ET SI LES PAYS DU SUD GLOBAL FAISAIENT COMME LES ÉTATS-UNIS AU XIX° SIÈCLE ?

Et si la création de nouveaux sports permettait de s'émanciper de son ancien colonisateur ?

C'est en tout cas ce qu'on fait les Etats-Unis au XIX° siècle afin de couper définitivement les ponts avec la culture anglaise, comme le rappelle J.P Augustin dans "Sport, l'emprise occidentale"

"(...) Les États-Unis, qui se sont libérés de l’emprise de l’Angleterre et de sa colonisation, ont détourné les sports anglais pour créer de nouveaux sports spécifiques – le football américain provenant du rugby transformé, le base-ball trouvant ses racines dans le cricket – (...)"

Question : et si aujourd'hui des pays du sud global détournaient de grands sports traditionnels pour en inventer de nouveaux comme moyen d'émancipation face à l'emprise occidentale ?

Voir, là.

On reviendra sur cette hypothèse lors des Rencontres de la Prospective Sportive ® qui auront lieu le 5 décembre autour de la question "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?"

ET SI LE SPORT ÉTAIT LA SEULE MONDIALISATION OCCIDENTALE ENCORE DÉSIRABLE ?

Quand la Major League Baseball soutient l'implantation du baseball au Bhoutan (là), elle fait son travail : celui de développer son marché. 

Rien d'exceptionnel, toutes les fédérations sportives ont cette même obsession de croissance qui passe entre autres par la conquête de nouveaux territoires.

Et cette croissance n'est contestée par personne.

Au contraire, même ...

D'où trois questions : 

- Et si le sport était la dernière forme de colonisation occidentale encore tolérée ?

- Et si le sport était la dernière forme de mondialisation occidentale encore désirable partout dans le monde ?

- Et si le sport bénéficiait d'une immunité le mettant à l'abri des chocs de cultures ?

On en reparlera, là.

ET SI L'INDE CHANGEAIT LES JEUX OLYMPIQUES ?

Dans notre précédent post "et si en 2036, l'Indonésie commençait à désoccidentaliser les Jeux olympiques ?", nous faisions l'hypothèse que si ce pays se voyait confier l'organisation des Jeux, il pourrait être tenté de promouvoir certains de ses sports nationaux comme viennent de le faire les Etats-Unis en imposant au CIO quatre sports 100% nord américains pour les J.O de L.A 2028 - voir là. 

Cette hypothèse peut évidement se faire avec d'autres pays.

C'est ce que nous faisons dans ce post en imaginant que si l'Inde se voyait confier les J.O. de 2036 (elle y est candidate), elle pourrait, elle aussi, être tentée d'imposer des sports 100% indiens comme le kabaddi, le kho kho, le kambala, voir le sepak takraw très populaire dans toute l'Asie du Sud.

On a poussé l'exercice en imaginant quels sports occidentaux, ces sports indiens pourraient être amenés à remplacer.

Cet exercice prospectif n'est pas gratuit.

D'abord, il permet de réfléchir un peu autrement aux évolution du sport demain.

Mais surtout, il a le grand mérite de mettre en évidence que les grands évènement sportifs et particulièrement les Jeux olympiques sont organisés autour de sports essentiellement occidentaux et qu'en fait, nous connaissons très peu et très mal les cultures sportives de nombreux pays, même quand ceux-ci comptent près d'1,4 milliard d'habitants comme l'Inde ou 270 millions comme l'Indonésie.

On poursuivra la réflexion sur ce sujet lors de nos prochaines Rencontres de la Prospective Sportive ® qui auront lieu le 5 décembre autour de la question "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?"

ET SI EN 2036, L'INDONÉSIE COMMENÇAIT À DÉSOCCIDENTALISER LES JEUX OLYMPIQUES ?

Aujourd'hui, les Jeux Olympiques sont complètement sous la coupe des pays occidentaux qui en contrôlent les instances dirigeantes et donc les sports qui sont admis à y participer.

Le choix tout récent du CIO de choisir quatre sports purement nord-américains sur les cinq qui seront en démonstration au JO de LA 2028 (voir, là) prouve que si on parle beaucoup de désoccidentalisation en matière de géopolitique, celle-ci n'a pas encore touché les J.O. 

Mais peut-on imaginer que la montée en puissance du Sud global fasse changer les choses dans les décennies à venir ? 

Peut-être - voir, là.

