Le sport est né de la première révolution industrielle.
La notion de performance sportive a irrigué les imaginaires industriels pendant des décennies.
Le sport et l'industrie ont toujours eu beaucoup de points de commun.
Encore aujourd'hui.
C'est pour cela qu'il est parfois intéressant d'écouter les dirigeants économique sur leur vision de la performance industrielle demain,
Cela peut parfois inciter à réfléchir autrement à la performance sportive.
Prenons le cas d'Isabelle Kocher de Leyritz, ancienne Dg d'Engie et aujourd'hui présidente de Blunomy, une structure qui veut accompagner notamment le monde de la finance vers la transition écologique.
Lors d'une intervention il y a quelques mois lors d'un colloque, madame Kocher a expliqué que la volonté d'accompagner la transition suppose de définir de nouvelles grilles de lectures et de mesures de la performance.
Isabelle Kocher fait trois constats.
Des constats passionnants car ils pourraient être et même devraient être transposables dans le monde du sport.
- Le premier constat est sur la situation de la planète.
"Ce que l'on vit est inédit et nous invite à une nouvelle représentation du succès.
Ce qui a fait l’extraordinaire réussite de notre système économique, la quête de l’efficacité, est désormais ce qui le met en péril.
Produire plus, plus vite, plus loin - cette poursuite épuise nos ressources et menace le vivant.
Il faut donc "changer de logiciel", trouver des manières plus pertinentes, dans la crise que nous traversons, de mesurer le succès des organisations."
Notre question : quel dirigeant sportif se pose aujourd'hui ces questions sur la nécessité de changer les logiciels de la performance des organisations sportives ?
- Le deuxième constat concerne les finalités et donc les activités d'une entreprise.
"Pour toute organisation, cela consiste à se poser des questions profondes sur son utilité dans la société : dans mon portefeuille d’activités, lesquelles ne sont pas compatibles avec un monde décarboné ?
Lesquelles dois-je verdir ?
Vers lesquelles puis-je me déplacer ?"
Notre question : quel président de fédération sportive se demande aujourd'hui s'il ne devrait pas abonner certains sports peu soutenables sur le plan écologique ?
- Le troisième constat insiste sur la nécessité que cela soit tout un éco-système qui change de système de valeurs pour définir les nouveaux paramètres de la performance.
"La coopération est vitale, à tous les étages.
Entre les collaborateurs d’une même organisation.
Entre les acteurs des chaînes de valeur, tous rendus désormais solidaires par la nécessité de décarboner.
Entre les industriels et les acteurs financiers, enfin, en inventant de nouveaux outils pour flécher les capitaux vers les entreprises qui se transforment réellement et "prennent la transition par l’avant"."
Notre question : où aujourd'hui retrouve-t-on ce genre de démarche globale dans le monde du sport ?
On arrêtera là nos questions pour aujourd'hui.
Mais on y reviendra forcément ce jeudi matin 10 octobre à l'occasion des huitièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® organisées autour de la question "Et s'il était urgent de redéfinir la performance sportive ?"