Wednesday, December 31, 2008

JUSTE UN AUTRE REGARD SUR LA VILLE


Juste quelques images tirées du trailer de Mirror's Edge, ou quand les jeux vidéo nous permettent de voir la ville, et la mobilité piétonne, autrement.

On rêve juste qu'un jour, il soit possible de pouvoir y jouer sur Google Earth.

Voir aussi sur ce sujet "Et si on repensait la ville à partir des toits ?"

Tuesday, December 30, 2008

QUAND ARCHITECTURE ET URBANISME SERVENT - AVANT TOUT - A EXCLURE L'AUTRE


Les images qui nous arrivent depuis hier de Gaza sont terribles. La violence de l'offensive israélienne avec son nombre de morts et de blessés, semble tellement disproportionné par rapport à la menace, qu'il se dégage un terrible sentiment d'injustice pour la population civile palestinienne qui vit déjà au quotidien dans des conditions effroyables.

Le hasard fait que je vous écris ce post de Grenade où je viens de relire 1492 de Jacques Attali. Entre reconquista, expulsion des juifs et renforcement de l'inquisition, je suis, depuis deux jours, souvent tenté de faire des liens entre histoire et actualité. Notamment sur le renversement des rôles entre bourreaux et victimes, ou sur le rôle de l'architecture et de l'urbanisme pour effacer une culture ou une ancienne présence.

Et c'est sur ce dernier point que je voudrais revenir avec un livre et un site israéliens sur lesquels je me suis penché récemment dans le cadre de nos réflexions autour des notions de Wall City ou de Catastrophic Cities.

Le livre israëlien


Le livre est "Une occupation civile: La politique de l'architecture israelienne", ouvrage réalisé par un collectif d'architectes israéliens sous la direction d'Eyal Weizman, et qui révèle comment l’architecture et l’urbanisme sont, depuis la fondation d'Israël, "passés du statut d’activités professionnelles banales à celui d’instruments tactiques et d’armes stratégiques."

Un temps interdit par son propre commanditaire, l’Association israélienne des architectes unis, cet ouvrage truffé de cartes et de photos toutes plus éloquentes les une que les autres, montre combien Israël est devenu depuis 1967 "l’un des laboratoires les plus radicaux de notre époque" en matière d'urbanisme sécuritaire et ségrégatif. C'est à la fois passionnant et inquiétant, tant on retrouve là le summum de tout un système fondé sur l'exclusion et la négation de l'autre. "Les emmurés : La société israélienne dans l'impasse" de Sylvain Cypel prend là toute son ampleur et son sens et où il apparaît, entre autres, que "les " emmurés " ne sont pas seulement ceux qu'on croit."

Le site israëlien


Le site Decode Jerusalem, et sa documentation mise en ligne, et dont sont tirées les images ci-dessus et dessous, est l'excellente illustration de "Une occupation civile: La politique de l'architecture israelienne". Allez-y, vous y découvrirez plein de choses dont on ne parle que trop rarement dans les medias, notamment de choses toutes simples comme ces maisons de colons juifs dotées de piscine alors que les paysans palestiniens habitant dans le village d'à côté voient leur eau rationnée.



PS / Pour finir je ne peux passer sous silence la publication de ce terrible livre qu'est "Apartheid et Israël" de Derek Cohen chez Acte Sud. "Ce livre n’est pas un pamphlet mais le témoignage, le récit et la réflexion d’un Sud-Africain, devenu aujourd’hui professeur au Canada, qui découvre d’abord avec enthousiasme l’Etat d’Israël, puis qui s’étonne des formes prises par l’occupation des territoires, après 1967, qui corrompt l’occupant et déshumanise l’occupé, et qui s’insurge devant l’iniquité d’une situation politique toujours dans l’impasse."


Vous ne sortirez pas totalement indemne de ce livre. Ce que raconte D. Cohen, qui a pourtant connu l'apartheid, sur la situation dans les territoires occupés et notamment l'attitude d'une partie de la population israëlienne envers les arabes, est d'une rare violence.

Sur ce sujet voir, entre autres, et .

Monday, December 29, 2008

GROENLAND : NEW RACE TO PETROLEUM


Juste une image tirée de The Sands of Sarasvati, une BD basée sur une nouvelle de Risto Isomäki, pour imaginer à quoi pourrait ressembler le Groenland une fois que les compagnies pétrolières s'y seront installées.