En tout cas nous, on s'est amusé à imaginer que si l'Indonésie se voyait confier les JO. de 2036, elle pourrait être tentée de faire comme les Etats-Unis, c'est à dire de pousser quelques uns de ses sports traditionnels pour en faire des sports olympiques.

C'est cette hypothèse d'un remplacement de certains sports olympiques historiques par des sports indonésiens (le pencak silat, le fahombo, le jemparingan et le pacu jalur) qu'illustre les slides ce post.

Deux questions : 

- L'Occident via le CIO serait-il prêt à accepter à une telle mutation des références sportives ?

-  L'Occident via le CIO ne serait-il pas tenté de dire que ce ne sont pas des vrais sports ?

On en reparlera forcément des sixièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® organisées le 5 décembre autour de la question "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?"

COMME SI LE SPORT N'ÉTAIT PAS UN ENJEU DE CONFLIT CULTUREL

Il y a trente ans exactement, le politologue Samuel P. Huntington publiait dans la revue Foreign Affairs un article titré "The Clash of Civilizations ?"

Les débats suscités par l'article incitaient l'auteur à prolonger ses analyses dans un livre qui paraitra en 1996 sous le titre "Le Choc des civilisations", sans point d'interrogation cette fois-ci !

On ne discutera pas ici de la pertinence ou non des analyses de Huntington, on remarquera juste que pas une seule fois l'auteur n'évoque la question du sport.

Comme si le sport était une des rares activités humaines acceptées par toutes les cultures. 

Comme si le sport était un des rares vecteurs de la mondialisation occidentale qui ne méritait pas d'être critiqué, ni remis en cause.

Comme si le sport n'était pas un enjeu de conflit culturel ou civilisationnel.

En est-on vraiment certain ? 

Nous reviendrons sur cette question lors des sixièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® organisées le 5 décembre prochain autour de la question "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?"

PEUT-ON PENSER LA GÉOPOLITIQUE DU XXI° SIÈCLE, SANS PARLER DE SPORT ?

Peut-on penser la géopolitique du monde de demain, sans parler de sport et du poids des grands évènements sportifs ?

Pour certains auteurs, oui c'est possible.

Dans les trois livres ci-dessus, jamais n'apparaissent les mots "évènement sportif" !!

Pour ces spécialistes en géopolitique, le sport est très très marginal et n'est visiblement pas un sujet pour penser le monde du XXI° siècle.

Nous le 5 décembre lors des sixièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® qui auront pour thème "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?", on fera tout le contraire en mettant le sport au coeur de notre réflexion géostratégique.

Toutes les infos, là.

DEMAIN : DÉSOCCIDENTALISATION DU MONDE + HYPER-OCCIDENTALISATION DU SPORT ?

Les prochaines Rencontres de la Prospective Sportive ® organisées le 5 décembre prochain auront pour thème "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?"

Cette interrogation sur l'évolutionn du sport ne vient pas de nulle part.

Elle est liée au grand débat actuel sur la désoccidentalisation du monde qui serait illustrée notamment par la montée en puissance des pays dit du sud global dans l'organisation des grands évènements sportifs internationaux.

Sur le phénomène de désoccidentalisation du monde, on peut lire :

- "Vers une désoccidentalisation du monde ?"

- "Désoccidentalisation - repenser l'ordre du monde"

Sur la montée en puissance du sud global dans le marché des grands évènements sportifs, on peut lire :

- "Et si ces cartes dessinaient le grand basculement du sport demain ?"

- "Et si les BRICS + 6 devenaient une puissance sportive ?"

Une évolution qu'on pourrait être tenté de réduire à la question "et si demain le sport, c'était le Sud global contre l'Occident ?"

Sauf que ...

Sauf qu'évidemment les choses sont loin d'être aussi évidentes.

Toute la question étant de savoir quel type de lunettes on chausse pour penser le sport demain.

Quand des pays comme la Chine, l'Inde, l'Arabie saoudite, l'Indonésie se battent pour récupérer l'organisation des Jeux Olympiques ou de Coupes du monde de foot, elles se désoccidentalisent ou au contraire elle courent après l'Occident ?

Quand l'Arabie saoudite met des millions pour récupérer événements sportifs et des stars du foot, elle met en avant ses valeurs ou court-elle simplement derrière un système et un marché mis en place par l'Occident à travers le sport ?

Dit autrement : et si ce qui est pris comme mouvement d'émancipation du Sud global face à l'Occident dans le sport, n'était au contraire qu'une course après ce même Occident ?

