Wednesday, February 28, 2018

ET SI PARK AVENUE DEVENAIT UNE MONTAGNE ?

Pour prolonger le précédent post sur la nécessité de casser les codes pour proposer des choses vraiment innovantes et intéressantes, voir "Beyond the Centerline" dont est extrait ce Mount Manhattan.


Et si on avait là une nouvelle approche écolo-sportive que l'on pourrait qualifier d'outwild, voir d'outwild city pour penser l'urbain de demain. 

C'est à dire un concept qui associerait les imaginaires du corps dans la nature (l'outdoor) à ceux des grands espaces sauvages (le wild ou la wilderness), le tout pour repenser la ville.

Et de façon plus stratégique, voir .

Tuesday, February 27, 2018

"THEIR IMAGINATIONS ARE CONSTRAINED BY THE TYRANNY OF THE POSSIBLE"



Soyons clair, la prospective urbaine est aujourd'hui très ennuyeuse.

Elle est dominée par un conformisme terrifiant.

Tout le monde pense la même chose.

Tout le monde fait la même chose.

Entre espace de co-working, jardins potagers sur le toits et pistes cyclables, on est en train de crever d'ennui et de tristesse.

Sans parler des crétins qui pensent qu'aucune innovation n'est possible sans numérique.

C'est dommage, car il y pleine choses à imaginer très disruptive pour répondre aux nouveaux imaginaires et attentes sociales qui se font jour.

On peut à cet égard jeter de nouveau un coup d'oeil à "San Francisco 2028 ?" avec les propositions imaginés par Packard Jenning et Steve Lambert et surtout lire le manifeste qui accompagnait cette démarche "Art of impossible".
"What is so inspiring – and honest — about the visions of our future offered up by Jennings and Lambert is their transparent impossibility
Yet at the same time these impossible dreams open up spaces to imagine new possibilities. The problem with asking professionals to “think outside the box” and imagine new solutions is, without intervention, they usually won’t. Their imaginations are constrained by the tyranny of the possible. 
By visualizing impossibilities, however, Jennings and Lambert create an opening to ask “what if ?” Standing in front of one of their posters on the street you smile at the absurd idea of practicing Tae Kwon Do on your train ride home. But you may also begin to question why public transportation is so uni-functional, and then ask yourself why shouldn’t a public transportation system cater to other public desires. 
This could set your mind to wondering why the government is so often in the business of controlling, instead of facilitating, our desires, and then you might start to envision what a truly desirable State would look like. And so on, ad infinitum. Jennings’ and Lambert’s impossible solutions are means to imagine new ones."


Ci-dessus des images qui peuvent renvoyer à "Vers des mobilités de plus en plus déconnantes ?" et "New and extreme urban zipline".

Monday, February 26, 2018

ET SI LE VÉLO STATIONNAIRE DEVENAIT UNE QUESTION POLITIQUE ?

Ce post est le prolongement de "Et si le vélo ne se servait plus à se déplacer ?"

Ce post aurait pu être titré "Et si le vélo stationnaire devenait une forme d'asservissement social et politique ?"

Pourquoi cette question à propos d'un objet qu'on a longtemps appelé "vélo d'appartement" ?

Parce que dans l'excellente série britannique "Black Mirror", le vélo stationnaire est au coeur d'un épisode particulièrement troublant sur sa possible nouvelle vocation dans le futur.

Cet épisode - "Fifteen Million Merit"  - décrit, en effet, une société où la majorité des gens doivent faire du vélo stationnaire pour alimenter les villes en énergies et pour gagner leur vie

Les usines de ces nouveaux cyclo-prolétaires ressemblent étrangement aux salle de fitness actuelles : des alignements de vélos devant des écrans diffusant moult jeux et publicités.

Le personnel d'entretien est, lui obèse, et donc moqué et méprisé par les cyclistes, la minceur étant devenue la norme.

Pour le reste de l'histoire, voir la vidéo .

Bref, vous aurez compris que l'on retrouve dans cette distopie tous les ingrédients d'une certaine façon de penser le sport et le travail aujourd'hui sous l'angle de la soumission à une certaine image du corps et à une certaine culture dominante du loisir.

Cela renvoie très directement à "Et si le post-fordism, c'était un homme en mouvement permanent ?" dans lequel on s'interrogeait sur l'idéologie de la mobilité comme nouvel idéal managerial.
"Tous les travailleurs n'ayant pas vocation à être nomades, on peut se demander si afin que tous les travailleurs soient en permanence mobiles, l'idéal du poste de travail de demain ne serait pas un tapis roulant face à un ordinateur ?  
Cette "mobilité statique" (bel oxymore !!) ne serait non plus fondée sur un vrai déplacement, mais juste sur la nécessité du mouvement afin de maintenir les travailleurs en forme et en éveil.  
Si cette nouvelle idéologie devait demain irriguer les imaginaires manageriaux, alors le "parfait travailleur du futur" pourrait être un actif hyper-connecté marchant sur son tapis comme un hamster dans sa roue. C'est terrifiant, mais c'est un mouvement déjà plus qu'émergent - voir "Et si c'était Nike qui réinventait les imaginaires du bureau ?"
Dans ce contexte, l'une des vraies questions sur l'évolution des conditions de travail pourrait être : et si demain la performance professionnelle était indexée sur la performance sportive ?" 
L'aboutissement de cette vision serait évidemment que la salle de sport et le bureau se confondent, d'où nos interrogations récentes sur cette évolution avec

Entre contrôle des corps et organisation du travail, on rejoint nos questionnements "c'est quoi penser la performance demain ?" et "et si la mobilité était le nouvel horizon de la religion industrielle ?"  