Les faits

NUUK (Groenland) - A la faveur d'une autonomie élargie, les Groenlandais contrôlent désormais leurs propres ressources pétrolières et minérales, sur lesquelles ils fondent de grands espoirs de bâtir leur indépendance économique et politique. Au référendum du 25 novembre, plus de 75,5% des habitants du Groenland ont dit oui à une plus grande autonomie ouvrant la voie à l'indépendance de cette île stratégique de l'Arctique sous hégémonie danoise depuis près de 300 ans. Ce régime permet au gouvernement local de prendre en charge 32 domaines gérés jusqu'à présent par le Danemark, notamment les ressources du soul-sol.

"Le secteur des matières premières sera le premier que nous prendrons en charge l'automne prochain, car il contribuera à générer des recettes pour financer la gestion des autres compétences" rétrocédées par la métropole danoise, selon le chef du gouvernement local, Hans Enoksen.

Île la plus vaste du monde, recouverte à plus de 80% par les glaces, elle renfermerait de grandes richesses la plupart inexploitées dans son sous-sol, en particulier du pétrole et du gaz, selon les géologues.

Les scientifiques de l'U.S Geological Survey estiment à 31,4 milliards de barils les réserves possibles au nord-est.Les grandes compagnies pétrolières et gazières, américaines en tête, comme Chevron, Exxon Mobil, et les canadiennes EnCana et Husky, sont d'ores et déjà présentes sur l'île, à la recherche de nouvelles sources d'approvisionnement. Signe de cet intérêt manifeste, Cairn Energy (Ecosse) a signé à la veille du référendum, deux nouvelles licences de recherches au sud du Groenland.

Pour Kim Kielsen, ministre des Matières premières, "l'exploitation du pétrole et du gaz constitue l'une des pierres angulaires de la future économie groenlandaise".

Le réchauffement climatique, deux fois plus rapide au Groenland que dans le reste du monde, inquiète les défenseurs de la planète mais aura "un effet positif sur la prospection pétrolière future", souligne Joern Skov Nielsen, chef de la division des matières premières. Il explique que la fonte de la banquise et de l'inlandsis signifie accroissement du nombre de jours sans glace et diminution des coûts de production.

"Jamais l'intérêt des compagnies pétrolières n'a été aussi grand", dit-il, soulignant que "11 licences de prospection et d'exploitation ont été attribuées ces deux dernières années entre le 59e et le 71e parallèle, une zone couvrant environ 130.000 km2". (...)

(...) Outre l'intérêt pour l'or noir, le Groenland constate une "ruée" sur les licences de prospection de minerais: or, diamant, rubi, olivine, fer, zinc, plomb et uranium. "Pour la seule année 2007, on a enregistré une hausse de 70% des demandes de sociétés minières, un record", relève le ministre Kielsen.
(...)

(©AFP / 07 décembre 2008)

Sunday, December 28, 2008

ET MAINTENANT LES RETOMBÉES NUCLÉAIRES

Si les menaces terroristes sont devenues depuis une quinzaine d'années une véritable obsession jouant peu à peu sur le visage de nos cités (voir, entre autres, et ), les images de champignons atomiques sur les villes ont, elles, quasiment disparues. Le tableau ci-dessus, intitulé The Atomic Bombardment of New York date des années 60 et fut réalisé en pleine guerre froide. La menace terroriste prend plus la forme d'attentat dans les transports publics, et notamment le métro, que de véritables bombes atomiques. Aujourd'hui l'utilisation de cette dernière semble même assez improbable, sauf évidement "bombe sale" d'un groupe terroriste ou engrenage délirant, et toujours possible, entre l'Inde et le Pakistan ou entre Israël et l'Iran.

Si je vous parle de ce sujet, c'est que Google Earth vient de se voir doter d'une nouvelle fonction qui semble confirmer le site dans son statut de meilleurs baromètre existant actuellement sur les conséquences des catastrophes, naturelles ou non, qui menacent nos villes. En effet, on connaissait déjà le logiciel flood.firetree qui permet de visualiser les ravages que causeraient la montée des océans sur un certain nombre de grandes villes . Et bien maintenant, grâce au site Carloslabs, ce sont les retombées radioactives de différents types de bombes atomiques que vous pourrez mesurer sur la ville de votre choix !!

Ci-dessous, j'ai fait "l'exercice" sur New-York en choisissant la fameuse Fat man de 21 kt, lâchée par les américains sur Nagasaki en août 1945.