Et si en fait le sport restait et devait rester encore longtemps sous la coupe de l'Occident ? 

L'évolution toute récente des Jeux Olympiques irait plutôt dans ce dernier sens - voir, là. 

Le débat est ouvert.

On en reparle le 5 décembre prochain, là.

ET SI DEMAIN LES JEUX OLYMPIQUES, C'ÉTAIT LA DÉSAISONNALISATION + LA LUDIFICATION ?

Quand ...

Quand le CIO reconnait s'inquiéter pour l'organisation des JO d'hivers du fait du changement climatique - là.

Quand le CIO dit réfléchir à la création de Jeux Olympiques de E-Sport - là.

Alors ...

Alors on comprends deux choses :

- que le CIO commence enfin à reconnaitre que son récit climatique été/hier est en train de doucement s’écrouler et que ce n’est qu’un début - là.

- que le CIO commence enfin à intégrer que le premier loisir au monde est aujourd'hui le jeu vidéo et que ses valeurs de transgression et de plaisir deviennent les nouvelles références sportives du XXI° siècle.

Si on essaie de synthétiser cette évolution autour de deux mots, ça pourrait être :

- la désaisonnalisation, c'est à la dire la fin du grand récit de la bi-saisonnalité qui aura de moins en moins de sens au XXI° siècle.

- la ludification, car c'est aujourd'hui la valeur en hausse dans la pratique sportive et qu'elle en train de supplanter la valeur de compétition.

Désaisonnalisation et ludification : et s'il fallait réfléchir à l'avenir des J.O sous ce double prisme ?

Nous reviendrons sur ces mutations lors des sixièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® organisées le 5 décembre prochain autour de la question "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?"

ET SI DEMAIN LE SPORT, C'ÉTAIT LA DÉSOCCIDENTALISATION + LA CLIMATISATION ?

Quand ...

Quand sous la pression de l'Inde, le cricket devient sport de démonstration au J.O de Los Angeles en 2028 ...

Quand l'Arabie saoudite promet l'organisation de compétitions de ski dans ses montagnes lors des Jeux asiatiques d'hiver en 2029 ...

Quand le Maroc va accueillir une partie des matchs de la coupe du monde foot de 2030 ...

Quand Ryad se prépare à accueillir les Jeux asiatiques de 2034 ...

Quand l'Inde, l'Arabie saoudite, ou l'Indonésie se préparent à candidater pour l'organisation des J.O d'été de 2036 ...

Alors ...

Alors on comprends deux choses :

- le sud global a décidé d'utiliser les grandes compétitions sportives pour s'affirmer - là.

- le réchauffement climatique n'est pour certains pays pas un sujet - là.

Si on essaie de synthétiser cette évolution autour de deux mots, ça pourrait être :

- la désoccidentalisation, car c'est clairement la fin de la domination occidentale sur l'organisation des grands évènements sportifs qui s'annonce dans les décennies à venir.

- la climatisation, car cela va être un des seuls moyen de lutter contre les réalités climatiques de la majorité de ces nouveaux lieux de compétition.

Désoccidentalisation et climatisation : et s'il fallait réfléchir à l'avenir des sports sous ce double prisme ?

C'est pour réfléchir à cette mutation et à quelques autres, que les sixièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® auront lieu le 5 décembre prochain autour de la question "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?"

ET SI LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE N'EXISTAIT PAS DANS LE MONDE DU SPORT ?

Peut-on faire de la prospective sur la géopolitique du sport au XXI° siècle, sans évoquer le changement climatique en cours ?

Pour le directeur de l'IRIS, Pascal Boniface, oui !

Dans son "Géopolitique du sport", il réussit l'exploit de ne jamais mentionner le réchauffement climatique !

On laissera chacun juge de la pertinence des analyses de ce monsieur.

Nous, au contraire, nous reviendrons très longuement sur la future géopolitique du sport sous le prisme de la mutation climatique lors des sixièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® organisées le 5 décembre autour de la question "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?"

ET SI LE CRICKET INDIEN AVAIT DES CHOSES À NOUS DIRE SUR LE MONDE DE DEMAIN ?

Il y a quelques jours - le 5 octobre précisément - a débuté en Inde la treizième édition de la Coupe du monde de cricket.

Si on n'est pas amateur de cricket (ce qui est franchement notre cas), on peut décider de ne pas s'y intéresser.

Mais on peut aussi décider à l'inverse de s'y intéresser en partant du principe que ce sport qui passionnent plus d'un milliard cinq de personne, a peut être des choses à nous dire sur le monde de demain.