On en reparle le 8 juin, .

Friday, February 23, 2018

ET SI LE VÉLO NE SERVAIT PLUS À SE DÉPLACER ?

Avant le vélo, ça servait à se déplacer.

Avant le vélo, c'était la découverte, la liberté, les potes.

Avant le vélo, c'était le plaisir de se faire peur dans une méchante descente.

Avant, le vélo c'était un moyen d'insulter les automobilistes qui passaient trop près.

Avant, c'était cela le vélo, et bien d'autres choses.

Tout cela n'a pas disparu, bien sur - voir les deux précédents posts et .

Mais tout cela n'est plus qu'une petite partie du vélo.

Le vélo aujourd'hui, c'est aussi un truc fixe.

Un truc qui bouge pas.

Un truc qui bouge pas dans une salle de sport.

Un truc qui bouge pas dans un appartement - .

Bref un truc qui bouge pas, et que l'on peut mettre n'importe où.

Le vélo est, ainsi, le seul moyen de déplacement qui est devenu en quelques années un objet à faire du sur-place !!!

C'est l'obsession du corps et du bien-être qui sont en partie responsables de cette mutation.

On va pas se plaindre que les gens fassent du sport.

Mais on va juste constater que, en quelques années, on est passé du transport à la transpi

Et le phénomène ne devrait que croitre dans les années qui viennent avec le retour du sport à la maison () mais aussi le développement du virtuel qui permet de se raconter beaucoup d'histoires en pédalant devant un écran.

Évidement, cette mutation des imaginaires et des pratiques sportives et mobiles va nous obliger à repenser la fonction de certains lieux.

C'est quoi un salon demain ? .

C'est quoi un parking ou un garage demain ? Ces derniers vont-ils eux aussi devenir des espaces de sports ?

On en reparle le 8 juin.

Thursday, February 22, 2018

OCEAN AIR CYCLE

Pour prolonger mes deux derniers posts ( et ) sur la façon dont une marque comme Rapha pouvait développer une nouvelle vison de la mobilité, je voulais vous proposer une autre approche moins business, plus light mais tout aussi désirable avec Ocean Air Cycle.

Wednesday, February 21, 2018

ET SI RAPHA DEVENAIT UNE VRAIE MARQUE DE TRANS-SPORT® ?

Chez Transit-City, on aime bien interroger les imaginaires de la mobilité à travers le discours des marques, et plus particulièrement à travers la communication des marques de sport.

On l'a fait pour des marques NikeSalomon, Hobie Cat, North Face, Howies et, tout récemment, avec Strava

Pourquoi cet intérêt ? Parce que, qu'on le veuille ou non, face à la vacuité des discours publiques sur la mobilité, la santé et le sport demain () -, il faut faire le constat qu'aujourd'hui ce sont les marques qui alimentent les visions désirables des mobilités de demain.

Alors pour prolonger le spot d'hier "Et si c'était Rapha qui racontait le mieux la douceur de Tokyo ?", je voyais vous proposer une très rapide analyse des points fort d'une marque comme Rapha.

Basée à Londres, Rapha s'est lancée en 2004  avec des tenues destinées aux cyclistes "qui ne voulaient pas s'habiller comme des clowns" (dixit Simon Mottram, le fondateur). Elle est aujourd'hui présente sur tous les continents du monde avec son offre haut de gamme () et surtout tout un éco-système développé autour de ses points de distributions associant magasins, atelier de réparation et café, de son Rapha Cycling Club et son agence Rapha Travel.

Ainsi, au delà de la qualité de ses produits, Rapha a su créer un univers et une esthétique du cyclisme à laquelle les cyclistes ont répondu.


Sur le développement de la marque et sa capacité à avoir su développer un vrai discours original autour du vélo, il faut lire l'excellent "Why Rapha is the new Harley-Davidson ?"

Les slides ci-dessous sont une tentative de résumer la vision de la marque et essayer de faire avancer la réflexion sur les nouveaux mix marketing d'une vision de la mobilité active demain.


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À noter que Rapha a été rachetée à l'été 2017 par un fond appartenants aux héritiers du fondateur de Wallmart, le leader mondial de la grande distribution qui a fait sa croissance autour du fameux "No parking, no business". Certains pourraient y voir changement d'époque ("de la voiture au vélo") et un changement de regard sur la mobilité du futur.

On en reparlera probablement le 8 juin prochain, .