Afin de rendre les choses un peu plus concrètes, je vous ai mis ci-dessous les conséquences bien réelles de cette bombe sur Nagasaki. C'est juste terrifiant.
Je suis passé à Nagasaki il y a quelques mois, et j'avoue avoir été extrêmement frappé par l'absence de trace de ce bombardement sur le visage de la ville aujourd'hui, qui ressemble à n'importe quelle ville japonaise actuelle. La capacité des hommes à reconstruire let à repartir m'a - je l'avoue - toujours fasciné.


Si malgré ces images, il vous prenait l'envie de jouer au Major "King" Kong, l'officier qui décide de bombarder l'Union soviétique dans le Dr Strangelove de Stanley Kubrick (photo ci-dessous), et bien vous pourrez le faire.
En effet, les concepteurs du logiciel qui ne manque pas d'un certain humour, vous offre la possibilité de nucléariser la ville de votre choix avec la fameuse Mk 28 du film larguée d'un B 52. J'ai fait l'exercice sur Washington, et, en deux clics, j'ai découvert les conséquences d'une telle catastrophe sous forme de cercles concentriques me donnant une petite idée des dégâts que causerait l'engin.


Si j'ai choisi la capitale des Etats-Unis, ce n'est évidement pas par hasard, mais parce que vient de sortir Fallout 3, troisième opus de ce jeux se déroulant en 2077 dans un Washington entièrement détruit par une guerre nucléaire.

Les deux images ci-dessus tirées du jeu, vous donnent une petite idée de l'ambiance et de ce à quoi pourrait ressembler la ville après un conflit atomique. Trailer du jeu .

Tout cela est aussi efficace que S.T.A.L.K.E.R. sur les conséquences de Tchernobyl (voir et )

Entre Google Earth et les jeux vidéos, on voit ainsi se dessiner la convergence de nouveaux outils de réflexions et de prospectives urbaines jusque là encore très peu exploités.

C'est l'apparition de nouvelles approches qui vont peu à peu modifier les imaginaires des nouvelles génération et leurs façons de penser et d'appréhender la ville. Et à ce propos, je voudrais vous soumettre un extrait d'un interview accordé récemment par le cinéaste mexicain Guillermo del Toro sur cette nouvelle culture des jeux vidéo.

"Le jeu vidéo apporte beaucoup plus d’émotions épiques que le film, c’est une réalité. Le jeu propose des outils narratifs, des techniques dramatiques, qui font passer le spectateur captif et passif d’une salle de cinéma au statut de conducteur actif des événements. Je pense que tous ces nouveaux outils de narration ont commencé d’investir le monde du film et que le jeu vidéo est aujourd’hui l’influence majeure qui renouvelle le cinéma. Je vois davantage les cinéastes du XXIe siècle comme des compositeurs d’opéra, qui vont pouvoir mélanger les traditions et profiter de cet incroyable renouvellement. Je suis convaincu qu’un cinéaste comme Robert Bresson aurait adoré GTA IV, pas forcément en tant que jeu, mais comme expérience de la réalité, avec cette brillante promesse d’illimité offerte par le moteur de ce jeu révolutionnaire.

J’imagine que dans les prochaines années, la grande affaire sera dans la réunion de toutes les formes de jeu vers une plate-forme unique, éternellement connectée et accessible universellement. Téléphone, console, PC, télé, Internet, Blu-Ray, ce qu’on voudra : tout sera réuni en un équipement électronique portable qui vous suivra partout et vous permettra de jouer vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, dans un immense système viral en expansion continue
."

Entretien in extenso .