C'est la posture que nous avons choisie pour ce post.

Qu'est ce qu'on trouve quand on se penche sur le futur du cricket ? 

Réponse : la question climatique.

Ce qui n'est pas très étonnant quand on voit où se pratique très majoritairement ce sport, à savoir dans des pays très directement impactés par le dérèglement climatique comme l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh, le Sri Lanka, les Antilles ou l'Australie.

Il faut lire à ce sujet :

- "Game Changer - How climate change is impactions sports in U.K" qui consacre évidement plusieurs pages au cricket.

- "Hit for Six - The impact of climate change on cricket" qui fait un tableau des défis à relever pour ce sport a priori destiné à être joué sur du gazon et qui se déroule parfois sur plusieurs jours de suite.

Il faut aussi se souvenir d'un des scénario fait dans le cadre "Sport 2050 - Futur news from a warmer world" qui semblait indiquer que seule la climatisation pourrait sauver à terme le cricket. - voir "Et si en 2050, le climat devait révolutionner le sport ?"

Toutes ces étude parlent de menaces au futur.

Mais pourquoi faut-il attendre le futur ?

Pourquoi toujours parler de futur alors que toutes les menaces sont déjà visibles partout en Inde ?

La désertification est déjà là.

Les sécheresses à répétions sont déjà là.

La recherche de la fraicheur nocturne est déjà là.

Il suffit de se promener dans les villes et les campagnes indiennes pour le constater.

Et si en fait c'était cela tout l'intérêt du cricket indien aujourd'hui ? 

Celui de servir d'éclaireur et de révélateur de la double révolution sportive en cours :

- celle du sport partout, tout le temps :

- "Le cricket indien ou le symptôme de la fin des stades ?"

- "Peut-on comprendre un pays sans comprendre son rapport au sport ?"

- celle des catastrophes climatiques qui va obliger l'ensemble des sports à s'inventer de nouveaux récits :

- "Et si le monde du sport n'avait pas assez peur ?"

- "Et si c'était plutôt là que s'inventaient les futurs grands récits du sport ?"

On reviendra beaucoup plus longuement sur les imaginaires sportifs indiens le 5 décembre prochain lors des sixièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® organisées autour de la question "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?"

MAIS DE QUEL MONDE PARLE-T-ON ?

Actuellement se déroulent deux grandes compétitions sportives :

- en France, la Coupe du monde de rugby.

- en Inde, la Coupe du monde de cricket.

Mais quand on parle de ces Coupes du monde, de quel monde parle-t-on ?

De celui d'aujourd'hui ? 

Les cartes des pays participants à ces deux compétitions ne le montrent pas vraiment.

Ou juste de celui d'une partie de l'Empire britannique au début du XX° siècle ?

Les cartes des pays participants à ces deux compétitions pourraient le laisser penser.

On en reparlera forcément le 5 décembre, là.

ET LA CHINE FAISAIT ÉMERGER DE NOUVELLES FIGURES SPORTIVES ?

La Chine devient une grande puissance sportive.

Travailler sur les futurs du sport, oblige donc à essayer de mieux comprendre les nouveaux imaginaires sportifs chinois et les références culturelles qui les sous-tendent.

Aujourd'hui le constat est assez simple : la Chine veut se construire ses propres codes et ses propres références.

Et la remise en cause actuelle par le pouvoir chinois de la domination occidentale et plus particulièrement américaine sur le monde, devrait encore accentuer cette volonté de s'appuyer sur l'identité chinoise.

C'est ce qu'ont très bien compris les grands équipementiers occidentaux.

C'est ainsi que Nike a lancé en 2019 sur Beijing toute une opération marketing faisant référence à l'ancien système impérial - voir, là.

C'est aussi ce qu'a cherché à faire Adidas la même année, avec une campagne destinée à inciter les jeunes filles à faire du sport et qui s'appuyait sur la figure de grandes héroïnes de légendes chinoises comme Hua Mulan, Liang Hongyu, Mu Guiying ou Fan Lihua. 

De ces quatre héroïnes, on ne connait en Occident que Mulan, et ce grâce aux films de Disney.

Mais des autres, on en connait quoi ?

C'est pour essayer de mieux comprendre ce à quoi pourraient ressembler les nouveaux imaginaires sportifs dans le monde demain, que nous organisons le 5 décembre les sixièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® autour de la question "Et si désormais le sport se réinventait en dehors de l'Occident ?"