraient partiellement. Neuf trains feraient la navette quotidienne depuis les Vosges, les Alpes et le Massif central afin d'approvisionner la population en eau potable, à raison de deux litres par jour et par personne. Une semaine serait nécessaire pour que la décrue s'opère, laissant derrière elle une odeur pestilentielle et tenace. Plusieurs mois passeraient avant un retour à la normale." (...)
Et si certains d'entre vous veulent des images pour avoir une meilleure idée de ce à quoi Paris pourrait ressembler avec 8 mètres d'eau dans ses rues, ils peuvent toujours regarder le docu-fiction "La grande inondation". (Le DVD là)
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Monday, January 12, 2009
TOKYO WITHOUT US
Je ne sais pas si c'est forcément bon signe, mais ce qui est certain c'est que depuis la sortie du livre The World Without Us d'Alan Weisman se multiplient les illustrations sur l'évolution possible des villes si les hommes étaient amenés à disparaître de la surface de la terre.
(Voir, entre autres, là).
Tokyo, ville où les habitants vivent depuis très longtemps avec l'idée que leur cité peut être détruite très rapidement, notamment du fait des tremblements de terre, ne pouvait échapper à ce mouvement déjà bien engagé dans le monde des mangas ou sous le pinceau de certains artistes (voir là)
Restait encore à imaginer un Tokyo noyé sous la végétation comme le sont encore une bonne partie des fascinantes ruines de Tikal. Désormais c'est fait et c'est visible sur le blog de TokyoGenzo.
Ci dessous un immeuble dans Center-gai à Shibuya.
(Voir, entre autres, là).
Tokyo, ville où les habitants vivent depuis très longtemps avec l'idée que leur cité peut être détruite très rapidement, notamment du fait des tremblements de terre, ne pouvait échapper à ce mouvement déjà bien engagé dans le monde des mangas ou sous le pinceau de certains artistes (voir là)
Restait encore à imaginer un Tokyo noyé sous la végétation comme le sont encore une bonne partie des fascinantes ruines de Tikal. Désormais c'est fait et c'est visible sur le blog de TokyoGenzo.
Ci dessous un immeuble dans Center-gai à Shibuya.
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Saturday, January 10, 2009
QUAND LES CHINOIS JOUENT A SIMCITY
Tirées d'une annonce IBM, ces deux images datant de 1996 et 2008 du port de Yantian dans la province du Guangdong, semblent tout droit sorties de SimCity joué en version accéléré, et résument presque à elles seules l'extraordinaire croissance chinoise de ces quinze dernières années.
Sur les rapports entre containers, architecture et croissance urbaine, voir là, là et là
Question : avec la crise, cette croissance va-t-elle se poursuivre et quelle forme va-t-elle prendre dans les dix ans qui viennent ?
"Dans son dernier numéro, Outlook Magazine, un hebdomadaire publié par l'agence officielle Chine Nouvelle, se démarque de la prose habituelle sur la confiance nécessaire et la capacité du pays à faire face à la tourmente économique déclenchée notamment par le ralentissement des exportations, un des piliers de la croissance chinoise. "Depuis le deuxième semestre 2008, avec l'aggravation des difficultés économiques et les problèmes de sécurité sociale, les faillites, les licenciements et les conflits salariaux ont manifestement augmenté, ce qui a multiplié les incidents de masse", a souligné le magazine, citant comme source "les administrations concernées"."
"Selon des chiffres officiels, cités par le journal, dix millions d'ouvriers migrants ont perdu leur emploi, les conflits du travail ont augmenté de près de 94% sur les dix premiers mois de 2008 et, depuis le troisième trimestre, les offres d'emplois ont baissé de 5,5%, particulièrement dans le sud du pays, région exportatrice."
(source : Aujourdhui la Chine)
PS / Sans oublier, non plus, que la croissance chinoise ressemble aussi à l'image ci-dessous, issue de "A marche forcée, les oubliés de la croissance chinoise " de Samuel Bollendorff.
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