Saturday, December 27, 2008

COMIC POST-KATRINA

Juste quatre images tirées de A.D.: New Orleans After the Deluge pour revenir de façon intelligente et très concrète sur le déroulement d'une catastrophe naturelle dans une mégapole. Et à ce propos, voir "Les catastrophes naturelles font grimper la facture des assureurs" (in Les Echos ) "Les catastrophes auront coûté plus de 50 milliards de dollars aux assureurs cette année dont 39 milliards de dommages imputables aux seules catastrophes naturelles, selon les estimations provisoires de l'assureur Swiss Re Les scientifiques qui ne cessent de dénoncer les effets de la pollution sur le climat auront sans aucun doute la décence de ne pas s'en réjouir. Il n'empêche, le bilan provisoire 2008 du coût des catastrophes pour les assureur publié ce jeudi par Swiss Re tendrait plutôt à apporter de l'eau à leur moulin. Selon ces données, 2008 aura été la deuxième année la plus coûteuse de l'histoire du secteur en terme de dommages liés aux catastrophes naturelles et techniques avec une facture pour les assureurs de plus de 50 milliards de dollars (plus de 34 milliards d'euros). Sur ce total, les catastrophes naturelles ont coûté 43 milliards dont 39 milliards imputables aux seules tempêtes. Les ouragans aux Etats-Unis et aux Caraïbes surtout ont engendré des dommages records, l'ouragan Ike totalisant à lui seul 20 milliards de dommages contre 4 milliards pour Gustav. En comparaison l'Europe, a été relativement épargnée, la tempête hivernale Emma ayant causé pour 1,4 milliard de dollars de dommages, soit un montant bien inférieur à celui de la tempête hivernale Kyrill essuyée en 2007 et qui avait coûté 6 milliards. Sur les neuf dernières années, seule 2005 a été plus coûteuse, avec des dommages totalisant le montant record de 118 milliards aux prix actuels."

Friday, December 26, 2008

BAGDAD / NEW-YORK 2011 ?



Juste deux images tirées de Shooting War pour nourrir nos réflexions sur le visage de nos villes demain, entre branding, menace terroriste et hyper-surveillance.

Monday, December 22, 2008

LA VRAIE VIOLENCE INDIENNE (suite)


Dans un récent post, je vous faisais part de ma surprise sur les commentaires généralement entendus en Occident sur l'Inde et sa "fabuleuse croissance" et dans lesquels sont très souvent oubliés le côté très inégal de cette croissance, celle-ci ne profitant en réalité qu'à une extrême minorité.
Une réalité souvent occultée et pourtant facilement constatable dans toutes les plus grandes villes indiennes notamment avec la multiplication des enclaves pour nouveaux riches, soit sous forme de vastes projets immobiliers directement inspirés des gated cities américaines (photos ci-dessus), soit sous forme de ZEC, ces fameuses zones économiques spéciales qui se multiplient notamment dans le nord du pays et qui vont aboutir à un véritable urbanisme à deux vitesses tant sur le plan économique que politique.

L'excellent magazine Tehelka vient de consacrer à cette croissance urbaine un très bon papier signé Manshi Asher. Je vous en soumet deux extraits traduits par les bons soins du toujours aussi incontournable Courrier International.

(...) "Le plus grave dans cette affaire réside dans le fait que les ZES ne sont pas les simples centres industriels que l’on nous dépeint. Près de la moitié de chaque terrain pourrait être réservée à d’autres activités commerciales comme le logement ou le divertissement. Ces projets pourraient devenir des quartiers fermés, directement gérés par les promoteurs privés. Toutes les décisions concernant le travail, l’environnement et l’aménagement seraient prises par un commissaire au développement. La loi sur les ZES, adoptée en 2005, stipule que ces enclaves sont considérées comme des “villes industrielles” et, à ce titre, indépendantes des pouvoirs municipaux ou de toute autorité autonome locale. Un autre problème concerne la planification. S’appuyant sur l’exemple de la région de Delhi, où 18 projets de ZES sont envisagés, M. Sivaramakrisnan, directeur du Centre for Policy Research [un think tank influent de la capitale indienne], explique que les organes de planification existant n’ont pas été consultés pour décider de l’implantation de ces zones. “Les promoteurs n’ont qu’à mettre le doigt sur une carte pour que le gouvernement fasse évacuer la zone, sans la moindre considération pour les habitants, les usagers et l’activité locale”, déplore Narender Parmar, agriculteur et chef d’un mouvement de protestation dans l’Etat de l’Himachal Pradesh, dans le nord du pays. Ce qui nous ramène au cœur du problème : la loi sur les ZES ne dit curieusement rien sur les questions essentielles comme l’utilisation initiale des terres ou les détails concernant les transferts de propriété aux promoteurs." (...)

(...) "Les ZES ne sont pas le seul sujet à controverse dans la société indienne. En concentrant toute une série de principes capitalistes, elles ont suscité un débat plus large sur l’accumulation de capital par certains grâce à la dépossession des autres. Il est révélateur de voir que l’ensemble des médias – en général plus intéressés par les histoires de Bollywood et les comptes rendus des matchs de cricket – a pris le temps de rapporter le mécontentement croissant des citoyens. Ce problème a malheureusement été réduit à un simple contentieux entre industriels et agriculteurs. Il suffit pourtant de s’intéresser au problème de fond pour comprendre dans quel bourbier politique nous a plongés la folie des ZES."