Tuesday, February 20, 2018

ET SI C'ÉTAIT RAPHA QUI RACONTAIT LE MIEUX LA DOUCEUR DE TOKYO ?


Parce que Tokyo est une ville merveilleuse.

Parce qu'à Tokyo, comme à Venise, il faut se perdre pour apprécier la richesse de la ville.

Parce qu'à Tokyo la mobilité ne peut pas se résumer forcément à quelque chose d'efficace et de fluide - voir le précédent post, .

Parce que tout cela et bien d'autres plaisirs liés à cette ville, il faut regarder le très beau et très touchant "Rapha Rides Tokyo".


Monday, February 19, 2018

ET SI LES FEUX S'ADAPTAIENT AUX RYTHMES DES COUREURS ?

Maintenant qu'il est évident que les villes soient devenues de stades - .

Maintenant que les courses nocturnes se banalisent - ,  ou .

Maintenant que l'on connait de mieux en mieux les parcours des coureurs dans les villes -

Maintenant que l'on tente d'élargir la notion de transport à celle de trans-sport ®.

Maintenant que l'on tente d'élargir la notion de mobilité à celle de motricité, et celle-ci à la notion de motri-cité ®.

Maintenant que certaines villes recherchent un "active transportation street designer". 

Bref maintenant que les choses bougent, ne serait-il pas - enfin - temps de réfléchir à la signalétique urbaine sous le prisme du sportif ?

Et dans ce cadre, pourquoi ne pas imaginer qu'à certains moments de la journée, les feux ne soient pas réglés pour faciliter la circulation automobile, mais au contraire pour faciliter la mobilité sportive ?

A Paris, les feux sont calés pour laisser passer de façon prioritaire les tramways, pourquoi ne le ferait-on pas pour ceux qui ont une mobilité active ?

Cela pourrait notamment faciliter le développement du run commuting - .

Aujourd'hui les techniques existent pour développer cette approche.

La preuve avec la "Green Light Run" organisée par Adidas à Tokyo en 2017 et qui a consisté à organiser un marathon nocturne sans jamais bloquer la voie publique !!! 

Via un système connecté en temps direct, les feux passaient au rouge pour arrêter les voitures et ainsi laisser passer les coureurs. Ceux-ci ont pu parcourir leurs 42,195 km sans jamais s'arrêter !!! voir les détails, .

Reste à trouver une équipe municipale qui aura le courage de mettre en place dans un premier temps une telle expérimentation avec des groupes de coureurs, puis ensuite à l'installer de façon pérenne.

Sur ce sujet de l'intérêt d'intégrer la course à pied dans la politique des villes, voir "Et si la courrabilité devenait un critère d'analyse urbaine ?"

On en reparle le 8 juin.

Friday, February 16, 2018

POURQUOI IL EST NORMAL QUE NIKE ET TOYOTA DISENT LA MÊME CHOSE

Les images de ce bébé sans jambe et avec un demi-bras sont tirées d'un spot Toyota diffusé actuellement aux États-Unis - .

Les images de cette cycliste handicapée viennent d'un tout nouveau spot Nike - .

Les images de ce basketteur en chaise roulante et celles de cet handicapé descendant les marches, sont, elles, issues d'un spot Toyota diffusé actuellement dans le monde entier - .

On voit quoi dans ces images ?

Des corps diminués.

Donc des corps qui n'ont, longtemps, pas intéressés les équipementiers sportifs ou les constructeurs automobiles.

Car longtemps "corps diminué = mobilité entravée et laborieuse".

Pour vendre une basket, on mettait jamais en scène un amputé.

Pour vendre une voiture, on mettait pas en scène un paralysé.

Ces gens là, on les cachait.

Depuis quelques années cela avait commencé à changer, mais à la marge.

Aujourd'hui, on a besoin d'eux.

On a besoin d'eux pour raconter de nouvelles histoires.

Une nouvelle histoire sur le sport

Une nouvelle histoire sur la mobilité.

Ces spots sont donc aussi les symboles de la fin de deux histoires aujourd'hui dépassées.

Celle de la voiture traditionnelle comme réponse aux nouvelles demandes de mobilité.

Celle de la fin du corps normal comme condition nécessaire pour faire du sport et être performant.

Et c'est pour cela que Nike et Toyota disent la même chose.

Car ils disent tous les deux que si les XIX° et XX° siècles ont été les siècles de la mécanique, le XXI° sera celui du corps en mouvement.

Et que cela va nous obliger à penser la mobilité radicalement différemment et notamment sous l'angle de la motricité.

Thursday, February 15, 2018

ET S'IL FALLAIT PENSER LA MOBILITÉ LONDONIENNE SOUS CET ANGLE ?

Quand Nike tente de se reconnecter avec la jeunesse de Londres en lui proposant une réjouissante et ludique vision de leur quotidien et de leur mobilités, ça donne ce film.

Très bonne analyse socio-marketing, .

 et , les questions que peuvent poser ce film.

Et sur la créativité londonienne en matière de trans-sport ®, voir et .