On est loin de la béatitude exprimée par Thomas Friedman dans son fameux World is flat consacré, en grande partie, au développement hight-tech de l'Inde.

Sur ce sujet voir, aussi, "Et si les villes privées et fortifiées devenaient une banalité ?"

PS / Côté roman, pour avoir un vrai portrait de l'Inde, il faut lire absolument The White Tiger (Le tigre blanc) d'Aravind Adiga. On est loin des belles images et on découvre la réalité de ce pays, à savoir la corruption généralisée, le développement économique au profit exclusif d'une minorité et la violence envers les plus pauvres.


Friday, December 19, 2008

A NEW BUS FOR LONDON




Ca y est, les résultats viennent de tomber !!! Toutes les explications et tous les projets lauréats . Le premier prix - photos ci-dessus - a été remporté par l'étonnant duo composé du cabinet d'architecture Foster + Partners associé au constructeur Aston Martin.


Sur les bus de demain, voir .

Et sur les nouveaux modèles de transports publics, voir l'Atelier que nous avions organisé sur le thème Pourquoi le métro et le bus ont-ils aussi peu évolué depuis 50 ans ? mais aussi .

Wednesday, December 17, 2008

PLAGE RÉFRIGÉRÉE

"Versace, the renowned fashion house, is to create the world’s first refrigerated beach so that hotel guests can walk comfortably across the sand on scorching days. The beach will be next to the the new Palazzo Versace hotel which is being built in Dubai where summer temperatures average 40C and can reach 50C. The beach will have a network of pipes beneath the sand containing a coolant that will absorb heat from the surface." Tous les détails . Et si malgré toute l'aberration du système sur le plan écologique, cela devenait un modèle dans les années à venir ? Voir sur ce sujet du froid désirable notre dossier Shopping Antartica qui montre que nos futurs et nouveaux imaginaires climatiques liés au réchauffement climatique vont conduire à une transformation de certains grands équipements urbains, et notamment des centres commerciaux. N'oublions pas, en effet, que le désir de plage et la chaleur est une chose très récente, comme le montre très bien Marc Boyer dans son réjouissant et éclairant "L'invention de la Côte d'Azur". Mais demain dans une planète toujours plus chaude, rêverons nous encore de chaleur ou, au contraire, serons nous à la recherche de toujours plus de fraîcheur ? Dans son rapport annuel, l'Organisation météorologique mondiale rappelle, en effet, que "le réchauffement climatique se poursuit à l'échelle planétaire. 2008 se classe au 10e rang des années les plus chaudes depuis 1850, selon ce même rapport." "Pour 2009, aucune certitude dans l’immédiat. Mais la fonte de la calotte glaciaire arctique suscite de vives inquiétudes. Avec 4,6 millions de km2 contre 4,3 l'année précédente, la banquise a enregistré en 2008, son 2e plus fort recul depuis 1979. Selon le dernier rapport du groupe d'experts intergouvernementaux de l'ONU sur le changement climatique, la température devrait augmenter de 0,2 degrés au cours de la prochaine décennie."

Tuesday, December 16, 2008

LA VRAIE VIOLENCE INDIENNE


J'ai toujours été effaré de l'image de non-violence dont bénéficie l'Inde alors que c'est probablement l'un des pays les plus violents du monde. Violent vers ses pauvres, vers ses minorités, vers ses jeunes filles et ses femmes, mais aussi - et surtout - ultra-violent par son système de castes qui interdit toute idée de réelle promotion sociale, et induit un mépris des plus pauvres assez terrifiant. Les conflits religieux et tous les massacres qui y sont liés (voir et ) sont certes souvent très spectaculaires, mais pas forcément plus meurtriers que la violence quotidienne.

En Inde, tout le monde en a conscience, et ce sont les Indiens qui très souvent, et sans complexe, en parlent le mieux. Il faut lire notamment l'extraordinaire Maximum City, de Suketu Mehta qui est certainement le livre le plus intelligent et le plus honnête écrit sur Mumbaï. On est loin de l'imagerie traditionnelle de l'Inde pays tolérant et pacifique.
Tout ce vous ressentez en vous promenant dans Mumbaï, son inégalitarisme, sa violence sociale et religieuse, vous est expliqué dans ce livre. On en sort plus intelligent, et le slogan "Incredible India" y prend un autre sens que celui que voudrait lui donner le ministère du Tourisme. (édition française )


Si je vous parle de cela aujourd'hui, c'est qu'il y a une quinzaine de jours, lors des attaques terroristes sur Mumbaï, j'ai été plus qu'étonné par la façon dont la presse a couvert l'événement et a immédiatement - et à juste titre - évoqué le Pakistan, mais sans donner beaucoup d'explications sur la situation actuelle de l'Inde.

Heureusement qu'une certaine presse indienne a fait le boulot, notamment en ressituant ces attentats dans le contexte d'une violence liée à son système social et religieux. J'en veux notamment pour preuve cet article intitulé Death Of A Salesman And Other Elite Ironies écrit par Tarum J. Tejpal dans l'excellent magazine Tehelka et dans lequel il s'adresse aux élites du pays et rappelle que "it has been evident that we are a society being systematically hollowed out by inequality, corruption, bigotry and lack of justice. The planks of public discourse have increasingly been divisive, widening the faultlines of caste, language, religion, class, community and region. As the elite of the most complex society in the world, we have failed to see that we are ratcheted into an intricate framework, full of causal links, where one wrong word begets another, one horrific event leads to another. Where one man’s misery will eventually trigger another’s."

Autre extrait "The first thing we need to do is to square up to the truth. Acknow ledge the fact that we have made a fair shambles of the project of nation-building. Fifty million Indians doing well does not for a great India make, given that 500 million are grovelling to survive. Sixty years after independence, it can safely be said that India’s political leadership — and the nation’s elite — have badly let down the country’s dispossessed and wretched. If you care to look, India today is heartbreak hotel, where infants die like flies, and equal opportunity is a cruel mirage.
Let’s be clear we are not in a crisis because the Taj hotel was gutted. We are in a crisis because six years after 2,000 Muslims were slaughtered in Gujarat there is still no sign of justice. This is the second thing the elite need to understand — after the obscenity of gross inequality. The plinth of every society — since the beginning of Man — has been set on the notion of justice. You cannot light candles for just those of your class and creed
." (texte in extenso en français )

Pour ceux qui veulent aller plus loin sur ce sujet, je ne peux que les encourager à lire ces deux excellents livres : "Le Défi indien" de Pavan K. Varma et "L'Inde à l'assaut du monde" d'Eve Charrin. Parmi toutes ses analyses sur l'influence du modèle indien sur le monde occidental, Charrin en souligne une qui fait réfléchir : "Sans nous en rendre compte, nous importons, en même temps que les logiciels conçus à New Delhi ou Bangalore, les caractéristiques de la société indienne : l'élitisme et les inégalités."


PS / Et pour découvrir la nouvelle littérature indienne, vous pouvez vous jeter sur "Tokyo : vol annulé", de Rana Dasgupta. Le pitch "Quand leur vol pour Tokyo est en fin de compte annulé, treize passagers se trouvent bloqués dans l'aéroport et décident de se raconter des histoires autour du tourniquet à bagages. Les voyageurs brodent et improvisent des fantaisies incroyables autour de leur vie en transit, chacune autour d'une ville : New York, Marseille, Delhi, Lagos, Paris, Istanbul, ..." Deux heures de bonheur et de rêveries garanties !

Friday, December 12, 2008

L'AEROPORT MOSQUÉE

Et si les très grandes mosquées, comme celle de Medine (en haut) ou celle de La Mecque, avaient de nombreux points communs avec les aéroports, dont celui de devoir gérer des foules énormes ?

Et si on pensait les aéroports comme des mosquées, et les mosquées comme des aéroports ?

Toutes les explications .


Sans oublier que Rem Koolhaas prépare réellement cela (voir aussi ).

Thursday, December 11, 2008

MASSE OU SUPER-ELITE ?


Et si c'était cela Shanghaï en 2038 ? C'est juste une photo et je ne sais pas si elle est juste, mais elle donne à réfléchir sur les villes et les mobilités de demain.

Si les avions ressemblent à cela, cela voudrait dire en tout cas que le transport aérien serait toujours un transport de masse aux alentours des années 2035. Est-ce crédible ?

Certains pensent que non. «Il y a cinquante ans, le transport aérien était un très grand luxe. Dans cinquante ans, cela sera à nouveau le cas. » estime ainsi l'expert en questions énergétiques et climatiques, Jean-Marc Jancovici.

Si c'est lui qui a raison, on aurait alors en 2038 plutôt l'image ci-dessous.


Plus et , sans oublier .

Saturday, December 06, 2008

CAPTATIONS


La fin du XIX ° siècle a marqué la captation de la nature par l'industrie.
On en paie aujourd'hui les conséquences écologiques.

La fin du XX ° siècle a marqué la captation de l'industrie par la finance.
On en paie aujourd'hui les conséquences économiques.

Question : la crise actuelle - écologique et économique - va-t-elle être l'occasion de remettre en cause cette captation, ou au contraire la renforcer mais sous un nouveau vocable, avec de nouveaux moyens et de nouveaux objectifs ? J'ai l'impression très net que l'on ce dirige vers la deuxième option.

Friday, December 05, 2008

POLITICS AT THE AIPORT



Et si depuis le 11 septembre l'aéroport avait changé de nature ? Et si depuis cette date il n'était plus un lieu où l'on prenait l'avion, mais un territoire totalement à part où, au nom de la sécurité, toutes les techniques de contrôles étaient imaginables, testables et praticables ?

C'est une question que je me pose depuis longtemps, et que je me la suis encore posé ce matin en venant à New-York où avant d'embarquer j'ai du, notamment, enlever deux fois mes chaussures et, à l'entrée de la passerelle, me faire renifler par un chien dressé à chercher les traces d'explosifs. J'ai beau savoir que c'est pour la bonne cause - ma sécurité - cela me surprend toujours. Et je ne suis pas le seul. Ici, aux Etats-Unis, où prendre l'avion devient de plus en plus pénible, même pour les vols intérieurs, commence à sortir toute une littérature s'interrogeant sur cette mutation aéroportuaire.

Le premier livre abordant le sujet fut "Naked Airport, A Cultural history of the Worl's Most Revolutionary structure" écrit par Alastair Gordon.

Son livre trace l'histoire " through mutations of technology, design, and marketing-showing how the airport was gradually shaped into a new kind of human environment, while in turn, shaping the rest of the modern world." (voir le site Naked Airport, version internet du livre éponyme) .


L'auteur, qui fut visiblement très marqué quand il était jeune par le Terminal TWA de New-York dessiné par Saarinen, essaie de comprendre pourquoi ce lieu qui fut longtemps si porteur des valeurs de modernité et de liberté, a aujourd'hui perdu toute magie, et se demande quelle évolution il va subir dans les années qui viennent sous la pression des menaces terroristes.


Si l'obsession sécuritaire avait débuté dés les années 70 avec les premiers détournement d'avions, le 11 septembre a évidement accéléré les choses et ce souvent dans des proportions trop souvent méconnues. "The newly formed Transportation Security Administration announced its Orwellian plans for CAPPS II (Computer-Assisted Passenger Prescreening System) to provide instant pre-flight profiles of passengers based on information drawn from FBI and CIA files, as well as bank and credit records." rappelle, notamment Gordon dans l'épilogue de son livre. "The relative sense of anonymity that travelers once took for granted was replaced by full electronic disclosure and a personalized "threat index" further eroding the precarious balance between security and insecurity. (Iris-scanning devices, the kind anticipated by science fiction, have already been installed.)"


C'est ce même thème de la transformation des aéroports sous l'obsession sécuritaire qu'aborde Mark B. Salter avec plusieurs auteurs dans "Politics at the Airport".

Les différentes contributions montrent, là encore, comment "practices and technologies—from architecture, biometric identification, and CCTV systems to “no-fly lists” and the privatization of border control—now being deployed to frame the social sorting of safe and potentially dangerous travelers." C'est pas mal du tout, et cela montre très bien "the connections among power, space, bureaucracy, and migration while establishing the airport as critical to the study of politics and global life." A lire donc.

Et c'est en lisant ces ouvrages, qu'on en arrive à se dire qu'être un passager aérien aujourd'hui, c'est, un peu, être comme un palestinien à un check-point israélien. (voir sur ce sujet et ) La seule différence étant que les palestiniens subissent, eux, cela tous les jours et juste pour faire quelques kilomètres (voir ).

Sur la mutation des aéroports, voir aussi , mais aussi, bien sur, .